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Régine Le Jan
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Amis ou ennemis ? Emotions, relations, identités au Moyen Age
Régine Le Jan
- Seuil
- L'Univers historique
- 27 Août 2024
- 9782021539585
L’opposition entre amis et ennemis, amitié et haine est universelle mais elle se décline sous des formes très diverses selon les sociétés, entre valeurs contraires et pratiques de médiation, émotions et relations. Dans les sociétés occidentales qui se sont développées sur les ruines de l’Empire romain, la guerre et l’honneur d’un côté, le christianisme de l’autre, ont été des facteurs d’identité collective et de puissants marqueurs sociaux. Selon les cas, les historiens ont décrit des sociétés de face à face, des sociétés de vengeance, mettant l’accent sur la faiblesse des régulations étatiques, ou au contraire des sociétés fluidifiées par l’amitié entre les élites et l’amour divin. Culture de la haine, de la violence ou culture de l’amour et du pardon ? Sociétés prédatrices ou sociétés du don ? Ce livre refuse ces dichotomies réductrices, comme les oppositions genrées et sexualisées qui ont été introduites au XIXe siècle entre amour et amitié, sentiments (ou sensibilité) et relations, nature et culture. Conçu dans une perspective anthropologique et décentrée, il considère que la personne médiévale n’existe que par ses relations et ses identités multiples, superposables et interchangeables, avec les vivants et les morts, ici-bas et au-delà. Par une relecture des sources et des exemples concrets, le livre s’attache ainsi à faire comprendre comment les femmes et les hommes du haut Moyen Âge vivaient et exprimaient leurs relations affectives et comment ils pensaient leur monde.
Professeure émérite à l'université Panthéon-Sorbonne, Régine Le Jan s'intéresse en particulier à l’histoire des élites et des femmes avec une approche croisant histoire et anthropologie. Elle a notamment publié : Histoire de la France : origines et premier essor, 480-1180 (Hachette, 2000), Les Mérovingiens, (Presses universitaires de France, « Que sais-je ? », 5é éd., 2024). -
L'histoire des Mérovingiens est délicate à appréhender. Elle s'inscrit dans celle des royaumes barbares, à la période de transition entre Antiquité et Moyen Âge. Elle révèle la complexité et l'altérité des sociétés du haut Moyen Âge. Régine Le Jan montre que la royauté mérovingienne a ses propres spécificités, différentes de celles des royautés lombarde ou wisigothique. Elle met en perspective la capacité des élites franques à tirer finalement parti de la christianisation et du renouveau économique jusqu'à rejeter la dynastie des rois aux longs cheveux, symbole d'un monde achevé.
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La société du haut Moyen-âge ; VI-IX siècle
Régine Le Jan
- Armand Colin
- Histoire
- 1 Novembre 2003
- 9782200243579
Entre la société antique et la société féodale, existe-t-il une société du haut Moyen Âge ? On oppose généralement les sociétés « étatiques » du sud de l'Europe, qui se sont développées dans les cadres de l'ancien empire romain et qui sont le produit de la fusion entre Romains et Barbares, aux sociétés tribales du nord et de l'est dont certaines en sont encore à l'âge du fer. Sans rejeter cette grille d'analyse, il faut souligner l'extrême diversité des sociétés post-antiques d'une part, leurs caractères communs fondamentaux de l'autre : ce sont des sociétés agraires, guerrières et compétitives, dominées par des élites qui mettent en avant le peuple en armes pour mieux légitimer leur domination. Ce sont des sociétés segmentaires où l'équilibre social et la protection des individus sont très largement assurés par des groupements contractuels à forte dominante horizontale.
La christianisation d'une grande partie de l'Europe occidentale, le développement des systèmes domaniaux et la concentration des pouvoirs centraux à partir du VIIe siècle renforcent la domination des puissants et la hiérarchisation de la société. Les Carolingiens entreprennent alors une véritable mise en ordre hiérarchique qui touche tous les secteurs de la vie sociale, en s'appuyant sur les structures monastiques et intégratives d'un empire ayant vocation à s'identifier à l'ecclesia.Nourri de l'apport des sciences sociales, l'ouvrage propose donc une lecture anthropologique et sociologique du haut Moyen Âge. À travers l'analyse des systèmes de représentation, du rapport des hommes à l'espace et à Dieu, des relations entre les individus et les groupements, il cherche à éclairer les rapports sociaux et les processus de transformation entre le VIe et la fin du IXe siècle.Régine Le Jan, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne, a notamment publié Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-IXe siècle). Essai d'anthropologie sociale, Paris, 1995, Histoire de la France. Origines et premier essor (480-1180), Paris, nouvelle édition 2002 et Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Âge, Paris, 2001.Ouvrage dirigé par Jean-Louis BIGET. -
Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-Xe siècle) : Essai d'anthropologie sociale
Régine Le Jan
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Juin 2019
- 9791035102333
La société médiévale est née à l'époque carolingienne... Durant cette période charnière, un lent mouvement de fond a conduit au gouvernement par conseil des grands et au développement des liens de fidélité, à la conjugalisation du modèle familial et au renforcement des liens verticaux et hiérarchiques à l'intérieur des groupements de parenté aristocratiques. La famille carolingienne et les familles royales qui lui ont succédé sont issues de l'aristocratie franque qui apparaît au fil de l'étude comme l'observatoire privilégié de toutes les transformations sociales. Famille large-famille étroite, parenté cognatique-parenté agnatique ? L'auteur dépasse ces débats traditionnels en mettant en relation les fondements sociaux et culturels du pouvoir avec les mécanismes de la filiation, de l'alliance et de la résidence. Fondamentalement cognatique mais de plus en plus fermement centré sur le couple conjugal, le système de parenté a évolué au rythme des transformations sociales et politiques, tout en participant lui-même à la dynamique du changement social. Le présent ouvrage met en lumière mutations et permanences. La montée des Carolingiens et le système politique qu'ils mettent en place aux VIIIe et XIe siècles tirent parti de la hiérarchisation de l'aristocratie et l'accélèrent. Sous le contrôle du roi et de l'Église, l'équilibre social et politique repose désormais sur des groupements que structurent l'alliance, l'amitié et la fidélité. La rupture de l'ordre carolingien et la promotion de la militia à la fin du IXe siècle, l'apparition de lignages organisés autour d'un honor transmis en ligne directe, la nouvelle définition du rôle de la femme et de la parenté agnatique au Xe siècle n'y changent rien : l'alliance et la fidélité restent les fondements des équilibres locaux.