Bien connue dans les milieux de l'art, auteur d'essais sur l'art contemporain et de monographies consacrées aux artistes d'aujourd'hui, Catherine Millet entreprend de raconter sa vie sexuelle. Avec une crudité et une clarté dont on reste confondu.
Le récit ne suit aucune chronologie, la relation des événements (non datés) et la description des scènes sexuelles étant distribuées selon quatre chapitres : " le nombre ", " l'espace ", " l'espace replié " et " détails ".
La Vie sexuelle de Catherine M. constitue, à coup sûr, l'un des livres les plus audacieux et les plus stupéfiants que la tradition érotique ait donnés à la littérature française.
Dans un café, une adolescente observe de loin un groupe de jeunes gens absorbés dans leur discussion. Elle ne sait pas encore qu'ils préparent une revue de poésie mais, bientôt, elle attachera ses pas aux leurs. Premières lectures, premières amours, découverte de l'émotion esthétique, premiers écrits.
Catherine Millet tente de détisser le mystérieux entrecroisement de hasards, de désirs confus, d'opportunités plus ou moins bien comprises qui conduisent une jeune fille sans bagage, sans argent et sans grande culture à quitter sa banlieue pour le Saint-Germain-des-Prés des artistes et des galeries d'art. La vie intime et la vie professionnelle inéluctablement se mêlent.
L'époque, c'est Mai 68 à Paris et l'émergence du quartier de SoHo à New York, l'apparition d'un art qui ne ressemble pas à l'art, la naissance de ce qu'on appelle aujourd'hui « l'art contemporain ».
Commencements est le récit d'une éducation sentimentale qui est aussi une éducation sexuelle et une formation intellectuelle.
Des objets incongrus, des gestes excentriques, mais aussi des photographies, des vidéos et des peintures de facture traditionnelle, voilà ce qui constitue l'art contemporain. Quelquefois, ces oeuvres étonnent ou choquent. Elles suscitent en même temps la curiosité, au point de s'y perdre un peu. Aussi, pour qui s'aventure dans le monde de l'art, l'auteure de ce livre fournit des repères et suggère quelques pistes de réflexion. Depuis quand l'art « moderne » est-il devenu « contemporain » ? Pourquoi les artistes ont-ils voulu transformer le rapport des spectateurs avec les oeuvres ? Et quand les frontières avec la mode, l'architecture ou même des objets rituels deviennent floues, peut-on encore faire entrer cet art dans une définition ?
Ce livre révèle en quoi l'art contemporain est avant tout un espace ouvert, une aire de liberté pour penser et agir différemment quand les idéologies et les systèmes philosophiques qui nous guident sont en crise.
Catherine Millet a entrepris ce récit où elle raconte son enfance, son père et sa mère, pour essayer de comprendre comment on peut grandir sans se fabriquer une morale, et comment peut naître le désir d'écrire.
Jamais les musées d'art moderne n'ont été aussi fréquentés, jamais on n'a vu en France autant d'expositions consacrées aux nouvelles tendances. Pourtant, il est parfois bien difficile de se repérer dans la diversité de la création.
Ce livre étudie l'histoire de tous les mouvements artistiques apparus en France depuis 1965 et prend la forme d'un récit : Catherine Millet, qui a participé activement aux événements, mêle aux dates, aux citations, des anecdotes et des souvenirs personnels. Tout en respectant la chronologie des faits, elle met en valeur les liens - parfois inattendus entre les mouvements, souligne aussi leurs contradictions.
Ce livre est aussi un essai, une analyse de ce qui, profondément, caractérise ces trente dernières années. Pourquoi certains déclarent-ils que la peinture est morte alors que d'autres s'emploient à restaurer ses qualités les plus traditionnelles ? Comment se fait-il qu'un art qui ne cesse de remettre en cause sa fonction et ses matériaux, qui méprise sa qualité d'objet pour valoriser son contenu imaginaire, comment se fait-il qu'un art iconoclaste suscite un tel fétichisme ?
Sur la couverture : François Morellet, deux carrés formant un angle de 30° avec le mur ont un côté commun avec un angle droit, néon 200x200cm.
"Dans les semaines qui ont suivi la sortie de La Vie sexuelle de Catherine M., je me suis rendu compte qu'une question revenait toujours dans les réactions des lecteurs : Comment avez-vous fait avec la jalousie ? J'ai alors pensé que mon projet n'était pas abouti tant que je n'avais pas répondu à cette question."
Le coup de tonnerre littéraire qu'a provoqué La Vie sexuelle de Catherine M. révélait le regard singulier que l'auteur portait sur son corps et sur sa vie.
Aujourd'hui, elle raconte son «autre vie», celle où s'effondre de manière étrange et imprévue un pan de son existence, cette crise traversée dans un mélange de rêves et de déchirements.
Jour de souffrance est un défi d'écrivain : à la fois le prolongement d'une oeuvre puissante et son contraire implacable, maîtrisé et saisissant.
Il fallait bien qu'un jour je croise la route de Lady Chatterley. J'ai fait mieux, je suis tombée amoureuse de celui qui l'imagina, D. H. Lawrence, à cause de sa figure de mauvais coucheur, à cause de l'extraordinaire sensibilité de son « écriture androgyne » dont parlait Anaïs Nin.
Pendant deux ans, je n'ai pas quitté cet amateur des grands espaces qui, lorsqu'il écrivait, ne s'est jamais encombré des barrières du surmoi. J'ai voulu faire redécouvrir cet auteur célèbre qui n'est plus assez lu, contemporain des suffragettes, et qui vécut entouré de femmes libres. Il avait compris qu'au vortex de leur émancipation et de leurs revendications se trouvait le plein accomplissement de leur jouissance sexuelle.
Rejetant l'utopie des avant-gardes, l'art contemporain veut se rapprocher du public, faire participer le spectateur, se confondre avec la vie quotidienne.
Néanmoins, pour Catherine Millet, critique d'art, en voulant trop investir le réel, certains artistes contemporains oublient que l'art est de l'ordre de la fiction, du symbolique, et relève d'une autre réalité
N'est-il pas voluptueux de se replonger adulte dans ses lectures d'enfant ? Non pas tant pour se laisser aller à ce qu'un psychanalyste diagnostiquerait comme un mouvement de régression, que pour enfin aller jusqu'au bout de ses rêves. Je dispose aujourd'hui de plus de moyens intellectuels pour mettre au jour les désirs qui me taraudaient lorsque j'avais six ans et qu'alors je ne savais pas nommer.
Enfin je peux dire à quel point c'est Riquet que j'aime ! Riquet, « si laid et si mal fait qu'on douta longtemps s'il avait forme humaine. » De même, j'avoue que j'aurais préféré que la Bête ne devînt jamais un prince charmant. À cela s'ajoute que - Riquet, Millet -, nous sommes un peu de la même famille, et que lorsque je me regarde dans un miroir, c'est dans le chaos de son corps que je plonge mon regard.