De drôles de récits de voyage
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Durant son établissement en Nouvelle-Angleterre, après avoir vécu vingt ans en Angleterre, Bill Bryson se lance à la "redécouverte" de l'Amérique avec l'humour pour seule arme. Rien n'échappe à son sens de l'observation ni à son manque de sens pratique. Il lui faut guerroyer avec l'administration et les supermarchés, avec la publicité et les séries télé, avec l'informatique et le jardinage, avec les créatures de la forêt et son coiffeur, et même avec son épouse britannique, qui deviendra vite une Américaine accomplie.
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Une histoire du monde sans sortir de chez moi
Bill Bryson
- Éditions Payot
- Histoire Payot
- 10 Mai 2016
- 9782228915991
Ayant découvert que ce qui s'était passé dans le monde depuis deux siècles s'était retrouvé sous forme d'objets et de rituels quotidiens dans notre intérieur, le plus drôle des écrivains voyageurs américains fait le tour de sa maison pour nous raconter cette grande aventure du génie humain - de l'invention de la tapette à souris à la conception de la tour Eiffel, de la saga des acariens à celle des milliardaires. Une histoire de l'envers du décor.
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« Ces dernières années, il me semble que les Français ont développé une admiration - parfaitement insoupçonnée en Italie - pour les Italiens. À défaut de posséder un appartement à Venise, il est bon de fréquenter l'Italie au moins quelques semaines par an et peut-être, avec cette drôle d'emphase de chanteur d'opéra, glisser une expression italienne dans la discussion. Comment se fait-il que mes amis italiens soient convaincus d'être les victimes privilégiées de l'arrogance française ?
En partie, peut-être, parce que les Français aiment toujours son voisin transalpin comme le pays du soleil, des vacances, de la nourriture simple et délicieuse, des clichés qui agacent les Italiens. Mais il existe aussi chez eux un éternel - et totalement infondé - complexe d'infériorité, que les Français ne soupçonnent peut-être pas à leur tour. C'est nous, les Italiens, qui nous comportons parfois comme les cousins de campagne, mal à l'aise et donc rancuniers, et qui donnons l'impression de n'avoir jamais surmonté le complexe de l'ancien émigré qui, pour fuir la misère ou le fascisme, franchissait de nuit le col du Fréjus, aujourd'hui emprunté par tant de Soudanais, Érythréens et Somaliens.
Les pages qui suivent prétextent de cette rivalité un peu à sens unique pour faire le récit - tout à fait partiel et personnel - d'un Italien légèrement atypique, car francophile convaincu. Un Italien qui aime tellement la France qu'il s'y est enraciné, qui a deux enfants qui parlent mieux le français que l'italien (dommage), et qui a été pris par l'envie de raconter à ses amis français quelque chose sur lui et donc, avec une grande modestie, sur l'Italie. »Stefano Montefiori -
Bourlingueuse des années folles, Titaÿna parcourt le monde à la recherche d'expériences extrêmes et de sujets hors du commun. Au fin fond de la jungle indonésienne, elle rend visite aux Toradjas, aussi surnommés « les chasseurs de têtes ». Depuis la Perse, elle traverse le désert et accompagne des cadavres pour un dernier pèlerinage à la Mecque. Aux États-Unis, c'est à bord des « avions ivres » qui transportent l'alcool de contrebande pendant la prohibition que Titaÿna survole le pays. Pour compléter ce triptyque, ses « Mémoires de reporter », publiés pour la première fois, révèlent les coulisses de sa carrière de femme journaliste au long cours.
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Un kangourou accroc à la bière que l'alcool rend agressif, un pilote qui s'évanouit aux commandes de son avion en découvrant que s'y trouvent des lézards à collerette, un homme à deux doigts d'en finir à tout jamais avec ce sport national qu'est le cricket. Autant de situations farfelues, incongrues, hilarantes qui font la force de Kenneth Cook, auteur australien aussi culte qu'incontournable.
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Il était une fois les années soixante : Kenneth Cook menait avec sa femme Patricia une vie ordinaire dans une banlieue tranquille de Chatswood, en Australie. Enfin ça, c'était avant qu'ils ne décident sur un coup de tête de tout plaquer pour voyager jusqu'en Europe, sans un sou en poche et avec quatre enfants à charge.
Les voilà à bord du Manresa, un bateau de croisière plus que lowcost à destination de Gênes, pour une aventure rocambolesque. Épidémie, naufrage, affaire de contrebande, cavale : Cook réunit tous les ingrédients pour nous embarquer dans un périple farfelu et terriblement drôle. Dans ce récit véridique (photos inédites à l'appui!) publié en 1963 et jamais traduit en français, il nous prouve qu'il n'y a rien de plus réjouissant que de barouder en famille. Disons qu'il faut simplement savoir improviser. -
Un soir de décembre 2019, un jeune écrivain débarque à l'extrême sud du Japon avec l'ambition de s'installer quelques mois pour trouver un travail, écrire un roman et apprendre le japonais.
Rien ne se passe comme prévu : peu de semaines après son arrivée, une pandémie mondiale éclate, qui bouleversera ses plans et prolongera considérablement son séjour.
Avec humour, obstination et une bonne dose d'autodérision, l'auteur nous raconte ses pérégrinations, ses angoisses, ses obsessions, sa paresse, sa débrouillardise et son don naturel pour la procrastination. Animé par un illusoire désir d'authenticité, souhaitant sans cesse se distinguer des nostalgiques de l'exotisme, des backpackeurs et autres consommateurs de voyages, il croisera malgré tout la route de toutes sortes de personnages, et nous révélera avec talent l'envers de la carte postale.
De la moiteur d'Okinawa au bouillonnement de la nuit tokyoïte en passant par les vallées désertées de Shikoku, Adrien Blouët, écrivain voyageur malgré lui, nous offre avec ce livre l'un des plus singuliers récits publiés sur le Japon ces dernières années. -
À mi-chemin entre le « touriste professionnel » et le « reporter à temps partiel », Julien Blanc-Gras se revendique « envoyé un peu spécial ». Armé de son détachement salutaire et de son humour indéfectible, il nous embarque dans un nouveau tour du monde, avec la curiosité et la joie de la découverte pour seules boussoles.Tout peut arriver en voyage. Au fil de ses aventures dans une trentaine de pays, Julien Blanc-Gras raconte les galères et les instants de grâce, les no man's land et les cités tentaculaires, les petits paradis et quelques enfers. On y rencontre un prêtre shintoïste et un roi fantasque, une star du cinéma nigérian et un écrivain américain, un gardien de phare et un héros national - parmi tant d'autres portraits qui peuplent ces récits et cette planète.Sur une montagne sacrée du Népal ou sur une île déserte d'Indonésie, au fin fond du Kansas ou dans l'agitation de Kinshasa, Julien Blanc-Gras rend compte de notre époque sans jamais asséner, démontrer ou pontifier. « En s'éloignant de chez soi, on se rapproche de l'universel. » À lire Julien Blanc-Gras, on comprend que, vu de près, le monde n'est pas aussi moche qu'il en a l'air.
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« Jamais un bouquin ne m'a fait autant rire », affirme Robert Redford, qui en a fait son livre de chevet et vient de l'adapter à l'écran. Retour aux Etats-Unis, retour à la nature : Bill Bryson s'attaque à l'Appalachian Trail, un sentier qui serpente, sur 3500 kilomètres, du Maine à la Géorgie. Dans cette aventure qui mêle histoire naturelle et histoires drôles, il s'est choisi pour compagnon de marche son vieux copain d'école, Stephen Katz, l'un des personnages de Ma fabuleuse enfance dans l'Amérique des années 1950, que la nature intéresse beaucoup, beaucoup moins que X-Files. Le problème, c'est qu'en se promenant dans les bois on risque de croiser, comme dans la série de science-fiction, d'étranges créatures...
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À trois reprises, Pierre Jourde est allé parcourir les pistes du Zanskar, vallée désertique de l'Himalaya, à quatre mille mètres d'altitude. Le Tibet sans peine raconte ces longs périples (l'auteur avait vingt-cinq ans la première fois) sous forme d'une épopée cocasse, décrivant les tourments, les émerveillements et les ridicules de jeunes banlieusards occidentaux livrés à une nature démesurée. Traverser des glaciers et des tempêtes de neige avec un équipement de promeneur estival nécessite autant d'inconscience que de ténacité. L'équipée est rapportée avec une verve comique teintée d'autodérision. À la description des paysages sublimes et de l'hospitalité généreuse des Tibétains répond celle du progressif délabrement physique et moral du voyageur et de ses compagnons dans la dureté de l'épreuve. Un régal de lecture, qui n'est pas sans évoquer l'humour espiègle et le sens de l'absurde des récits de Nicolas Bouvier.
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' On aurait dit que la nature avait organisé un gigantesque raout de bouteilles, auquel elle avait convié un étrange aréopage de plantes tempérées, tropicales et subtropicales. Les palmiers se penchaient paresseusement et les épineux s'enroulaient autour d'eux en une étreinte enivrée ; des fleurs élégantes voisinaient avec des cactées mal rasées et les palos borrachos pansus, tels des buveurs de bière, formaient avec le sol un angle inquiétant. Au milieu de cette ivresse florale, les tyrans, au plastron immaculé, s'affairaient comme des garçons de café. '
Publié en 1956, La Forêt ivre est l'un des premiers livres de Gerald Durrell, qui retrace le voyage du naturaliste-écrivain et de sa femme en Argentine puis dans la forêt du Chaco, au coeur du Paraguay. Après plusieurs mois à observer, capturer et soigner des espèces rares d'animaux, après les défaillances des compagnies aériennes, les nuées de moustiques et autres coups de bec assassins, une révolution les forcera à quitter le pays. Déconvenue qui n'enlève rien à l'aventure, rapportée avec tout le charme et la drôlerie dont Gerald Durrell continuera de faire preuve au fil de son oeuvre. -
Écrire, c'est d'abord s'asseoir. Plutôt que de s'asseoir devant un bureau, l'auteur a choisi de s'asseoir dans un avion.Cinquante millions de personnes sont transportées chaque année par la compagnie low cost easyJet. Vacances ou travail, toutes entreprennent le voyage dans un but donné. Pour l'auteur au contraire, le transport lui-même a pris le pas sur la destination. Alexandre Friederich a décidé de rejoindre en vingt jours dix-sept destinations, ainsi reliées de façon arbitraire. Son objectif : passer le plus de temps possible à bord des avions. Avec l'acuité du sociologue et la verve réjouissante de l'ironiste, il relate dans easyJet cette expérience, met en évidence le caractère aberrant d'un système qui infantilise l'homme, le transforme en marchandise ou l'humilie au nom de sa sécurité.Lire easyJet, c'est peut-être se prémunir mais c'est aussi entrevoir la fin d'un modèle, celui du low cost et, avec lui, du voyage.