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Olivier Rey
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En tant qu'il commande un respect absolu, le sacré se trouvait anciennement placé au dessus de la vie. C'est pourquoi il pouvait, le cas échéant, réclamer le sacrifice de celle-ci. Comment la vie nue en est-elle venue à prendre elle-même la place du sacré ?
Au point que sa conservation, comme l'a montré la crise engendrée en 2020 par l'épidémie de coronavirus, semble bien être devenue le fondement ultime de la légitimité de nos gouvernements. Que cela apprend-il du rapport des populations à la politique, au pouvoir ? À quelles servitudes nous disposons-nous, si nous accordons à la « vie » la position suprême ? -
Pourquoi les araignées géantes des films d'horreur ou les Lilliputiens que découvre Gulliver au cours de ses voyages ne se rencontrent jamais « en vrai » ? Parce que dans la réalité, la taille n'est pas un paramètre que l'on pourrait fixer à volonté : chaque être vivant n'est viable qu'à l'échelle qui est la sienne. En deçà ou au-delà, il meurt, à moins qu'il ne parvienne à se métamorphoser. Il en va de même pour les sociétés et les cultures. La plupart des crises contemporaines (politiques, économiques, écologiques, culturelles) tiennent au dédain affiché par la modernité pour les questions de taille. Nous mesurons tout aujourd'hui, des volumes de transactions à la bourse aux taux de cholestérol, de la densité de l'air en particules fines au moral des ménages. Mais plus nos sociétés se livrent à cette frénésie de mesures, moins elles se révèlent aptes à respecter la mesure, au sens de juste mesure. Comme si les mesures n'étaient pas là pour nous aider à garder la mesure mais, au contraire, pour propager la folie des grandeurs.
Ce livre s'attache à décrire et comprendre par quelles voies, au cours des derniers siècles, nous avons perdu la mesure. Et aussi ce sur quoi nous pourrions nous fonder pour la retrouver, afin de mener une vie authentiquement humaine.
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Leurre et malheur du transhumanisme
Olivier Rey
- Les Carnets DDB
- Carnets DDB
- 12 Février 2020
- 9782220096759
Plus le monde menace de s'écrouler, plus il faut abreuver les populations de promesses exorbitantes. Tel est le rôle du transhumanisme, qui prétend nous « augmenter », nous doter de capacités faramineuses. Ces promesses sont autant de leurres, destinées à nous faire accepter l'artificialisation croissante de nos vies.Se détourner ? Cela n'est pas si simple. Le transhumanisme nous trompe parce qu'il joue en nous sur des ressorts puissants. Se donner une chance de désamorcer la fascination qu'il exerce, et le malheur qu'il propage, réclame de mettre au jour ce qui, dans nos façons de vivre et nos modes de pensée, nous rend si vulnérables à ses illusions. Olivier Rey est chercheur au CNRS, membre de l'IHPST, et enseigne la philosophie à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié deux romans, dont Après la chute (2014), et plusieurs essais, dont Itinéraire de l'égarement (2003), Une folle solitude. Le fantasme de l'homme auto-construit (2014), Une question de taille (2014), Quand le monde s'est fait nombre (2018). Leurre et malheur du transhumanisme a reçu le prix Jacques Ellul 2019.
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Quand le candidat François Hollande a déclaré que toute sa politique serait jugée à l'aune de « l'inversion de la courbe du chômage » et non à la diminution du nombre de chômeurs ; quand, pour la première fois dans l'histoire avec le traité de Maastricht, les États se sont liés autour de grandeurs chiffrées, on a compris que les statistiques sont devenues la clé de nos sociétés. Courbes, indices, graphiques, taux nous disent ce qu'il faut penser de la réalité.La statistique est devenue aujourd'hui un « fait social total » : elle concerne la totalité de la société et de ses institutions, et affecte, de manière directe ou indirecte, la vie sociale sous tous ses aspects.
Ces nouveautés ne sortent pas de nulle part : elles sont l'aboutissement d'un mouvement qui, né avec la modernité,a connu un essor extraordinaire et décisif durant la première moitié du XIXe siècle. À la place des anciens régimes, balayés par la révolution industrielle et les tempêtes politiques, ont émergé ces objets étranges, inconnus jusqu'alors : les grandes sociétés d'individus. Les nations sont devenues des mystères pour elles-mêmes. C'est dans l'espoir de sonder ce mystère qu'une avalanche de nombres, qu'un torrent statistique se sont mis à déferler sur l'Europe. Nous sommes les héritiers de cette dynamique. Dès lors, si nous voulons nous faire une idée juste de ce qui nous arrive, et nous donner une chance de relâcher les noeuds qui nous enserrent, il est nécessaire de remonter à ce moment où les choses se sont nouées : comprendre pourquoi et comment le monde s'est fait nombre. -
Qui ignore ce qu'est l'eau ? Chacun a une connaissance intime et immédiate de cet élément frais, liquide, miroitant et irrésistiblement attiré vers le bas. Comment en sommes-nous arrivés, dès lors, à laisser cet élément premier, si présent dans notre expérience de tous les jours, si prégnant dans notre imaginaire, si riche de symbolique, être défini par la laconique formule chimique H2O ? Que perdons-nous dans cette opération ?
La science moderne s'est édifiée en répudiant les sensations, les impressions immédiates, au profit de la raison et des mesures : notre rapport au monde en a été bouleversé. Précisé à bien des égards, appauvri à d'autres. À présent qu'une chose aussi simple que l'eau devient une affaire d'analyse chimique et une ressource à gérer, on peut se demander : la science a tenu sa promesse de dévoiler le monde dans sa vérité ? Nous en a-t-elle rapproché, ou éloigné ?
Dans cet essai brillant et sensible, Olivier Rey s'attache à retrouver ce que, chemin faisant, nous avons perdu de l'eau. De Léonard de Vinci à Bachelard et Ponge, en passant par Courbet, il remonte son cours, afin de rendre à l'eau sa dignité, et nous faire éprouver, grâce à elle, ce qui ne se laisse pas mettre en formule : la poignante volupté d'être au monde. -
Alix, jeune doctorante en histoire médiévale, se heurte jour après jour au règne des chiffres, de la performance et de la quantité sur le monde. La jeune femme choisit l'exil volontaire pour donner un sens nouveau à son existence. Une quête de réalité et de salut, peinte avec ironie, qui passe par la nécessité de la littérature et de la poésie.
Olivier Rey est chargé de recherche au CNRS. Il est notamment l'auteur d'Une question de taille, paru chez Stock en 2014 et de Quand le monde s'est fait nombre, paru en 2016 chez le même éditeur. -
Le testament de Melville ; penser le bien et le mal avec "Billy Budd"
Olivier Rey
- Gallimard
- Bibliothèque des Idées
- 2 Avril 2013
- 9782072449581
Lorsque Herman Melville meurt à New York, en 1891, il est un vieil homme à peu près oublié. Moby-Dick, quarante ans plus tôt, a coulé sa carrière littéraire. C'est seulement dans les années 1920, dans une Angleterre qui a fait l'expérience de la Grande Guerre, que le public commence à s'aviser de son génie. La fièvre de la redécouverte nourrit la quête d'inédits et, d'une boîte en fer-blanc, surgit le récit auquel Melville a travaillé durant les cinq dernières années de sa vie : Billy Budd.
Malgré une taille limitée, celle d'une longue nouvelle, et une intrigue très simple, Billy Budd est rapidement devenu l'un des textes les plus étudiés et les plus commentés de la littérature mondiale, suscitant des débats aussi passionnés que contradictoires. La violence de la lutte entre critiques ne doit pas surprendre : Melville a tout fait pour livrer à une modernité demi-habile, pensant que tout problème a sa solution, une de ces situations sur lesquelles elle ne peut que se casser les dents. Qu'est-ce que le mal? Par quelles voies se répand-il ? Comment limiter son empire ? Quel sens donner à la beauté d'un être ? Comment accueillir la grâce échue à un autre ? Autant de questions que la pensée instrumentale nous a désappris à poser et qui, lorsqu'elle les rencontre, la rendent comme folle. Autant de questions qui n'en demeurent pas moins essentielles et dont la littérature est peut-être la mieux à même, par ses ambiguïtés, de traiter sans fausseté.
C'est dans cet esprit que le présent ouvrage se met à l'école de Billy Budd. Il saisit l'occasion qui nous est donnée, en explorant l'oeuvre ultime de Melville, de renouer avec des interrogations dont nous ne pouvons nous passer. -
Surpoids et obesite chez les enfants et les adolescents - caracteristiques, contraintes et benefices
Olivier Rey, Christophe Maïano, Collectif
- Presses de l'Université du Québec
- Sciences de l'activité physique et du sp
- 14 Mars 2022
- 9782760556508
Cet ouvrage s'adresse aux étudiants et aux acteurs des milieux de la formation et de l'enseignement de l'éducation physique et du sport, des sciences de l'activité physique et de la rééducation (éducateurs physiques, enseignants, éducateurs sportifs, kinésiologues, physiothérapeutes, etc.) qui sont ou seront amenés dans le cadre de leur pratique à travailler avec des jeunes en situation de surpoids et d'obésité. Ce livre rassemble une dizaine de spécialistes du Québec et de la France et comprend six chapitres. Les quatre premiers réalisent un état des lieux des connaissances actuelles sur la condition physique et le profil métabolique, le concept de soi physique, les capacités ostéoarticulaires, neuromusculaires, et fonctionnelles de même que sur l'évaluation de la condition physique et sa prise en charge par l'activité physique. Les deux derniers proposent un éclairage transculturel et francophone sur les problématiques d'intimidation en lien avec le poids à l'école et en éducation physique ainsi que sur les interventions en activités physiques adaptées à privilégier auprès des jeunes en situation de surpoids et d'obésité.