Nouvelle-Calédonie
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Réunissant plus de deux cent cinquante chercheuses et chercheurs issus du monde entier, ce livre nous invite à regarder la colonisation française en face, avec les yeux des colonisés et des colonisateurs. Les meilleurs spécialistes mettent à notre disposition une connaissance profondément renouvelée de la domination coloniale, de ses formes parfois surprenantes, de ses effets dévastateurs, de ses limites longtemps ignorées, ainsi que de ses rémanences actuelles.
Dans une époque tout entière dominée par les questionnements identitaires et les affrontements mémoriels, ce livre collectif restitue de manière lucide, accessible et passionnante, la grande diversité et la complexité des situations coloniales en Afrique, en Asie, en Océanie et dans les Amériques.
De la colonisation est née une histoire à la fois riche et violente, tissée d'innombrables échanges, qui fait de nous ce que nous sommes. Colonisés et colonisateurs ont été à la fois liés et transformés à jamais par cette expérience qui retrouve ici toute sa place - à bien des égards centrale - dans l'histoire de France.
Pour déjouer les évidences et répondre aux interrogations contemporaines, cet ouvrage part du présent et remonte le fil du temps jusqu'aux sources méconnues du passé dit « précolonial ». En inscrivant le fait colonial français dans le temps long - du XXIe au XVe siècle - des relations entre la France et le reste du monde, cette histoire globale en appréhende les continuités, les ruptures et les singularités. Ainsi peut-être comprendrons-nous mieux qui nous sommes.Direction : Pierre SingaravélouCoordination : Arthur Asseraf, Guillaume Blanc, Yala Kisukidi, Mélanie Lamotte___SOMMAIRE1. Partie 1 : Après les colonies (des années 60 à aujourd'hui)I. Traces de la colonisationII. Les mutations de l'ex-Empire (1960-1990)III. La puissance française en question (1990-2020)IV. L'histoire de la colonisation aujourd'huiV. Histoires du futur 2. Partie 2 : Vers les indépendances (1930-1962)I. Vivre et mourir sous l'empire (1930-1945)II. L'empire ambiguIII. Luttes, pratiques et cultures anticolonialesIV. Vers l'effondrement (1945-1962)V. Raconter la sortie du monde colonial3. Partie 3 : L'empire qui voulait être monde (1815-1930)I. Pourquoi cet empire ?II. Bâtir et détruireIII. Créer des différencesIV. Contester4. Partie 4 : Aux origines de l'empire (années 1500-1815)I. Les prémices de l'empireII. Gouverner l'empireIII. Les économies colonialesIV. L'esclavageV. AltéritésVI. L'explosion de l'empire5. Partie 5 : Les mondes d'avant, les sociétés à la veille de la colonisationI. MondialisationsII. EmpiresIII. Narrations -
La Force des racines Kanak en Nouvelle-Calédonie
Christian Blanc
- Odile Jacob
- 31 Mars 2021
- 9782738155375
Christian Blanc a été un acteur majeur des événements qui se sont déroulés en Nouvelle-Calédonie, entre 1984 et les accords de Matignon de 1988. Il livre ici un document exceptionnel sur cet épisode mouvementé. « Au moment où va commencer ce récit, les Calédoniens sont en état de choc. Un soulèvement insurrectionnel des populations kanak, indépendantistes, vient d'éclater... » On le suivra de bout en bout, avec de nombreux témoignages inédits qui nous plongent au coeur des négociations entre les principaux protagonistes, métropolitains (Pisani, Rocard, Mitterrand) et calédoniens (Lafleur et les chefs kanak Tjibaou et Yeiwéné). L'auteur prend soin de présenter le pays, décrivant au passage l'univers des Kanak et celui des Caldoches. Le récit est captivant. Il raconte la rencontre difficile entre des cultures et des intérêts différents, et restitue avec talent la chair de relations humaines intenses, rugueuses, souvent dramatiques. On y perçoit l'estime, partagée, pour des interlocuteurs dont certains ont su s'élever à la hauteur d'une situation dont les enjeux dépassaient leur personne. Tjibaou déclara un jour : « Il peut y avoir des différences entre les hommes, c'est bien ainsi. Quand on se coupe le doigt, la couleur du sang est toujours rouge, quelle que soit la couleur de la peau. C'est ce qui donne à l'humanité l'unité et la fraternité des hommes sur Terre... » Construire l'avenir devenait possible. À la fois un livre d'histoire et la chronique passionnante d'une aventure personnelle, qui se lit comme un roman. Un texte clé pour comprendre l'actualité troublée, car la situation en Nouvelle-Calédonie gronde à nouveau. Christian Blanc, préfet, a été P-DG de la RATP, P-DG d'Air France. Il est aussi l'homme à qui l'on doit le Grand Paris. Il a publié, aux éditions Odile Jacob, La Croissance ou le Chaos (2006) et Paris, ville-monde (2015).
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En route pour la Nouvelle-Calédonie. - La frégate l'Uranie. - Mgr Douarre et le commandant Bruat. - Tempête. - L'escadre de l'amiral Dupetit-Thouars. - Le Bucéphale. - Visite triomphale à Wallis. - Arrivée à Balade. - Le grand chef Païama. - Les marins missionnaires.C'EST le 3 mai 1843 que Mgr Douarre, évêque d'Amata, monta à bord de la frégate l'Uranie, commandée par M. Bruat, pour aller fonder la mission de la Nouvelle-Calédonie.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Paris 1931, l'Exposition coloniale. Quelques jours avant l'inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d'une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d'un coup.
Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Hffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l'intérêt du public allemand, veut bien prêter les siens, mais en échange d'autant de Kanak. Qu'à cela ne tienne! Les 'cannibales' seront expédiés.
Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l'intrigue sur fond du Paris des années trente ses mentalités, l'univers étrange de l'Exposition tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.
Conteur hors du commun, Gaël Kamilindi nous entraîne dans une fuite haletante à travers le Paris de l'Exposition coloniale.
L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur. -
En avril-mai 1988, l'affaire de la prise d'otages de la grotte d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, s'est soldée par une intervention militaire et un bilan de 21 morts, dont 19 Kanaks. Parmi eux, Alphonse Dianou, vingt-huit ans, meneur charismatique du FLNKS. Parti enquêter sur ce personnage complexe, Joseph Andras a rencontré, sur un atoll du bout du monde, des citoyens français dont beaucoup rêvent d'indépendance. Un livre qui entend participer au débat alors que s'organise le référendum pour l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie (novembre 2018).
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L'irruption kanak : de Calédonie à Kanaky
Marc Coulon
- FeniXX réédition numérique (Scandéditions-Éditions sociales)
- 12 Août 2016
- 9782402471862
La Calédonie dans toute sa réalité, dans sa profondeur et sa diversité ethnique, culturelle, économique, politique. « Copyright Electre »
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Baie N'ji, 26 juin 1875.La nuit tombe sur la baie silencieuse et dans l'ombre aboient lès brisants.O mer ! devant toi l'esprit s'apaise, souffrir même n'est plus rien, savoir est tout.Mais saurons-nous jamais ? La science est une torche entre les mains des éclaireurs ; à mesure qu'on la porte en avant, l'ombre se fait en arrière.Au fond de quel gouffre aller chercher la vérité ?Est-il une utopie qui ne devienne à son heure réalité ?Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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À travers la mort
Louise Michel
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 7 Mars 2024
- 9782348080647
L'histoire des
Mémoires de Louise Michel est étonnante. Le livre qu'elle publie sous ce titre, chez l'éditeur Roy, en 1886 est présenté comme un " premier tome " mais reste sans suite. Où donc était le second ? Longtemps réputé disparu ou fabuleux, le voici retrouvé, dans son intégralité.
Comble d'ironie, Louise Michel l'avait bien fait paraître de son vivant... en soixante-neuf feuilletons, dans un journal socialiste de 1890. Ce volume court sur la période 1886-1890, qui s'ouvre après la mort de la mère, Marianne Michel, et de l'idole, Victor Hugo, pour se refermer en août 1890 (dans le sillage d'un 1er Mai remuant), quand Louise Michel quitte Paris pour Londres.
Dans son écriture acérée, tumultueuse, Louise Michel tisse le présent, le passé et les visions en avant. Qu'est-ce que la mémoire, les mémoires, le moi ? Qu'est-ce que l'écriture et l'action ? Qu'est-ce que traverser la vie et la mort ?
Cette édition de Claude Rétat, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de l'oeuvre de Louise Michel, est étayée par les archives et les manuscrits, enrichie d'un dossier et d'une présentation. -
En 1878, les Kanak de Nouvelle-Calédonie, écrasés par la machine coloniale française, se révoltent sous le commandement du chef Ataï. La France fait donner la troupe, et c'est ainsi que Michel Millet débarque à Nouméa comme simple artilleur.
Michel Millet consigne dans ses Carnets de campagne les marches et contremarches à pousser dans la forêt moite un canon qui s'enlise, parle des privations, du sommeil rare, des ennemis invisibles, des colons et des bagnards, de cette Grande Insurrection noyée dans le sang.
Mais les carnets de Michel Millet ne sont pas un simple document. Tout juste alphabétisé, il entre en littérature par effraction. Ignorant toutes les conventions, orthographiques, syntaxiques ou grammaticales, il se fabrique une écriture sans équivalent, qui parvient, à force de volonté, à une puissance saisissante. Ses phrases, en touches impressionnistes, souvent pleines d'humour, peignent cette armée française en campagne, évoquant comme par inadvertance le Casse-pipe de Céline. Et sous sa plume surgissent les atmosphères de la Grande Terre plongée dans le chaos : villages de cases brûlés, colons massacrés, têtes de Kanak tranchées et portées en trophées...
La Guerre d'Ataï, telle que la dénomment les Kanak, est encore aujourd'hui dans les mémoires ; la traduction d'un récit contemporain face au texte de Millet dévoile, entre la parole kanak et l'écriture au ras du sol du soldat français, l'abîme d'incompréhension qui sépare les deux mondes. Une déchirure que l'on cherche toujours à exprimer par de justes mots. -
Jean-Marie Tjibaou, leader charismatique du mouvement indépendantiste kanak des années 1980, est incontestablement une figure emblématique de lhistoire contemporaine de la Nouvelle-Calédonie. Un visage et une parole qui ont largement dépassé les côtes de larchipel océanien, tant par sa stature dhomme dÉtat que par la portée universelle de son message. Cette biographie » intellectuelle » dEric Waddell est le fruit dune longue recherche.
Publiée en anglais en 2008 sous le titre « Jean-Marie Tjibaou, Kanak Witness to the World : An Intellectual Biography », cet ouvrage, désormais traduit et augmenté par Patrice Godin, est une source dinformations indispensables pour connaître et comprendre le parcours dun homme dexception, dont le destin est intimement mêlé à lhistoire de la Nouvelle-Calédonie. -
Ataï, un chef kanak au musée
Christelle Patin
- Publications scientifiques du Muséum
- 17 Décembre 2020
- 9782856538425
Originaire de la région de la Foa en Nouvelle-Calédonie, le chef Ataï, personnage emblématique de l'insurrection kanak de 1878, fut tué lors des opérations de « pacification » de l'île. Sa tête et une main furent livrées par des auxiliaires kanak à l'armée française puis envoyées dans les collections d'une société savante, la Société d'Anthropologie de Paris. Débute alors, au sein du musée, la seconde vie d'Ataï marquée par une « transmutation » du trophée martial en spécimen scientifique. Sa dépouille sera rendue à ses descendants en 2014. Tantôt figure du « sauvage » beau et anthropophage, ou du chef tacticien et insoumis, tantôt figure du révolutionnaire libérateur d'un peuple assujetti ou du pacificateur d'une colonie de peuplements, les interprétations passées et actuelles du Kanak Ataï offrent de multiples visages à explorer. Elles sont aussi indissociables de l'histoire plus générale des collections anthropologiques constituées de restes humains, héritage complexe aujourd'hui sensible. Les chapitres de ce livre offrent des clés de lecture permettant d'appréhender les différents modes d'appropriation des éléments de corps humain du chef Ataï lors de leur parcours patrimonial, les logiques et les enjeux sous-jacents. À partir de l'analyse de nombreuses archives inexplorées, d'entretiens avec les scientifiques-conservateurs, l'auteur s'attache à reconstituer chacune des étapes de la patrimonialisation du chef kanak par la communauté des anthropologues - prélèvement du corps ou parties en 1878, transport, catégorisation, transformation, étude scientifique, exposition puis restitution en 2014 - afin d'en cerner l'évolution des mécanismes, intérêts personnels, enjeux collectifs et spécificités. L'analyse se veut aussi comparative, confrontant tour à tour les pratiques de la Société d'Anthropologie de Paris à celles du Muséum national d'Histoire naturelle ainsi que les destinées de spécimens collectés en Nouvelle-Calédonie en cette fin de XIXe siècle.
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Jean-Marie Tjibaou (1936-1989) a traversé cette fin de siècle comme un météore. Encore inconnu des Français cinq ans avant sa mort, il a fait irruption sur la scène politique internationale et l'a trop rapidement quittée. Sa trace dans l'histoire n'a pas encore pu être appréciée dans toute sa singularité. Faute d'une bonne compréhension de la situation en Nouvelle-Calédonie ; faute aussi de ne pouvoir se référer aux paroles que ce Mélanésien sut adresser à tous ses contemporains. Jean-Marie Tjibaou n'a jamais beaucoup écrit. La plupart des textes rassemblés dans La Présence kanak procède d'enregistrements de conférences ou d'entretiens donnés au gré des événements. Présentés par ordre chronologique, ils visent à restituer l'histoire récente de la Nouvelle-Calédonie à travers le regard de l'un de ses principaux acteurs. Ainsi nous est progressivement révélée une pensée cohérente, tout entière travaillée par la conviction que le dépassement de la situation coloniale relève autant de la lutte politique des Kanaks que d'une transformation de leur société. Ce livre, au fil des pages, s'élargit à d'autres perspectives. C'est du reste en cela que Jean-Marie Tjibaou occupe une place singulière parmi les leaders des pays colonisés. Sa réflexion dépasse constamment la situation spécifique de la Nouvelle-Calédonie pour poser l'une des questions les plus brûlantes de notre époque : en quoi et comment les cultures locales des petits peuples sont-elles en mesure d'apporter une contribution positive à l'émergence d'une civilisation mondiale ? Les Kanaks n'ont-ils pas quelque chose à dire et à apporter à notre mode de vie européen ? Le petit n'est-il pas en mesure de s'adresser utilement au grand, l'insulaire au continental, le local à l'universel ? Ainsi arpentée au plus près des événements, la question du colonialisme transcende la situation des Kanaks en une interrogation plus générale sur la liberté dans la différence.