Comment évaluer au mieux une activité de création en éducation musicale ? Cette activité de création relève d'un processus dynamique, progressif, dans lequel l'expérience esthétique et le jugement esthétique ont une place, une fonction, un rôle déterminants. Au croisement de plusieurs champs disciplinaires, la recherche présentée ici projette une lumière nouvelle sur l'activité de création musicale en cours d'éducation musicale, et les conditions de sa plus juste évaluation.
Ses multiples origines, son large éventail de représentations, son extension géographique planétaire et ses différentes appropriations assurent au reggae plusieurs publics. Les générations se succèdent, les artistes évoluent, les pratiques festivalières et les supports de diffusion se modernisent, mais l'essence même du genre disparaît peu à peu de l'esprit des spectateurs et court le danger de l'oubli. Cet ouvrage pose donc la question suivante : que reste-t-il du message rastafari dans le public du reggae, aujourd'hui, en France ?
Qualifiée de "science" en 1928 et aujourd'hui rentrée dans une phase de normalisation, la géographie musicale s'élargit à toutes les géographies - culturelle, humaniste, sociale, économique, politique, etc. - en même temps qu'elle s'interdisciplinarise. De la géographie musicale aux géographies de, par et pour la musique, cet ouvrage retrace la thématique depuis ses origines dans les littératures francophone et anglophone. Il constitue ainsi une proposition inédite construite sous la forme d'un catalogue universitaire.
Le jazz, considéré par les nazis comme une musique "négro-judéo-anglo-saxonne" a connu, paradoxalement, un grand succès sous l'Occupation. A partir d'une étude approfondie de l'histoire du jazz en Allemagne, l'auteur explique la présence de militaires allemands dans les salles de concerts, cabarets. Il présente la situation du jazz en Belgique, à Paris et dans les Hots Clubs de province.
La fanfare des Beaux-arts est née après-guerre entre le boulevard Saint-Germain et la Seine, dans les ateliers d'architecture de l'École. Comment ? Pourquoi ? Le fonctionnement des ateliers, cette sorte de "phalanstère" où ordre et liberté se mêlent avec pas mal de bizarreries, a certainement permis l'éclosion de cette musique qui aimait à se moquer de ses sources. Reste que ces architectes, ces artistes ont, sur un mode potache et sans le vouloir, crée un genre musical à part entière, populaire et bien vivant.
L'auditorium de Dijon va sur ses vingt ans. L'acoustique est enfin au point, les grands orchestres y déploient leur faste, mais les petits ensembles sont brimés ; la danse est un parent pauvre ; quant à l'opéra, le directeur Laurent Joyeux cherche à le dépoussiérer. La longue salle limite le contact avec le plateau et le rituel du concert n'est pas égayé. Les désirs du public sont ignorés. L'auteur s'adresse à l'Opéra de Dijon pour lui insuffler une vie qui se fait attendre.
Ce livre présente l'apport culturel des musicien(ne)s et chanteurs/chanteuses d'ascendance arabe, berbère et nord-africaine au Québec de 1962 à 2017. Qui sont les artistes issus de ces cultures les plus importants au Québec ? Qu'ont-ils produit ? Quelles sont leurs démarches artistiques et quelles difficultés éprouvent-ils ? Comment les médias et le secteur culturel québécois les accueillent-ils ?
Face au triomphe d'une forme de pop qui recherche par tous les moyens la quête de hit singles, de nombreux musiciens, membres de la niche dite de pop classique, se battent pour survivre face à un système qui les relègue chaque jour davantage dans l'antichambre du succès. Fiers de leur identité de musiciens, ils mènent une bataille qu'ils qualifient de « guerre des deux pop », à l'issue incertaine et aux ennemis nombreux, à l'ère où les plateformes de streaming les rémunèrent avec parcimonie. Construit à partir d'entretiens, cet ouvrage symbolise la résistance de milliers de musiciens, en quête de légitimité artistique et prompts à se distinguer du reste de la pop produite à la chaîne qui a renoncé, à tort, à l'idéal que représente la quête de la chanson parfaite au regard de critères esthétiques très précis.
À partir d'une analyse en immersion de pratiques musicales à vocation sociale au Venezuela et en Écosse (El Sistema et Big Noise), la question de la perception du temps s'est imposée comme essentielle à penser dans l'enseignement de la musique. En effet, la musique entretient en elle-même un rapport étroit au temps, et l'utilisation du temps est devenue une question politique cruciale dans notre vie quotidienne et dans les rapports de production. Des formes de temporalités sont développées par des penseurs qui cherchent à sortir de l'urgence du temps imposé par notre société capitaliste, et qui encouragent l'anticipation, l'imagination, plutôt que la planification perpétuelle qui laisse si peu de place à l'individuation. La pratique de la musique, si elle est pensée dans ce sens, peut permettre aux rythmes propres à chacun de s'exprimer, et de travailler d'autres rapports au temps, à soi-même et aux autres, par l'apprentissage. Il relève donc de la responsabilité de l'enseignant de penser un autre enseignement de la musique y compris au sein d'un environnement institutionnel.
Le mot Opéra désigne à la fois une oeuvre lyrique et une institution. L'opéra est né en Europe, il y a quatre siècles, et s'est diffusé rapidement aux autres continents. Ce processus de mondialisation s'explique autant par l'influence de sa richesse musicale que par des enjeux politiques. Loin de l'image d'un art jugé passéiste, l'opéra demeure au contraire un élément des relations internationales, voire un vecteur de la diplomatie pour certains pays. Ce livre propose une analyse de la dynamique de l'opéra en ce début du XXIe siècle. Il décline les ressorts artistiques et les enjeux politiques au travers de quatre études de cas : la France, les États-Unis, l'Asie et le Moyen-Orient. Au-delà d'une forme artistique communément admise, l'opéra est aussi le moyen de rayonner, influencer ou même affirmer une identité.
Oubliés des médias, absents des charts, ignorés par la presse spécialisée qui préfère mettre en avant leurs rivaux issus du rock ou des musiques urbaines, ils n'en sont pas moins encore des milliers dans le monde à jouer une musique vieille de soixante ans : la pop, qui a pour malédiction de porter le même nom qu'un genre musical porté aux nues par des millions de jeunes auditeurs disséminés aux quatre coins du globe, auquel pourtant elle s'oppose en termes d'esthétique. Ce livre dévoile comment ces musiciens deviennent à leur tour des adeptes d'une pop classique. Bertrand Ricard y analyse les processus de socialisation qui s'avèrent déterminants dans la poursuite de l'héritage et de la tradition pop.
Pendant l'Occupation de Nantes les autorités allemandes encouragèrent les représentations lyriques et les concerts. A partir du 19 juin 1940, se divertir prit alors de multiples facettes : cafés-concerts, music-hall, musiques militaires françaises ou allemandes. Quelle fut l'influence de l'Occupation sur la vie musicale nantaise pendant la Seconde Guerre mondiale ? Quelle attitude adopta la population vis-à-vis de la programmation proposée ?
Ce livre est le fruit d'une réflexion sur l'expérience de la ville comme matériau artistique, menée par le Théâtre des Sens de Barcelone. En considérant l'expérience poétique comme une attitude existentielle dans un monde de plus en plus virtuel, le théâtre des sens montre un chemin possible vers de nouvelles modulations d'existence : cette compagnie réaffirme l'importance pour l'humain de l'expérience du sentir(e), qui entend créer dans l'obscurité une expérience sensorielle destinée à un public effectif dont l'interaction entre chacun de ses membres est nécessaire à l'édification de l'oeuvre.
Cet ouvrage ouvre la route vers un mouvement artistique qui a voyagé même avant son développement dans les années 1970 et ensuite un peu partout dans le monde à travers sa commercialisation et ses migrants latino-américains. Il s'intéresse à la pratique de la salsa comme danse de société dans un contexte en apparence lointain de celui de son émergence.
Isolés dans les vastes espaces, les cow-boys américains de la seconde moitié du XIXe siècle ont chanté leur expérience quotidienne en des termes bien différents du mythe colporté par la fiction populaire, le cinéma et la télévision. Les riches témoignages qu'ils nous ont laissés offrent un tableau saisissant de leur condition ouvrière, de leurs rapports avec la nature, des relations humaines qu'ils entretenaient. Voici exploitée la valeur documentaire de leur folklore chanté.
De 1918 à 1945, la musique de chambre à Nantes connaît une intense activité. Au total, presque quatre cents concerts de musique de chambre se déroulent entre les deux guerres mondiales dans diverses salles de la ville. Qu'en est-il des artistes et des programmes ? Quels sont les compositeurs les plus fréquemment interprétés ? Quels jugements les contemporains portent-ils sur cette musique ?
Cet ouvrage propose un éclairage théorique, thématique et analytique sur la musique techno dont les dynamiques et les perspectives récentes permettent de saisir une dimension de la mondialisation des biens culturels et artistiques. Tout en exposant les bases d'une géographie de la musique, il s'agira dans une approche pluridisciplinaire d'interroger les processus à l'origine de son émergence et de sa diffusion à l'échelle planétaire, la psychedelic trance servant de fil conducteur.
L'improvisation musicale est fréquemment décrite comme une distraction, dont on loue la parfaite spontanéité. Pourtant, on constate qu'elle relève généralement d'un véritable travail d'apprentissage et de préparation, le plus souvent invisible au public. Ce simple fait démontre qu'elle est au centre d'enjeux sociaux majeurs : face à un auditoire, le musicien qui improvise met en jeu sa dignité et son prestige social. L'improvisateur est par conséquent sujet à de fortes contraintes sociales : il doit absolument faire bonne figure.
Durant les années quatre-vingt, les bals populaires des Antillais suscitaient l'engouement de nombreux clients qui venaient y goûter une ambiance tropicale rythmée par la musique des Antilles. Ces manifestations, qui s'enracinent dans l'histoire des sociétés antillaises, constituent des lieux d'échanges où se met en oeuvre un processus de recomposition de l'identité socioculturelle des Domiens à travers de nombreux éléments symboliques comme la musique, la danse, la cuisine, les rapports entre les sexes, la religion, etc.
Qui écoute du rap en France, comment, pourquoi ? C'est à ces questions jusqu'ici mise à l'écart par les recherches en sociologie sur le rap que cet ouvrage se propose de répondre, en scrutant à l'aide d'une enquête (questionnaire, entretien) non pas le public du rap mais ses publics. Car ce style de musique ne s'adresse plus uniquement aux jeunes et son écho a dépassé les frontières des quartiers défavorisés.
Comment fonctionne un opéra et qui sont les publics qui fréquentent de nos jours les théâtres lyriques européens ? Les études plus récentes centrées sur les publics d'opéra, ainsi que des entretiens avec les spécialistes travaillant dans le cadre de trois grandes institutions - l'Opéra national de Paris, le Royal Opera House de Londres et le Grand Théâtre de Genève -, ont constitué les principaux outils pour apporter des réponses à ces questions.