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Editions Champ Vallon
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L'invention des dechets urbains
Sabine Barles
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 8 Octobre 2016
- 9791026704829
En France, les municipalités produisent aujourd'hui 47 millions de tonnes de déchets par an ; elles consomment environ 6 milliards de mètres cubes d'eau et produisent à peu près la même quantité d'eaux usées. Les villes consomment donc beaucoup et perdent presque autant. Elles constitueraient, selon l'écologue Eugen Odum, des écosystèmes parasites, vivant au détriment des autres tout en affectant le fonctionnement biogéochimique de la biosphère.Déchets et eaux usées sont d'excellents traceurs des relations qu'entretiennent les sociétés et la nature et permettent de s'interroger sur la permanence du parasitisme urbain - question d'importance au regard des enjeux du développement durable. Une première analyse laisserait penser que l'industrialisation et l'urbanisation caractéristiques des deux derniers siècles ont renforcé le rôle destructeur des villes et la production de déchets de toutes natures : le déchet serait en quelque sorte consubstantiel à la ville.Sabine Barles revient ici sur cette hypothèse en montrant que l'invention des déchets urbains est relativement récente. L'analyse et l'exploitation du cycle des matières furent en effet déterminantes au cours de la première révolution industrielle. Leur circulation de la maison à la rue, de la rue et de la fosse d'aisances à l'usine ou au champ contribua au premier essor de la consommation urbaine. Scientifiques, industriels, agriculteurs - parfois confondus - regardèrent la ville comme une mine de matières premières et participèrent, aux côtés des adminstrations municipales, des services techniques et des chiffonniers, à la réalisation d'un projet urbain visant à ne rien laisser perdre, projet garant de la salubrité urbaine, du dynamisme économique et de la survie alimentaire.Ce n'est que lorsque industrie et agriculture purent se passer de la ville qu'elles lui abandonnèrent ses excreta au profit d'autres matières premières plus abondantes, plus rentables, plus commodes. De fait on assiste, à partir des années 1880, à une dévalorisation progressive des excreta urbains qui se feront plus tard déchets et eaux usées, malgré les tentatives faites çà et là pour leur trouver de nouveaux débouchés. Chimistes et agronomes se détournèrent de la ville qui échappa dès lors à leurs compétences.La ville, principal lieu d'une consommation dont elle avait dans un premier temps permis l'essor, rompait ses liens matériels avec l'agriculture et l'industrie et devenait ce que dénonçaient les premiers écologues urbains : un parasite.
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Le regne de la poire ; caricatures de l'esprit bourgeois de Louis-Philippe à nos jours
Fabrice Erre
- Editions Champ Vallon
- LA CHOSE PUBLIQUE
- 9 Juin 2017
- 9791026705383
Composante singulière du débat démocratique depuis deux siècles, la satire politique fait régulièrement l'objet de vives controverses. La caricature en poire de Louis-Philippe constitue un élément fondateur de cette tradition française, saluée en son temps par Victor Hugo ou Stendhal, et figure à ce titre au coeur de nombreuses études et expositions au début de notre XXIe siècle. Son succès exceptionnel invite à la considérer non comme un détail mais comme un objet historique. En antithèse du soleil louis-quatorzien, cette « Poire de processive mémoire » (Baudelaire) incarne une certaine idée de la civilisation bourgeoise, dont le triomphe nourrit encore aujourd'hui l'animosité des satiristes.
Fabrice Erre est docteur en histoire . Il a participé à l'ouvrage Le Figaro, histoire d'un journal aux Editions du Nouveau Monde et bientôt à La Civilisation du journal à paraître chez le même éditeur. Il est aussi scénariste et auteur de bandes dessinées aux éditions 6 pieds sous terre (Démonax en 2006, Le Roux en 2007, La Mécanique de l'angoisse en 2011). -
Paris rouge : 1944-1964, les communistes français dans la capitale
Jean-Pierre Bernard
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 10 Novembre 2018
- 9791026708216
Capitale de la douleur et des grandes joies collectives, de la révolution et du capital, territoire enchanté des barricades et préfiguration d'un avenir radieux, Paris est pour les communistes français un faisceau de représentations. Ce livre tente d'en dresser l'inventaire, plutôt que de faire l'histoire politique du PCF. Tentative de reconstruction d'un imaginaire: quelles sont les géographies réelles et rêvées du Parti dans Paris? Vie quotidienne des communistes dans la capitale avec des signes d'appartenance, des parcours, des codes différents. Cette brillante étude restitue ainsi la mémoire des communistes dans Paris sur vingt ans et en montre le désenchantement insensible et doux.
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L'essai et le cinema
Liandrat-Guigues S.
- Editions Champ Vallon
- L'OR D'ATALANTE
- 9 Juin 2017
- 9791026705949
Appliquée au cinéma que devient la notion d'essai qui a ses lettres de noblesse en philosophie ou dans le domaine littéraire ? On constate que le terme est doublement revendiqué par les cinéastes eux-mêmes et par la critique. Mais les uns et les autres l'envisagent-ils semblablement ? De fait, l'essai au cinéma peut revêtir plusieurs significations que les chapitres de cet ouvrage examinent tour à tour. Une première partie regroupe les textes qui ont trait à l'émergence historique du terme tandis que, dans la seconde partie, d'autres tentent de décrire quelques mécanismes psychiques de la création propres à ce genre. Frontalier avec le film narratif et le film expérimental, recoupant souvent le film documentaire ou l'autoportrait, l'essai rassemble des noms prestigieux, de Resnais à Godard, de Pollet à Marker, de Welles à Fellini, d'Antonioni à Moretti ou Monteiro. La troisième partie du livre est donc consacrée à l'analyse de films ou de séquences filmiques singulières. Chacune de ces études conduit à un parcours de la frange la plus inventive du Septième Art. En définitive, toute proposition formelle d'un véritable créateur n'est-elle pas un essai ? La quatrième partie interroge l'essai lorsqu'il tend à redéfinir le cinéma. Ce livre s'achève par un envoi en forme de diptyque à partir des ouvrages de quelques théoriciens, notamment Kracauer et Deleuze.Textes de Diane Arnaud, Christa Blümlinger, Fabienne Costa, Didier Coureau, Christophe Deshoulières , Jean Durançon, Guy Fihman, Murielle Gagnebin, Jean-Louis Leutrat, Denis Lévy, Suzanne Liandrat-Guigues, Alain Ménil, Claire Mercier, José Moure, Cyril Neyrat, Sylvie Rollet.
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La France vert clair ; écologie et modernité technologique en France, 1960-2000
Michael Bess
- Editions Champ Vallon
- L'ENVIRONNEMENT A UNE HISTOIRE
- 29 Mai 2017
- 9791026705598
La France vert clair est le récit captivant de la constitution en France dès les années 60 d'une société vert clair, alliant à la fois modernité technologique et considérations environnementales. La teinte vert clair évoque non seulement la modération, les compromis et les demi-mesures, mais aussi l'ambiguïté profonde qui a caractérisé la réception des idées écologiques par les citoyens français. En parallèle au développement effréné des Trente Glorieuses, destiné à rattraper un retard rendu responsable de la défaite en 1940, on assiste en France à la montée en puissance des idées et des mouvements écologistes, très critiques à l'égard de la société technologique. De la rencontre de ces deux forces opposées est née la société hybride « vert clair », symbole de l'impossibilité de l'une ou l'autre des deux forces de dominer totalement l'autre, et résultat d'une longue suite de compromis. L'ouvrage offre ainsi le premier panorama de l'histoire de l'écologie politique dans la France de l'après-guerre et des forces qui l'ont structurée. Cet ouvrage a reçu le Prix G.P. Marsh de l'American Society for Environnemental History.
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La grande peur de 1610 ; les français et l'assassinat d'henri IV
Cassan/Michel
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 29 Mai 2017
- 9791026705611
Le 14 mai 1610, à quelques centaines de mètres du Louvre, rue de la Ferronnerie, Henri IV est poignardé dans son carrosse, victime des coups de couteau portés par François Ravaillac. L'assassinat plonge aussitôt les habitants dans une grande peur, perceptible dans les décisions politiques et militaires des municipalités qui placent leurs villes en état de siège, palpable dans le huis clos des livres de raison où les auteurs laissent sourdre leur inquiétude extrême du temps présent. La Grande Peur dure quatre à cinq semaines. Elle suscite une poussière de troubles en province, avant de refluer et de s'évanouir, contenue grâce aux décisions du pouvoir royal, des magistrats urbains et royaux et des citoyens, qui tous manifestent leur attachement à la tolérance civile et aux édits de pacification. Car le pays a fait le choix de la paix civile. Un choix de raison qui suggère l'adhésion des Français au processus d'une pacification encore fragile, une dizaine d'années à peine après la fin officielle des troubles civils et religieux qui ensanglantèrent la seconde moitié du XVIe siècle. Aucune étude n'avait encore envisagé le retentissement de l'événement à l'échelle du royaume et auprès des Français. Fondé sur une documentation archivistique considérable et en partie inédite, ce livre propose pour la première fois une vision panoptique de la circulation de la nouvelle dans le pays ; il analyse les modalités de sa transformation en une information politique et l'impact de sa connaissance auprès de la population ; il dévoile le rôle fondamental des médiateurs locaux du politique, qui usent de leur position stratégique entre le pouvoir royal, curial, central, parisien, et les communautés citadines du royaume, pour retenir l'information, la manipuler, voire la travestir au moment de sa publication. De nombreuses cartes de la circulation de la nouvelle dans le royaume, des pièces d'archives éclairent le retentissement d'un assassinat devenu à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle un thème de la peinture romantique, et qui ne cesse encore, aujourd'hui, de susciter interrogations, controverses et débats.
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Russie : la république interdite
Julie Grandhaye
- Editions Champ Vallon
- LA CHOSE PUBLIQUE
- 2 Juillet 2017
- 9791026705857
A travers une relecture des projets constitutionnels des décembristes, ces jeunes aristocrates militaires russes qui fomentèrent un coup d'état le 14 décembre 1825 pour obtenir une constitution du futur Tsar Nicolas 1er, Julie Grandhaye entreprend de rendre compte de la densité de la pensée politique qui émerge en Russie entre 1770 et 1830. L'enjeu est d'importance : en mettant au jour les rouages et les dysfonctionnements de la république russe à l'aube du XIXe siècle, l'auteur donne des clés de lecture pour comprendre, par-delà les ruptures politiques évidentes, les éléments de la culture politique russe au début du XXIe siècle.
Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, Julie Grandhaye est docteur en histoire et agrégée de russe. Elle enseigne le russe au Lycée du Parc à Lyon. Ses domaines de recherches portent sur l'histoire des idées et du vocabulaire politiques en Russie (XVIIIe-XIXe siècles), ainsi que sur la culture politique russe et l'histoire intellectuelle de l'Europe. La République Interdite est son premier livre. -
Peinture et société à Naples ; XVI-XVIII siècles
Gerard Labrot
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 11 Juin 2017
- 9791026706540
Grâce à un impressionnant travail de dépouillement systématique de 1100 inventaires avant décès, de nombreux contrats et de multiples paiements de tableaux, Gérard Labrot étudie les relations complexes entre la peinture et la société napolitaine. Il analyse les marchés anciens, napolitains en particulier, dont on peut reconstituer les mécanismes financiers et admirer la vigueur dans la conquête d'une clientèle toujours plus variée. Les acteurs, commanditaires, collectionneurs et peintres, sont mis en scène dans les divers secteurs du marché de l'art: le neuf, l'occasion, le religieux, le profane, les pièces de haute qualité et les croûtes. Deux questions fondamentales sont posées : quelles sont les fonctions évolutives remplies par la peinture sous l'Ancien Régime ? et quelle place, matérielle et économique, est la sienne dans la gamme fort étendue des dépenses somptuaires de la grande capitale européenne qu'est Naples ?
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L'herbe dans tous ses états
Jean Mottet
- Editions Champ Vallon
- PAYS / PAYSAGES
- 15 Juin 2017
- 9791026706502
Après un long parcours, commencé avec La Grande Touffe d'herbes de Dürer (1503), le motif de l'herbe confirme aujourd'hui sa présence dans l'art: figure interne aux écritures (La Fabrique du Pré de Ponge, L'Herbe de Claude Simon), aux peintures (Olivier Debré, Henri Cueco), «matière-émotion» pour certains cinéastes, souvent les plus grands (Malick, Pasolini, Kiarostami). À y regarder de près, l'herbe et ses intensités ne sont plus subordonnées à une représentation paysagère qui ordonne l'espace et le temps.
D'où l'hypothèse à l'origine de cet ouvrage collectif: la recherche de nouveaux fondements à notre relation avec la nature fragilise la représentation au profit de nouvelles expériences esthétiques qui se tournent désormais vers ce que René Char appelait «l'éprouvante simplicité» des motifs élémentaires: le nuage, le rocher, l'arbre, l'herbe... Mais l'herbe n'est pas seulement un motif pour l'art. Il faut la travailler, surveiller sa pousse, la faucher pour alimenter les bestiaux. Dans l'agriculture aussi, la place réservée à la prairie est l'objet de vifs et féconds débats.
Textes de Augustin Berque, Laure Chazelas, Françoise Chenet, Gilles Clément, Michel Collot, Jean Mottet, Claude Murcia, Sylvie Nail, Dominique Louise Pélegrin, Philippe Roger, Guy Tortosa, Jacques Van Waerbeke. -
Les artistes et l'affaire Dreyfus (1898-1908)
Bertrand Tillier
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 8 Octobre 2016
- 9782876737785
L'affaire Dreyfus a favorisé l'avènement de la figure de l'intellectuel et de ses modes d'intervention dans la vie politique. Assimilés à cette catégorie, les peintres, sculpteurs, graveurs et autres producteurs d'images ont joué un rôle décisif dans le cours de l'Affaire, où leur magistère a été symétriquement revendiqué par les dreyfusards et les antidreyfusards.Ce livre propose d'interroger les rapports spécifiques de la communauté des artistes et de leur oeuvre avec cette crise politique et morale majeure, qui avait jusqu'alors peu retenu l'attention de l'historiographie. Les calculs de Rodin, la frilosité de Maurice Denis, l'antisémitisme de Degas, la fébrilité d'Henry de Groux, le militantisme du dreyfusard Émile Gallé ou l'activisme du sculpteur nationaliste Jean Baffier sont quelques-uns des parcours d'artistes documentés et étudiés par l'auteur. Mais, au fils des pages, se dessinent aussi des portraits de Caran d'Ache, Forain, Monet, Carrière, Vallotton, Pissarro, Vuillard, Vlaminck ou Cézanne qui furent des acteurs importants de l'Affaire.
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Engrenages - anthropologie des milieux techniques (1)
Jean-Claude Beaune
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 29 Mai 2017
- 9791026705710
Les « faits techniques » existent dans des milieux humains complexes en tant que premier moyen de survie mais aussi comme des « étrangers » car « les machines » omniprésentes demeurent souvent obscures à leurs usagers, profiteurs ou victimes. Ainsi l'accélération post-industrielle du bio-pouvoir interdit concrètement toute distance critique entre la nature et la condition humaines. L'actuelle prolifération des langages médiatisés et des comportements formatés transforme-t-elle le « rêve de Prométhée » en une utopie créatrice d'un « post-humain » ou n'est-elle qu'une nouvelle image de cet homme-machine où chaque époque exprime sa conception physique et symbolique de l'espace et du temps socialisés ? Les machines sont des liens et des otages entre la nature et la culture, la vie et la mort, la nécessité et le hasard, la sagesse et la ruse, l'espoir et la peur, l'emploi et le chômage, le réel et le virtuel, selon l'engrenage général des savoirs et pouvoirs mis en oeuvre. On a choisi quatre ouvertures, chacune illustrée par un exemple : 1. Quelques concepts d'inspiration bachelardienne et une position rationnelle et matérielle du progrès (exemple : le caoutchouc) ; 2. L'exploitation économique du registre technique (ex. : la préhistoire du mondialisme) ; 3. Le développement d'un milieu de la communication, de la transmission, du transport (ex. : le modèle de l'automobile) ; 4. Les situations réelles de travail, fondements de la modification utile du milieu et haut lieu de la sélection des hommes (ex. : l'esclavage contemporain, la déqualification technique). Ce livre fait appel à l'histoire récurrente à partir du paradoxe qui veut que plus la machine est étroitement intégrée à notre corps et notre esprit, moins elle nous parle de ses concepteurs, acteurs et responsables, dans la logique d'un mouvement ancien mais qui devient dans notre milieu un engrenage de consommation plus qu'un gage d'autonomie. Ce problème prend ainsi un sens anthropologique, polémique et politique revendiqué comme tel par l'auteur.
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Une guerre civile ; affrontements religieux et militaires dans le Midi toulousain (1562-1596)
Pierre-jean Souriac
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 8 Octobre 2016
- 9782876737686
Que sait-on des hommes qui se battaient en France au cours de la deuxième moitié du xvie siècle? Que sait-on des hommes qui commandaient à ces soldats de fortune, du matériel engagé, des soldes ou des lieux de vie et de combats? Que sait-on de la place occupée par la guerre dans la vie locale des régions françaises alors que catholiques et protestants d'une même ville, d'une même province, faisaient le choix de l'affrontement? Que sait-on enfin des modalités concrètes d'une déchirure sociale qui menaça un temps de faire tomber le royaume de France dans le chaos?Pour une des dernières fois peut-être de l'histoire du pays, des civils devinrent soldats sous l'autorité de leur seigneur ou de leurs consuls, des marchands, trésoriers militaires, des maçons, ingénieurs en fortification, chacun mêlant ses propres armes, son propre engagement, au profit d'une cause partisane commune dont l'initiative demeurait aux mains des pouvoirs locaux. Ultime avatar d'une organisation sociale où la violence collective pouvait être canalisée et légitimée par des chefs politiques régionaux, ces conflits vécurent de la capacité trouvée localement à transformer le spasme de l'émeute en système de guerre. Véritable adaptation de la société tout entière, les mécanismes en oeuvre révèlent les moyens d'un affrontement civil durable, mécanismes que l'on pourrait assimiler à une forme de militarisation de la société.Tout ceci ne s'acheva pas cependant dans le chaos politique. La guerre engendra un ordre capable d'armer deux factions opposées et de trouver durablement le financement de ce processus. Organiser, armer, financer, trois actions qui devinrent le quotidien d'une société initiant et subissant les manifestations d'un conflit sur son propre lieu de vie.En s'intéressant au Midi toulousain, ce livre cherche à pénétrer au coeur d'un territoire déchiré par les luttes religieuses, écartelé entre des catholiques et des protestants qui ont délibérément transformé leur lieu de vie commun en champ de bataille.Docteur en histoire de l'Université Paris-IV-Sorbonne, Pierre-Jean Souriac enseigne depuis 2005 à l'Université Jean-Moulin-Lyon-III. Il a effectué sa thèse sous la direction de Denis Crouzet en 2003 à Paris-IV Sorbonne.
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À l'aube des temps modernes, les trônes les plus prestigieux de l'Occident furent conviés par leurs thuriféraires respectifs à oeuvrer à l'accomplissement des buts ultimes auxquels aspirait la chrétienté depuis le IXe siècle : l'unité religieuse et politique de l'univers par l'établissement d'une monarchie universelle, la victoire sur l'islam et la constitution sur terre d'un âge d'or de paix et de prospérité qui durerait jusqu'à la fin des temps. C'est en France, dans le royaume du "Fils aîné de l'Église", descendant de Clovis, de Charlemagne et de Saint Louis, que les prophéties médiévales connurent l'essor le plus remarquable. Face aux prétentions des maisons royales d'Espagne, du Portugal et d'Angleterre, et surtout du Saint Empire romain germanique, tous les monarques de la prestigieuse dynastie Très Chrétienne, depuis le règne de Charles VI jusqu'à celui de Louis XIV, furent considérés comme le roi sauveur. Le charisme biblique du souverain français, tout autant que la glorification du royaume comme nouveau territoire du peuple de Dieu, faisait du roi et de ses sujets les instruments privilégiés de la Providence. Cet ouvrage se propose de démontrer la vitalité et l'actualité des idées messianiques, disséminées à travers les pages oubliées des panégyriques courtisans, des livrets consacrés aux cérémonies d'État ou des traités juridiques et prophétiques exaltant la prééminence du royaume de France. Il analyse la contribution des conceptions eschatologiques à la construction de la nation France de la Renaissance au Grand Siècle.
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Météores ; essai sur le ciel et la cité
Daniel Parrochia
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 29 Mai 2017
- 9791026705697
Autrefois, les nuages craquaient comme des sacs (Anaximandre). On poétisait sur le soleil (Héraclite), on moralisait les vents et les courants (Epicure, Sénèque). On confondait tout: comètes, étoiles filantes, tremblements de terre... Et les météores étaient en nous, autant qu'hors de nous. Mais - triomphe du mécanisme - on découvrit bientôt la fabrique de l'arc-en-ciel (Descartes), l'équilibre des pressions (Torricelli, Pascal), la pompe à vide, et avec eux les instruments classiques (baromètre. thermomètre, hygromètre, anémomètre...). Alors on classe, on tabule, on multiplie les relevés (Borda, Lavoisier). Encore un peu et l'on préviendra les tempêtes (Le Verrier), on pourra choisir les traversées (Maury). Et voici les premières théories de la circulation de l'atmosphère, l'explication des cyclones et des anticyclones. La Terre, de l'équateur aux pôles: immense machine thermodynamique. Enfin viendra l'informatique et ses programmes. La prévision, mais aussi ses limites, l'« effet papillon » (Lorenz). Eternuez, dix mille morts. Vous êtes pris d'un léger doute ? D'un vertige ? Ce livre, qui retrace une histoire millénaire et riche en images (de l'âme du monde à l'hypothèse Gaïa), montre que la météorologie, merveilleuse interdiscipline, devrait concerner tout le monde : le spécialiste des sciences humaines comme l'homme politique ... Le familier du ciel comme l'ami de la cité. Il rappelle également que c'est un grand thème que l'idée d'une science du changement, sur lequel les savants ont beaucoup écrit, les poètes beaucoup rêvé... Enfin, il invite le philosophe à s'aérer. Ne serait-ce que pour mieux comprendre notre actuelle atmosphère informationnelle.
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Parmi les machines que l'homme a créées pour son bonheur et pour sa ruine, il en est une qui possède une puissance propre : c'est l'horloge dont le vieux balancier n'en finit pas de battre comme un coeur à son rythme, dans le souvenir d'une enfance perdue.
Ce balancier scande l'éternité des mondes et des atomes, depuis l'éternel des Anciens jusqu'à la vertu des matières et des signes dégagée par la technologie moderne et contemporaine. Il amène alors la raison à imposer à ses normes des mesures, des cadences et des obligations que l'industrie exploite et met en oeuvre. Il conduit ainsi l'homme pris à son rêve d'immortalité mais victime de l'utopie de la science, de l'art, du travail ou du profit, étranger parfois aux objets qu'il a lui-même fabriqués, à se doter de jeunesses artificielles, répétitives et qui ne lui laissent en fin de compte que le destin de sa mort inéluctable.
Le balancier du temps et du monde est le point central où se rejoignent ces trois lignes de forces issues de la matière, la machine et la mort, qui constituent le cadre de notre condition arbitraire et nécessaire à la fois. On y discerne enfin l'ombre portée, la face cachée, le dernier sourire de l'automate. -
Un professionnel des lettres au xviiie siecle
Nicolas Schapira
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 8 Octobre 2016
- 9791026704768
L'histoire de Valentin Conrart est celle d'une puissance sociale fondée sur une exceptionnelle présence dans le monde des lettres de son temps : au lieu de poursuivre l'ascension familiale dans le négoce, il devient officier du roi spécialisé dans les affaires de librairie, secrétaire de l'Académie française, figure en vue des salons, personnage central enfin du monde des auteurs qui l'érigent en "secrétaire d'État des belles lettres". En démontant les ressorts de cette autorité qui n'est assise sur aucune oeuvre, ce livre revisite ce que le secrétaire de l'Académie appelle lui-même la "profession des lettres" au XVIIe siècle. À suivre Conrart dans ses activités d'intermédiaire de publication, c'est-à-dire de fabrication de la réputation des auteurs, on découvre sous un nouveau jour les relations entre pouvoir royal et écrivains, le processus de production des livres entre le cabinet de l'auteur, l'atelier du libraire et la Chancellerie où se délivrent les privilèges d'impression, et par là les logiques profondes qui gouvernent la "république des lettres".Mais Conrart utilise encore sa compétence dans le maniement des textes pour rendre de multiples services au pouvoir politique, aux aristocrates des salons, à la communauté protestante parisienne dont il est un notable, à sa famille de commerçants et de banquiers. La démarche de Nicolas Schapira consiste à observer ces espaces sociopolitiques à la lumière de l'activité d'un homme de lettres en leur sein, et à envisager en retour les lettres à partir de leurs effets dans d'autres champs sociaux, à une époque où ni la littérature ni l'écrivain n'ont encore de statut bien défini. En croisant tous les fils qui tissent une identité sociale, l'auteur démontre ainsi que le professionnel des lettres du XVIIe siècle est un professionnel de la politique, dont la réussite sociale - fortune, honneur, réputation - dépend de la capacité à négocier dans l'action, c'est-à-dire plume en main, la diversité de ses engagements.Nicolas Schapira, né en 1969, est ancien élève de l'École Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé d'Histoire, et docteur en histoire de l'Université Paris-I.
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Entre la perfection humaine, que Descartes définissait comme l'aptitude de ne point faillir dont nous jouissons tous naturellement, et le perfectionnement indéfini de l'humanité dont Condorcet fit le vecteur de l'histoire universelle, surgit quelque chose d'étrange que Rousseau nomma la perfectibilité, presque illimitée, de l'individu comme de l'espèce.
C'est à ce mot que s'attache le présent recueil, moins pour faire l'histoire d'un concept ou d'une idée que pour comprendre les devenirs aléatoires d'un signifiant, emporté par des polémiques inattendues et réinvesti dans des conjonctures imprévisibles. Pourquoi déclara-t-on l'homme perfectible et en quels multiples sens le réaffirma-t-on ainsi ou, au contraire, s'y refusa-t-on ? Voilà ce qu'il n'est peut-être pas tout à fait inutile de se demander à l'heure où l'on s'effraie moins de concevoir l'espèce comme indéfiniment progressive que l'individu comme reproductible à l'identique. -
Comment enseigner aujourd'hui, et, que doit-on enseigner, une fois qu'on a compris le bouleversement radical des esprits et des nerfs, des systèmes de perception et des expériences du monde que les nouveaux médias font subir à l'homme "industriel" ?Dans un premier volume (La Bonne École, l. Penser l'École dans la civilisation industrielle, Champ Vallon, 2000), les auteurs expliquaient pourquoi ils enracinaient le malaise actuel de l'École dans le retard anthropologique et institutionnel de l'enseignement en général par rapport au réel industriel et à ses structures matérielles, techniques et humaines de production. Ce second volume porte donc tout naturellement sur les structures d'enseignement de ce nouveau réel et de ses principes (formes, méthodes, nouveaux outils comme l'ordinateur, organisation des études) et sur les contenus de savoir (en particulier sur la manière dont les savoirs à instruire sont peu à peu extraits du réel industriel en acte : quels champs, quels registres, quels modèles). Le principe, c'est, et ce doit être : le savoir au centre - ce qu'avait réalisé, pour sa part, l'École de la civilisation agricole (celle de Jules Ferry). En vertu du principe d'analogie, ce volume fait donc le point sur les formes pérennes à conserver (celles, justement, que l'École d'aujourd'hui a cru bon de mettre en péril, au détriment de l'élémentaire du savoir et du bon sens) et sur les transformations historiques à opérer dans les esprits et l'institution tout entière. L'École est l'instrument d'optique privilégié de l'homme industriel sur la réalité sans cesse inédite de son expérience, elle est donc le premier milieu social qui rend possible une vraie compréhension et une vraie maîtrise de cette réalité.Philippe Choulet enseigne la philosophie en Lettres Supérieures2e année (Ulm) au Lycée Fustel de Coulanges (Strasbourg) et enClasses Préparatoires HEC au Lycée Kléber (Strasbourg).Philippe Rivière est fondateur et directeur de l'École d'arts graphiques Émile Cohl à Lyon.
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La sombre image des prétoriens réprimant brutalement toute velléité d'opposition à leurs maîtres, les empereurs romains, traverse la littérature comme le cinéma. Ce n'est pourtant qu'une version romancée du maintien de l'ordre dans Rome, la Ville des Césars.
Le contrôle de l'Urbs, une mégapole millionnaire, représente un enjeu politique majeur. Les rapports entre le prince et le peuple occupent une place importante dans les sources antiques. En proposant une nouvelle lecture, l'auteur met en lumière diverses formes de manifestations et de violences collectives : insolences de la foule lorsdes jeux du cirque, émeutes, mais aussi lynchages et incendies. Comment le pouvoir tente-t-il alors de maîtriser ces agitations et ces désordres et, en cas d'échec, d'en limiter les effets ? Les mutations du pouvoir impérial, les transformations de l'empire aux IIIe et IVe siècles ont-elles des conséquences perceptibles sur les liens entre l'empereur et le peuple de Rome?
Victimes de violences sporadiques, les chrétiens comptent aussi parmi les perturbateurs de l'ordre impérial. Au IIIe siècle, ils subissent une répression organisée. Avec l'arrivée au pouvoir de Constantin, premier empereur converti au christianisme, l'«empire chrétien» se met en place. La perception de l'ordre public, la «discipline romaine» elle-même, s'en trouvent-elles transformées ?
Cette enquête, qui multiplie les indices et les témoignages, au plus près des documents originaux, restitue l'univers complexe - et toujours d'actualité - de l'ordre et du désordre, au coeur même de l'empire romain. -
Le bien des pauvres, ce sont leurs vêtements, leurs bijoux, leurs ustensiles de cuisine, leur vaisselle de table ou encore leur literie. Bref, tout ce monde banal qui composait le cadre de la vie quotidienne sous l'Ancien Régime. Si nous connaissons assez bien le patrimoine des riches, celui des pauvres dans sa globalité reste largement inconnu. Ce livre vise à réparer cette distorsion de l'historiographie. Il explore un fond massif, les archives du mont-de-piété d'Avignon, institution unique dans la France des temps modernes : de 1600 à 1800, on conserve la trace du passage de plus de 600 000 Avignonnais et du dépôt de près d'un million d'objets.Jeanne Carême est la première femme de cette longue cohorte. Son portrait introduit au portrait de groupe, celui des gens de peu : portefaix du Rhône, jardiniers de l'intra-muros, artisans de la soie, courtières et fripiers juifs. Tous participent à une économie souterraine où le mont tient une place centrale, à la fois institution d'assistance transformée en établissement de crédit et centre d'échanges de fripe et de brocante. Derrière les objets il y a surtout les femmes qui jouent un grand rôle dans la naissance de la consommation populaire. Il y a encore des gestes, des manières de vivre et de sentir, de cuisiner, de dormir, de s'éclairer. Il y a enfin des manières de s'habiller et de paraître. Ce livre montre comment le jeu des apparences se met en place, subtilement à travers des petits riens, des retouches dans les formes, des jeux d'accessoires. Les tissus changent et se renouvellent ainsi que les formes et les coupes. Avec les indiennes et le piqué s'esquisse ce qui deviendra le costume provençal. Et la mode ne touche pas seulement le domaine vestimentaire : c'est toute la culture matérielle d'autrefois qui, sur deux siècles, évolue tantôt rapidement tantôt subrepticement. Avec l'émergence d'une consommation populaire, il convient de s'interroger à la veille de la Révolution, le luxe et le superflu ne seraient-ils donc plus réservés aux riches ?Madeleine Ferrières est professeur d'histoire moderne et chercheur rattaché à la Maison des Sciences de l'Homme d'Aix-en-Provence. Spécialiste d'histoire culturelle, elle a publié Une histoire des peurs alimentaires, du Moyen Âge à l'époque moderne (Le Seuil, 2002).
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Philosophie et musique contemporaine ou le nouvel esprit musical
Daniel Parrochia
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 8 Octobre 2016
- 9782876736887
La musique, en tout cas la classique - nous ne le cachons pas -, est morte. Tout comme l'art - en tout cas l'art classique - est mort. Mais il y a plusieurs manières de mourir pour l'art - et donc pour la musique. L'une est de se voir progressivement substituer son propre négatif autodérisoire, dont la fonction (ludico-critique) est alors d'exhiber ce que nous ne voulons ni voir ni entendre. L'autre est de mourir à la mode hégélienne, celle qui consiste à se conserver tout en se dépassant, c'est-à-dire à se «sublimer».
Toutefois, une exception se fait jour. À côté des dérélictions faciles et de la sublimation diffuse et partout répandue qui fait de l'art d'aujourd'hui un «art à l'état gazeux», il est encore permis de trouver dans la musique, si l'on peut ainsi s'exprimer, un noyau solide : les oeuvres majeures du xxe siècle - celles qui relèvent du «nouvel esprit musical» - pointent en direction d'une théorie axiomatique des espaces sonores, dont les chercheurs explorent des modèles possibles. L'existence de cette musique «nouménale» nous a semblé pouvoir inspirer une nouvelle philosophie.
Car, si l'art (classique) est mort, la philosophie (traditionnelle) ne peut pas vivre encore bien longtemps, sinon de cette vie de mort-vivant qui est celle de l'art (classique). Nous lui avons cherché un avenir plus heureux, qui la fît échapper à la pétrification muséale comme à la dégénérescence communicationnelle.
Mais dans une époque où, pour parler le langage du xixe siècle, la participation de l'activité de l'individu à l'«oeuvre totale de l'esprit» s'est désormais réduite à rien ou presque, nous ne pouvons guère nous bercer d'illusions. La philosophie, aujourd'hui délocalisée (à l'image des entreprises multinationales et des produits esthétisés qu'elles fabriquent), est probablement déjà, elle aussi, à l'état gazeux. Nous avons tenté, très modestement, de refroidir si peu que ce soit cette transparente vapeur, d'amorcer, si possible, une légère recondensation. -
L'épée et le sang ; une histoire du concept de noblesse (vers 1500-vers 1650)
Ellery Schalk
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 2 Juillet 2017
- 9791026705772
Cette histoire intellectuelle du concept de noblesse aux XVIe et XVIIe siècle met en évidence le renversement de perspectives qui, dans le sillage des événements dramatiques des troubles de religion, conduit à une nouvelle conception de l'identité nobiliaire, dont les éléments se mettent en place entre 1594 et 1650: transmission héréditaire par le sang, dissociation entre noblesse et vertu, modification des marques de noblesse et finalement métamorphose réussie, après 1650, du gentilhomme du XVIe siècle, combattant valeureux mais plutôt rustre, en aristocrate cultivé, sage gestionnaire de son domaine rural. Enrichi de nombreux textes d'époque, cet ouvrage devrait, en outre, attirer l'attention par sa recherche originale sur les académies d'équitation qui permettent de mieux comprendre l'intégration de la culture au nombre des marques de la noblesse.
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Le paysage romantique et l'expérience du sublime
Yvon Le scanff
- Editions Champ Vallon
- PAYS / PAYSAGES
- 6 Novembre 2016
- 9782876738126
Dans la première moitié du XIXe siècle, le paysage sublime est le lieu commun du paysage romantique. Dans sa redéfinition du sublime comme expérience, le romantisme va davantage développer une esthétique du paysage qu'une topique de la puissance naturelle (le volcan, la cataracte, l'orage ou la tempête) ou de la représentation de l'infini (Dieu, la mer, la montagne). Cette poétique du paysage peut s'interpréter dans le sens d'une révélation du Chaos : magnifique confusion et profusion de l'existant, mais aussi radicale négativité de l'être. C'est ainsi que le paysage sublime ouvre sur une philosophie de la nature qui en révèle la fondamentale indétermination ontologique. La composition du paysage trouve ainsi son écho dans la construction du personnage. et notamment dans la figure du héros romantique, taraudé par une indétermination native, hanté par une liberté inconditionnelle et radicale. Pour le romantisme, le paysage naturel n'est donc pas étranger à l'investissement éthique ou à la contemplation métaphysique, c'est même au sein de cette grande nature correspondant à sa démesure que l'homme romantique va définir son projet : élan génial et enthousiaste, révolte ou renoncement ?
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Le temps des capitales culturelles, XVIIIe-XXe siècles
Collectif/Charle
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 26 Septembre 2013
- 9782876737242
L'histoire culturelle de l'Europe entre le XVIIIe siècle et le milieu du XXe siècle est marquée par l'émergence de nouveaux lieux centraux pour les échanges, le rayonnement et l'innovation en matière de culture. L'observation de ces capitales culturelles, d'État le plus souvent, permet de comprendre la dynamique du passage de la culture de cour ou d'élite à une culture de plus en plus largement partagée et pratiquée, ainsi que l'émulation entre les espaces nationaux et linguistiques. Les capitales culturelles anciennes ou dominantes (Londres, Rome, Paris) suscitent en effet des politiques de rattrapage dans les capitales culturelles plus récentes ou incertaines. Produit d'un travail collectif rassemblant des spécialistes de littérature, d'histoire, d'histoire des sciences, d'histoire des arts et de la musique, ce livre redresse bien des stéréotypes et images simplifiées d'une période qui voit l'apogée du rayonnement culturel européen, l'un de ses moments de créativité les plus féconds (de l'opéra aux avant-gardes picturales) et un moment d'interaction intense avec les combats politiques et sociaux les plus décisifs pour la transformation du continent. Textes de Giovanna CAPITELLI, Christophe CHARLE, Sophie COEURÉ Maria, Pia DONATO, Charlotte GUICHARD, Béatrice JOYEUX-PRUNEL, Matteo LAFRANCONI, Antoine LILTI, Véronique TARASCO-LONG, Daniel ROCHE, Bénédicte SAVOY, Mélanie TRAVERSIER, Stéphane VAN DAMME, Blaise WILFERT-PORTAL.