Raconter sa famille ~ Dans la rentrée littéraire
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Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l'école. De petits hôtels en aires d'autoroute, l'errance dans le nord de l'Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I'enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l'internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, à la radio, à Claudia, Isabella ou Vito, l'enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, fume trop il est un « guépard nerveux » dans un nuage de fumée. S'il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer ; ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe, ressent tout.
Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l'intérieur l'écroulement d'une petite fille qui doit accomplir seule l'apprentissage de la vie.
Gabriella Zalapì est d'origines anglaise, italienne et suisse. Née à Milan, elle a également vécu à Genève et New York. Aujourd'hui elle habite à Paris. Son écriture réduite à l'essentiel a valu à son premier roman, Antonia (Zoé, 2019), le Grand prix de l'heroine Madame Figaro 2019 et le Prix Bibliomedia 2020. Willibald (Zoé, 2022), un roman sur l'exil autour du sacrifice d'Abraham, a confirmé l'importance d'une oeuvre saluée par la critique. -
Mathurine travaille pour la protection de l'enfance. Mère célibataire de Wallace, un garçon de neuf ans, elle vit en Guyane, aux portes de l'Amazonie. Alors que Wallace grandit, les relations se tendent entre la mère et le fils. Elle rêvait d'un enfant qui aimerait la forêt, lui ne vit que pour se mesurer aux champions de Fortnite. Fragilisée par la mort dramatique d'une adolescente placée en famille d'accueil, Mathurine est bouleversée lorsque le père de celle-ci, Tiburce, lui confie avoir vécu une étrange expérience en forêt. Quelque chose de l'ordre d'une apparition. Quelque chose qui fait ressurgir le souvenir d'un enfant qu'elle a croisé autrefois et dont elle n'a jamais pu admettre la perte.
Avec ce nouveau roman qui nous immerge dans l'extraordinaire forêt primaire de la France d'Outre-Mer, Colin Niel tisse une toile fascinante sur le thème de la parentalité. Dans la jungle des peurs et des enchantements, père et fille, mère et fils sont soumis à de terribles épreuves lorsque l'autre vient à manquer. Mais l'amour n'est-il pas la force qui peut nous conduire à dépasser nos plus profonds cauchemars ? -
Quand une mendiante muette de Maracaibo, au Venezuela, recueille un nouveau-né sur les marches d'une église, elle ne se doute pas du destin hors du commun qui attend l'orphelin. Élevé dans la misère, Antonio sera tour à tour vendeur de cigarettes, porteur sur les quais, domestique dans une maison close avant de devenir, grâce à son énergie bouillonnante, un des plus illustres chirurgiens de son pays.
Une compagne d'exception l'inspirera. Ana Maria se distinguera comme la première femme médecin de la région. Ils donneront naissance à une fille qu'ils baptiseront du nom de leur propre nation : Venezuela. Liée par son prénom autant que par ses origines à l'Amérique du Sud, elle n'a d'yeux que pour Paris. Mais on ne quitte jamais vraiment les siens.
C'est dans le carnet de Cristobal, dernier maillon de la descendance, que les mille histoires de cette étonnante lignée pourront, enfin, s'ancrer.
Dans cette saga vibrante aux personnages inoubliables, Miguel Bonnefoy campe dans un style flamboyant le tableau, inspiré de ses ancêtres, d'une extraordinaire famille dont la destinée s'entrelace à celle du Venezuela. -
Chemin des brigands logent dix familles, la plupart issues du Maghreb, dans un lotissement ouvrier bâti à côté d’une usine de textile. En marge du village, de ses bars, de son église, de sa ferme et de son lama, voici leur histoire. On s’attache à Bassou, fils chéri de Lalla, qui grandit sans trouver sa place au bourg ni chez ses cousins de banlieue, ainsi qu’au clan des filles, Olfa et Jihane en tête, dans leurs velléités d’émancipation des mœurs familiales et d’intégration à la grande ville. Ce roman vrai d’un micro quartier populaire, de la dimension du mythe, se lit comme une enquête, avec tous les éléments de l’harmonie comme de la discorde, sans que ses habitants, confrontés au miroir social, ne sachent jamais s’ils sont des brigands ou des perdants. Un hymne à la joie, musical et charnel.
« Quand leurs enfants partirent du village, Hassan leur prescrivit de ne pas oublier leurs origines mais, avec le temps et la façon de leur père de si bien composer, ils ne surent pas s’il parlait de l’Algérie ou du Lotissement. »
Dalya Daoud a été onze ans rédactrice en chef de Rue89Lyon qu’elle a créé en 2012. Avant cela, elle a été journaliste politique et culture. Mais aussi, durant ses études, vendeuse de lingerie, serveuse dans un restaurant gastronomique, ouvrière dans une usine de cataphorèse puis dans une autre de production de dialyseurs. Challah la danse est son premier roman. -
Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante. -
"Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant."
Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix.
Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être.
C'est avec une précieuse et juste douceur que Lola Naymark redonne la voix à cette courageuse femme, Aube.
Couverture : D'après photo © Raymond Depardon / Magnum Photos -
La mère est malade, le père a disparu, l'aîné s'est enfui dans la nuit. Et Nati, ce curieux petit frère, n'est pas un enfant comme les autres.
Isolée dans une maison emplie d'ombres, la narratrice interroge le passé. Que cachent tous ces silences autour de leur histoire ?
À mesure que le mystère s'épaissit, la maison semble se transformer. Et si c'était elle qui détenait la vérité ? -
« J'étais une ombre. Et je la maudissais. Je voulais que le soleil me frappe au visage, éclaire ma vie ordinaire de tous ses rayons. »
Anatole et G. grandissent dans une ville moyenne.
Issus d'une famille d'artistes, ils sont élevés dans le bruit, les mélodies et les rires. Tout bascule avec le divorce des parents.
Ballottés entre un foyer social avec leur mère et le « squat de luxe » avec leur père, l'innocence des deux frères s'évapore peu à peu.
Malgré tout, une chose demeure : le lien qui les unit. À l'ombre des choses, c'est le roman bouleversant du petit dernier de la famille. Un gamin paumé qui cherche sa place dans le monde quand son frère semble avoir trouvé la sienne, la musique.
Un jeune homme sensible qui comprend que la lumière peut se trouver, même dans l'ombre. -
Un roman vertigineux qui emprunte au réalisme magique pour traiter de grands thèmes contemporains.
Dans le quartier de la Goutte d'Or, Janis Meyer recherche sa mère, Jeanne, dont elle est sans nouvelles depuis plusieurs mois. Sa disparition est peut-être liée au livre qu'elle vient de publier et qui rencontre un grand succès dans les milieux féministes : la correspondance de Carol Schäffer, une meurtrière infanticide emprisonnée en Oregon.
Entre le boulevard de la Chapelle et la rue des Poissonniers convergent des phénomènes étranges qui concernent sans doute les trois femmes : la canicule s'installe en hiver, des « mères-zombies » cherchent des enfants qu'elles n'ont jamais eus, le cours du temps perd toute logique et Janis a bien du mal à ignorer les voix qui l'appellent, quelque part en dessous.
De Brueghel à la Commune de Paris, de l'université de Vincennes à une secte inquiétante dans une forêt américaine, Janis entreprend une odyssée à travers les époques, les territoires et les terreurs contemporaines de l'humanité.
Dans son premier roman, Le Rapport chinois, Pierre Darkanian revisitait l'archétype du bouffon pour ausculter le règne de l'ultralibéralisme. C'est la figure de la sorcière qui le fascine cette fois. Nous sommes immortelles est un roman-monde qui, à la façon d'un trou noir, semble aspirer toutes nos histoires, sciences, croyances et peurs pour révéler une autre dimension à ceux qui traversent ses ténèbres.
Pierre Darkanian est l'auteur du roman Le Rapport chinois, lauréat du Prix transfuge 2021. -
On suit l'histoire d'un homme à Paris qui, après le décès de son père né en Tunisie, cherche le talit (châle de prière) de celui-ci car la tradition juive veut que l'on soit enterré dedans. Il le retrouve mais celui-ci est emmêlé avec le talit de son grand-père, qui n'a pas pu être enterré dedans car il a disparu.
Le récit prend place sur deux temporalités : le présent, où le narrateur effectue des recherches sur son grand-père et raconte au fantôme son père ce qu'il a découvert; le passé, qui est la reconstitution de la vie du grand-père.
Le roman se termine par la reconstitution de la vie du grand-père, la séparation du narrateur d'avec sa femme, et le déliement des deux talits. Cela permet au narrateur d'enterrer son père et poursuivre sa vie en individu libre.
Né en 1971, David Naïm vit à Paris. Son travail d'écriture se consacre à une question : pourquoi cherchons-nous à toute force, à se tisser à un autre que soi, que ce soit un ami, un amour, ou un dieu ? L'Ombre Pâle est son premier roman. -
À vingt-sept ans, Miranda semble appartenir à un drôle de club : celui des enfants qui n'ont manqué de rien sauf de cette joie pure, essentielle, que certains ressentent du seul fait d'être en vie.
Thibault de Montalembert et Clémentine Aussourd incarnent admirablement le duo père/fille complexe et attachant imaginé par Rebecca Lighieri. Un roman sombre et addictif.
Couverture : © Flore-Aël Surun / Tendance Floue -
« Cette terre n'est que de la terre. Ça n'a jamais appartenu à personne, ou seulement à ceux qui tenaient les fusils. » 1938: Hitler annexe les Sudètes, et la ville de Jedlov, en Bohême, devient Tannberg. Sept ans plus tard, à la fin de la guerre, Tannberg redevient Jedlov. De cette ville fictive, Timothée Demeillers fait l'emblème de cette région du monde, posée sur le rideau de fer, qui reste tout au long de la seconde moitié du xxe siècle le témoin et le théâtre de tous les aléas de l'histoire. Nous suivons ainsi le destin de deux jeunes femmes: Sieglinde, Allemande amoureuse d'un Tchèque, qui se retrouve confrontée à la haine et au mépris des vainqueurs, mais aussi Ivetka, mariée à quatorze ans, qui va réussir à s'éduquer, à s'émanciper, devenant la première Tsigane à faire des études Fresque romanesque courant sur plusieurs décennies, Le Tumulte et l'Oubli est inspiré de l'histoire familiale de son auteur.
Timothée Demeillers est né en 1984. Prague, faubourgs est, son premier roman, est paru chez Asphalte en 2014 . Ont suivi Jusqu'à la bête en 2017 (prix du Jeune Romancier Le Touquet Paris Plage, prix Calibre 47, prix du Deuxième Roman de Grignan) et Demain la brume, en 2020 (prix Hors Concours, pris des lecteurs de Privat). Il vit aujourd'hui à Nantes. -
Au départ, il y a ce nom de famille, Bentkowski, qui est aussi celui d'une vallée où se sont arrêtés des ancêtres nomades venant sans doute de l'Indus. Il sera peut-être celui de l'arrière-arrière-arrière-petit·e enfant qui verra le jour dans un monde à portée d'imagination. Une vallée, des peuples anciens, un·e enfant du futur, des régions lointaines, une mère et une tante, les forêts de guerre, le compost, un poirier... telles sont les lignes qui se tressent et s'enchevêtrent dans cette fiction généalogique qui ne se limite pas à la famille mais s'ouvre à la multiplicité des liens et des attachements. Alors l'enquête se fait chant, hallucination, constellation.
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Prix Méduse 2024.
Bernard Mélois est sculpteur. Il a consacré son existence à souder des figures spectaculaires dans le capharnaüm de son atelier, en chantant sous une pluie d'étincelles. Alors qu'il vit ses derniers jours, ses filles reviennent dans leur maison d'enfance. En compagnie de leur mère, des amis, des voisins, elles vont faire de sa mort une fête, et de son enterrement une oeuvre d'art. Périple en Bretagne pour faire émailler la croix, customisation du cercueil, préparatifs d'une cérémonie digne d'un concert au Stade de France : l'autrice raconte cette période irréelle et l'histoire de ce père hors du commun dont la voix éclaire le récit.
D'une fantaisie irrésistible, Alors c'est bien offre un regard sensible et inattendu sur la perte et la filiation. C'est aussi l'hommage de l'artiste Clémentine Mélois à son père, ce bricoleur de génie qui lui a transmis son humour inquiet, son amour des mots et son vital élan de création.
Un hommage puissant interprété par Élodie Huber et Dominique Pinon, avec douceur et une touche d'espièglerie.
Couverture : © Clémentine Mélois, d'après une photographie de Michèle Mélois -
« Aux confins de la Louisiane, une île porte le prénom de mon père.
Chaque jour, elle s’enfonce un peu plus sous les eaux. »
Il a fallu que son esprit vogue jusqu’à l’Isle de Jean-Charles pour qu’elle se retrouve enfin face à son père. Qui est cet homme à la présence tranquille, à la parole rare, qui se dit sans mémoire ? Pour le découvrir elle se lance dans un projet singulier : lui rendre ses souvenirs, les faire resurgir des objets et des paysages.
Le premier lieu à arpenter est l’atelier où il a amassé toutes sortes de curiosités, autant de traces qui nourrissent l’enquête sur ce mystère de proximité : le temps qui passe et ces grands inconnus que demeurent souvent nos parents. Derrière l’accumulateur compulsif, l’archiviste des vies des autres, se révèlent l’homme enfant marqué par la guerre, l’artiste engagé et secret. Peu à peu leur relation change, leurs écritures se mêlent et ravivent les hantises et les rêves de toute une époque.
À travers cette géographie intime, Hélène Gaudy explore ce qui se transmet en silence, offrant à son père l’espoir d’un lieu insubmersible – et aux lecteurs, un texte sensible d’une grande beauté.
Née en 1979 à Paris, Hélène Gaudy a étudié à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Autrice de plusieurs romans, elle a également publié des ouvrages pour la jeunesse et des livres d’art. Elle est membre du collectif Inculte et vit à Paris. -
Avril 2022. En arrivant un soir chez sa mère, Julia Deck trouve celle-ci étendue sur le sol de la salle de bains, victime d’un accident cérébral. Selon les médecins qui la prennent en charge, ses chances de survie sont infimes. Commence alors une longue attente, faite d’angoisse et d’espoir de convalescence, à travers le dédale des établissements de soins, sur fond de crise hospitalière. En parallèle, Julia Deck raconte la vie de cette femme, issue d’une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui s’est élevée socialement, est venue vivre en France, tout en restant marquée par son milieu d’origine et en continuant d’entretenir avec sa famille d’Angleterre un rapport étroit, complexe. Car au milieu de cette histoire Julia décèle une étrangeté, peut-être un secret – une tache aveugle dans le récit de sa filiation. Mais à cette interrogation seule sa mère, précisément, pourrait répondre.
Un texte splendide sur les liens entre les mots et la vie, qui est aussi un geste d’amour bouleversant d’une fille envers sa mère.