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Editions Zoé
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Ilaria ou la conquête de la désobéissance
Gabriella Zalapì
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 23 Août 2024
- 9782889074143
Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l'école. De petits hôtels en aires d'autoroute, l'errance dans le nord de l'Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I'enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l'internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, à la radio, à Claudia, Isabella ou Vito, l'enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, fume trop il est un « guépard nerveux » dans un nuage de fumée. S'il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer ; ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe, ressent tout.
Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l'intérieur l'écroulement d'une petite fille qui doit accomplir seule l'apprentissage de la vie.
Gabriella Zalapì est d'origines anglaise, italienne et suisse. Née à Milan, elle a également vécu à Genève et New York. Aujourd'hui elle habite à Paris. Son écriture réduite à l'essentiel a valu à son premier roman, Antonia (Zoé, 2019), le Grand prix de l'heroine Madame Figaro 2019 et le Prix Bibliomedia 2020. Willibald (Zoé, 2022), un roman sur l'exil autour du sacrifice d'Abraham, a confirmé l'importance d'une oeuvre saluée par la critique. -
Les étoiles s'éteignent à l'aube
Richard Wagamese
- Editions Zoé
- ECRITS D'AILLEURS
- 31 Mars 2016
- 9782889273447
Franklin Starlight a tout juste seize ans lorsqu'Eldon, son père ravagé par l'alcool, le convoque à son chevet et lui demande de l'emmener au coeur de la montagne, là où, traditionnellement, on enterre les guerriers.Au cours de leur voyage, le fils affronte un jeune grizzly, ramène poisson ou gibier et construit des abris contre la pluie, tandis qu'Eldon lui raconte comment il a rencontré l'amour de sa vie, pourquoi il a sombré dans l'alcool et d'où vient leur patronyme qui évoque les temps indiens immémoriaux. Pendant ce périple, père et fils répondent, chacun à sa manière, à leur besoin d'apaisement identitaire.Ce roman au style brut et aux dialogues taiseux est un allé simple pour les terres sauvages du centre du Canada. Richard Wagamese appartient à la nation ojibwé. Il est le premier lauréat indigène d'un prix de journalisme national canadien et est régulièrement récompensé pour ses travaux. Il vit actuellement à Kamloops, en Colombie britannique. Les Étoiles s'éteignent le matin est son premier roman traduit en français.
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Quand Starlight ne s'occupe pas de la ferme avec son meilleur ami Eugene, il part photographier la vie sauvage au coeur des forêts canadiennes. Mais son existence rude et solitaire change lorsqu'il recueille sous son toit Emmy et sa fillette Winnie, prêtes à tout pour rompre avec une vie sinistrée. Pour redonner confiance aux deux fugitives, Starlight les emmène dans la nature, leur apprend à s'en faire une amie. Au fil de cette initiation, les plaies vont se refermer, la douleur va laisser place à l'apaisement, et à l'amour. Mais c'est sans compter Cadotte, l'ex brutal et alcoolique d'Emmy, qui sillonne l'Ouest canadien en quête de vengeance.
Roman laissé inachevé à la mort de son auteur, Starlight déploie la poésie lumineuse et l'exceptionnel don de conteur de Richard Wagamese.
Richard Wagamese (1955-2017) est l'un des principaux écrivains canadiens. Appartenant à la Nation des Ojibwés, il a été régulièrement récompensé pour ses travaux journalistiques et littéraires. En français, des milliers de lecteurs ont découvert ce conteur génial à travers Les Étoiles s'éteignent à l'aube (2016) et Jeu blanc (2017). Wagamese est mort en mars 2017 sans avoir eu le temps d'achever son ultime roman, Starlight. Le voici traduit en français. -
Voici l'histoire de Saul Indian Horse, un jeune Ojibwé qui a grandi en symbiose avec la nature, au coeur du Canada. Lorsqu'à huit ans il se retrouve séparé de sa famille, le garçon est placé dans un internat par des Blancs. Dans cet enfer voué à arracher aux enfants toute leur indianité, Saul trouve son salut dans le hockey sur glace. Joueur surdoué, il entame une carrière parmi les meilleurs du pays. Mais c'est sans compter le racisme qui règne dans le Canada des 70's, jusque sur la patinoire.
On retrouve dans Jeu blanc toute la force de Richard Wagamese : puisant dans le nature writing et sublimant le sport national canadien, il raconte l'identité indienne dans toute sa complexité, riche de légendes, mais profondément meurtrie. -
De monde en monde : reportages 1934-1942
Annemarie Schwarzenbach
- Editions Zoé
- ZOE POCHE
- 4 Octobre 2024
- 9782889074600
La curiosité d'Annemarie Schwarzenbach est insatiable, que ce soit pour la politique américaine ou le rôle joué par la religion aux Etats-Unis en 1936, pour l'ouvrier allemand en pleine montée du nazisme en 1937, pour la rue arabe en 1940, pour un jeune ingénieur turc aux prévisions pénétrantes en 1939 Dans les soixante reportages réunis ici, elle fait preuve d'une intelligence de synthèse, d'une sensibilité à l'autre et d'un pouvoir d'observation dont la perspicacité n'a d'égal que l'aisance. S'ajoutent à ce recueil des photographies de l'autrice et quelques pépites, comme le récit de sa rencontre avec Carson McCullers : « Vous etes la premiere femme avec qui je parle depuis des annees », lui avoue la jeune prodige americaine.
Ecrivain, archéologue, Annemarie Schwarzenbach (1908-1942) fut aussi journaliste et photographe. Ses reportages la menèrent sur les routes du monde, d'Istanbul à Persépolis, de l'Europe centrale à New York, de Lisbonne à Brazzaville, de Madrid à Tanger. Les grands lointains l'attiraient irrésistiblement, mais elle ne perdait jamais de vue le dramatique combat du moment en Europe, la lutte contre le nazisme. -
Si son fils Carsten s'était un peu soucié d'elle, cette chute dans les escaliers aurait pu être évitée. C'est ce que pense Inge, seule dans sa chambre d'hôpital, le col du fémur fracturé. Carsten n'a d'autre choix que de passer l'été au chevet de sa vieille mère, dans la promiscuité d'un village déserté de l'ex-Allemagne de l'Est. Il embarque avec lui Lissa, son adolescente de quinze ans. Drôle de colocation pour les trois membres de la famille Ruck, qui n'ont guère en commun que leur nom. Inge, claquemurée dans un monde qui porte encore les stigmates de la RDA, comprend mal les idées de sa petite-fille ; encore moins l'attitude fuyante de Carsten, toujours prêt à partir au quart de tour.
À travers cette comédie sociale et familiale, Katja Schnherr érige le portrait impitoyable, terriblement réaliste, de trois générations en proie au malentendu.
Née à Dresde en 1982, Katja Schnherr vit aujourd'hui à Zurich. Salué par la critique, son premier roman, Marta et Arthur (Zoé, 2021) a remporté le prix Millepages pour « son scénario implacable et fascinant ». Elle confirme avec La famille Ruck sa grande maîtrise narrative et son habileté à décrypter les travers humains. -
Depuis l'adolescence Mara est habitée par un tableau suspendu dans le salon de son H.L.M. Willibald, qui a acheté cette toile dans les années 1920, la hante tout autant. Lorsqu'il fuit Vienne en 1938, il n'emporte que ce Sacrifice d'Abraham, soigneusement plié dans sa valise. Entrepreneur et collectionneur juif, il refait sa vie au Brésil, loin des siens. Lors d'un séjour en Toscane chez sa mère Antonia, Mara déchiffre les lettres de Willibald qu'elle retrouve dans un hangar. Elle observe les photos, assaille de questions Antonia, « qui sait mais ne sait pas ».
Gabriella Zalapì est plasticienne, d'origines anglaise, italienne et suisse, elle vit à Paris. Antonia (Zoé, 2019, Le livre de poche, 2020), son premier roman, a reçu le Grand prix de l'heroine Madame Figaro et le prix Bibliomedia. Dans Willibald, l'écriture précise et réduite à l'essentiel de Gabriella Zalapì peint les plis et replis d'un homme dont la vie aussi tragique que romanesque a fait de sa famille la victime collatérale.
Gabriella Zalapì est artiste plasticienne, d'origines anglaise, italienne et suisse. Née à Milan, elle a également vécu à Genève et New York. Aujourd'hui elle habite et travaille à Paris. Son premier roman, Antonia (Zoé, 2018) a reçu pour son écriture précise, limpide, le Grand prix de l'heroine Madame Figaro 2019 et le Prix Bibliomedia 2020. -
Les débats sur l'usage de produits phytosanitaires dans l'agriculture défraient régulièrement la chronique. Qui a raison ? Les paysans, pris en étau entre urgence écologique et impératifs de rentabilité, que l'on soupçonne d'empoisonner la terre, pourtant leur principal outil de travail ? Ou les citadins qui exigent l'interdiction des pesticides mais ne savent pas distinguer un épi d'orge d'un épi de blé ?
Fils et petit-fils de paysans, Blaise Hofmann décide, au tournant de la quarantaine, de revenir vivre à la campagne. L'écrivain voyageur emprunte les voies du reportage sur le terrain et de la réflexion personnelle pour partir à la rencontre d'un monde agricole qui se révèle, contre les idées reçues, en constante réinvention de lui-même.
Né en 1978, Blaise Hofmann est l'auteur d'une douzaine de livres, dont Estive (Zoé, 2007, Zoé Poche, 2011) qui remporte le Prix Nicolas Bouvier 2008 au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, et plus récemment Deux petites maîtresses zen (Zoé, 2021), dernier récit de voyage avant la pandémie de coronavirus. -
Le Garçon sauvage commence sur un hiver particulier : Paolo Cognetti, 30 ans, étouffe dans sa vie milanaise et ne parvient plus à écrire. Pour retrouver de l'air, il part vivre un été dans le Val d'Aoste. Là, il parcourt les sommets, suspendu entre l'enfance et l'âge adulte, renouant avec la liberté et l'inspiration. Il plonge au coeur de la vie sauvage qui peuple encore la montagne, découvre l'isolement des sommets, avant d'entamer sa désalpe, réconcilié avec l'existence. Néanmoins, ce séjour initiatique ne parvient pas à l'affranchir totalement du genre humain : « je pourrais me libérer de tout, sauf de la solitude. »
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L'enlèvement de Sarah Popp
Rose-Marie Pagnard
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 4 Octobre 2024
- 9782889074358
Sarah Popp, cinquante-huit ans, est invitée à un festival de littérature à Vilnius. Quand son vol de retour est annulé, elle décide de monter dans un bus au hasard et passe la nuit dans une pension. Au matin, elle tombe sur monsieur Anders, son ancien voisin, qu'elle n'a pas revu depuis des décennies. La coïncidence n'en est pas une, l'homme est là pour une raison précise : convaincre l'écrivaine de raconter ce qui lui est arrivé dans leur ville étriquée, quand elle n'était qu'une jeune fille amoureuse. Sarah refuse. S'engage alors une lutte rocambolesque autour des droits et devoirs de la littérature. Dans une langue malicieuse et pleine de fulgurances, Rose-Marie Pagnard nous livre un roman qui est aussi bien une réflexion sur l'écriture de soi qu'un plaidoyer pour la fiction.
Rose-Marie Pagnard est l'autrice d'une quinzaine de livres, dont chez Actes Sud La Période Fernandez (1988, prix Dentan) et Dans la forêt la mort s'amuse (1999, prix Schiller), et chez Zoé J'aime ce qui vacille (2013, prix suisse de littérature) et plus récemment Gloria Vynil (2021). Elle vit en Suisse, dans un village des montagnes jurassiennes. -
Janvier 1974, Gaza. L'Anglaise Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le sable qui s'insinue partout, avec l'oisiveté. Le mari s'absente souvent. Guettée par la mélancolie, elle s'efforce de trouver sa place. Le baromètre du couple oscille. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui démultiplie les fleurs à partir d'une terre asséchée. Et Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni enfants, pour laquelle Piper a un coup de coeur. Mais cela suffit-il ?
Plus que jamais, dans L'Épouse, Anne-Sophie Subilia révèle la profondeur de l'ordinaire. La lucidité qui la caractérise ne donne aucune circonstance atténuante à ses personnages.
Romancière et poète, Anne-Sophie Subilia est notamment l'auteure de Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche, 2018), Neiges intérieures (Zoé, 2020, Zoé Poche, 2022) et abrase (Empreintes, 2021).
Romancière et poète, Anne-Sophie Subilia est notamment l'auteure de Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche, 2018), Neiges intérieures (Zoé 2020) et abrase (Empreintes, 2021). -
Après quinze ans d'éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d'un siècle.
Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu'à son décès, et rétorque à sa soeur « Humour SVP » grâce à son smartphone dont elle lui tend l'écran.
C'est dans une campagne minérale qu'Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. A travers un regard précis et sans peur, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux soeurs que le silence a séparées.
En 2016, Elisa Shua Dusapin publie son premier roman aux éditions Zoé, Hiver à Sokcho (prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL et lauréat du National Book Award en 2021). Suivent Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostok Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier.
Née d'un père français et d'une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre la Dordogne, Paris, Séoul et Porrentruy. Elle a publié aux éditions Zoé Hiver à Sokcho en 2016 (National Book Award et prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL), Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostock Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier. -
Henri a cinq ans lorsque son père meurt. Sa mère élève seule cet enfant tour à tour turbulent et distrait, captivé par ses propres rêveries, souvent inquiet, loin d'être innocent. Renvoyé de l'école, il est adolescent lorsqu'il quitte pour la première fois la ville où il a grandi. À la campagne, il découvre sa vocation : il sera peintre.
Devenu adulte, il nous raconte son histoire, dans une langue ample et imagée, qui ne se refuse pas les chutes inattendues. Les nuits blanches succèdent aux jours de fête et de labeur, et Henri peint, voyage, connaît la joie, la faim, le doute, le désir et le deuil.
Gottfried Keller restitue aussi bien le regard émerveillé de l'enfance que les élans de la jeunesse, les instants de grâce et de désespoir, toutes les ambiguïtés qui nous constituent.
D'abord peintre et poète, Gottfried Keller (1819-1890) a ensuite été romancier et chancelier d'État à Zurich, notamment pendant la transformation libérale de la Suisse après 1848. Écrivain réaliste d'une rare lucidité, il cultive également une délicieuse ironie et se laisse volontiers entraîner dans la satire carnavalesque. On lui doit entre autres le cycle de nouvelles Les Gens de Seldwyla (Zoé, 2020). -
Après un long voyage en Asie, Olga, 22 ans, rentre à Paris, accompagnée de Sélène, rencontrée dans un cimetière chinois. Quand les deux filles ne récoltent pas des légumes dans des fermes alternatives, elles remettent de la joie chez le père d'Olga, assez seul depuis que sa femme l'a quitté. En surface, l'harmonie est totale. Mais plus le père observe Sélène, moins il peut taire le malaise qui monte en lui.
Les dessins miraculeux d'un homme sans domicile, un bouquetin sur un étroit chemin de montagne, une femme pâle dans un tea-room : dans ce roman aussi troublant qu'habile, on se met à voir des signes partout. En déjouant nos attentes, Michel Layaz interroge notre conception des liens familiaux et ce que veut dire donner la vie.
Né en 1963, Michel Layaz vit à Lausanne. Il fait partie des principaux auteurs suisses contemporains. Après deux romans consacrés à des figures historiques, Louis Soutter, probablement (Zoé, 2016, prix suisse de littérature et prix Bibliomedia) et Les Vies de Chevrolet (Zoé, 2021), l'écrivain raconte, dans Deux filles, les choses extraordinaires qui arrivent parfois à des personnes ordinaires. -
Joseph Marti entre au service de Charles Tobler, qui consacre toute sa fortune aux inventions qu'il conçoit - horloge-réclame, cartouchière automatique ou siège sanitaire. Logé et nourri dans la somptueuse villa des Tobler, Joseph tient les comptes du bureau, reçoit les clients potentiels et éconduit les créanciers qui affluent toujours plus nombreux tandis que la fortune du patron s'évapore. Heureusement, la réserve de cigares semble inépuisable et le vin coule à flot, car malgré les dettes et le spectre de la faillite, on sait s'amuser chez les Tobler.
Paru en 1908, L'homme à tout faire a l'étoffe d'une Cerisaie, tout en infusant du subtil humour et du regard singulier de Walser. Ce dernier s'inspire de sa propre expérience pour brosser le portrait de l'employé Joseph Marti.
Maître des petites proses et poète du quotidien, paradoxal dans son destin comme dans ses textes, Robert Walser (1878-1956) est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. Son oeuvre littéraire, célébrée par Franz Kafka, Elfriede Jelinek, Susan Sontag ou W. G. Sebald, ne cesse de fasciner et de gagner de nouveaux lecteurs. -
À Genève, où il est né, à Kyoto, qu'il a follement aimée, à Trébizonde, en Azerbaïdjan, à Ceylan et en Inde centrale, Nicolas Bouvier a toujours écrit de la poésie. « [Elle] m'est plus nécessaire que la prose, expliquait-il, parce qu'elle est extrêmement directe, brutale - c'est du full-contact ! » Pourtant il ne fit paraître qu'un unique recueil de poèmes, Le Dehors et le Dedans. Composé de 44 textes écrits entre 1953 (le départ en voyage avec Thierry Vernet) et 1997 (quatre mois avant sa mort), ce recueil est paru pour la première fois en 1982. Bouvier le retravaille à quatre reprises et autant d'éditions, il s'y met à nu : de tous les livres de l'écrivain, c'est celui qui propose la plus ample et la plus intime traversée de son existence.
Nicolas Bouvier (1929-1998) est un des plus grands auteurs de langue française de la deuxième moitié du 20e siècle, voyageur, photographe et iconographe. -
L'analphabète : récit autobiographique
Agota Kristof
- Editions Zoé
- DOMAINE FRANCAIS
- 23 Février 2022
- 9782889279081
Onze chapitres pour onze moments de la vie d'Agota Kristof, de la petite fille en Hongrie qui dévore les livres à l'écriture de ses romans. Les premières années heureuses, la pauvreté après la guerre, l'amour des mots, la rupture du « fil d'argent de l'enfance », puis l'adolescence, et finalement l'exil, qui ne la conduit pas seulement hors d'un pays mais surtout hors d'une langue. C'est avec effroi qu'elle se constate « analphabète », face au français qu'elle va devoir apprendre à son arrivée en Suisse. Phrases courtes, mot juste, lucidité et humour : le monde d'Agota Kristof infuse dans ses romans comme dans L'Analphabète, son unique texte autobiographique.
Née en 1935, Agota Kristof fuit la Hongrie en 1956, par la forêt, à pied, son bébé contre elle : elle a 19 ans. Le hasard veut qu'elle s'installe en Suisse à Neuchâtel, où elle travaille tout d'abord dans une fabrique de montres. Elle y apprend le français, puis écrit pour le théâtre. En 1986, elle devient célèbre avec son premier roman, Le Grand Cahier. Deux autres livres suivent, La Preuve et Le Troisième Mensonge, complétant une trilogie mondialement connue. Agota Kristof est décédée en 2011. -
Dans les années 1920, Robert Walser écrit exclusivement des chroniques (appelées aussi « feuilletons ») pour la presse. Toutes ne seront pas publiées : ce recueil présente une trentaine de textes, destinés aux journaux, mais restés inédits. Choisis et édités par Peter Utz et Marion Graf, ils explorent les différentes formes du « je ». Aux côté de ses narrateurs polymorphes à la langue labyrinthique, Walser s'amuse à nous semer et à déséquilibrer ses phrases sur le fil, dans un processus d'écriture autoréflexive sans cesse en mouvement.
Robert Walser (1878-1956), maître des petites proses, poète du quotidien, est aujourd'hui considéré comme l'un des grands écrivains du XXe siècle. Son oeuvre littéraire, célébrée par Franz Kafka, Elfriede Jelinek, Susan Sonntag ou W. G. Sebald, ne cesse de fasciner et de gagner de nouveaux lecteurs. -
Ella Maillart (1903-1997) a été l'une des voyageuses les plus audacieuses de la première moitié du XXe siècle. Nous publions aujourd'hui une partie importante de la correspondance tenue avec sa mère à l'époque de ses pérégrinations. Écrites sur le vif, ces lettres saisissent au vol les humeurs du moment et les impressions du lieu, annoncent les projets d'itinéraires, esquissent des réflexions sur l'Orient et l'Europe. Accompagnées de nombreuses photos prises pendant ses expéditions, elles sont un témoignage irremplaçable des élans d'Ella Maillart vers l'ailleurs, de ses voyages au jour le jour, de son cheminement intérieur.
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Les rédactions de Fritz Kocher
Robert Walser, Karl Walser
- Editions Zoé
- DOMAINE ALLEMAND
- 31 Mai 2024
- 9782889073641
Robert Walser a 26 ans lorsque parait son premier livre, Les rédactions de Fritz Kocher (1904). Le recueil se décline en quatre parties, illustrées par Karl Walser, frère de l'auteur et peintre alors réputé. La première partie donne son nom à l'ensemble. On y lit les rédactions d'un écolier à la candeur raffinée, sur des sujets divers. Puis, c'est aux employés de bureau que Walser s'intéresse, à travers la figure du commis, dont il élabore un portrait subtil où s'invite le sarcasme. Walser fait dialoguer les arts en nous tendant le journal d'un peintre qui éprouve les limites de l'écriture. Pour finir sur une immersion dans l'espace naturel de la forêt, si belle et libre qu'elle ne saurait se laisser saisir par la langue. La réflexion sur l'écriture est au centre de chacune de ces proses.
Maître des petites proses et poète du quotidien, paradoxal dans son destin comme dans ses textes, Robert Walser (1878-1956) est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. Son oeuvre littéraire, célébrée par Franz Kafka, Elfriede Jelinek, Susan Sontag ou W. G. Sebald, ne cesse de fasciner et de gagner de nouveaux lecteurs. -
Issue de grandes dynasties viennoises et anglaises au cosmopolitisme vertigineux, Antonia est mariée à un nanti de Palerme. Soumise et contrainte à l'oisiveté, mais lucide, elle rend compte dans son journal de ses journées-lignes et du profond malaise qu'elle éprouve. Suite au décès de sa grand-mère, Antonia reçoit quantité de boîtes contenants lettres, carnets et photographies. En dépouillant ces archives, elle reconstruit le puzzle du passé familial et de son identité intime, puisant dans cette quête, deux ans durant, la force nécessaire pour échapper à sa condition.
Roman d'une émancipation féminine dans les années 1960, Antonia est rythmé de photographies tirées des archives familiales de Gabriella Zalapì. Comme chez Sebald, elles amplifient la puissante capacité d'évocation du texte.
Gabriella Zalapì est artiste plasticienne, d'origines anglaise, italienne et suisse. Née à Milan, elle a également vécu à Genève et New York. Aujourd'hui elle habite et travaille à Paris. Antonia est son premier roman. -
« Je crois que je n'aime plus mon mari ». Ainsi commence La Paix des ruches, oeuvre pionnière sur la condition féminine qui a secoué en profondeur les lecteurs et lectrices suisses à sa parution en 1947. Alice Rivaz y déploie l'intime pensée d'une jeune femme piégée dans le mariage. Au fil des pages de son journal et de discussions avec d'autres femmes, collègues ou amies, qui expérimentent différentes situations amoureuses, Jeanne apprend peu a peu a voir le monde hors des traditions auxquelles elle s'est consciencieusement consacrée tant que durait l'amour conjugal. Dans ce plaidoyer d'une lucidité rare et toujours actuel, Alice Rivaz questionne le rapport entre les sexes et dénonce la domination masculine, sans dogmatisme ou discours idéologique.
Alice Rivaz est née à Lausanne en 1901 et décédée à Genève en 1998. Au cours de son activité littéraire féconde en oeuvres de tous types (nouvelles, romans, textes autobiographiques), elle s'est vouée à l'émancipation féminine et à la dénonciation des injustices sociales, devenant une figure du féministe romand d'avant-garde. Publié à Paris deux ans avant Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir (1949), son roman La Paix des ruches a ébranlé lectrices et lecteurs à sa parution en 1947. -
Requiem est le recueil de la maturité de Gustave Roud, un livre mince qui est l'aboutissement de plus de trente ans de travail. Entre la mort de sa mère, en 1933, et la parution du livre en 1967, le poète a poursuivi une seule quête, la traque patiente des signes d'un « ailleurs », ces indices d'un monde sous le monde où le temps n'aurait plus cours et où une communication serait possible entre les mortes et les vivants. Des signes cachés dans l'oeil d'un laboureur, le chant d'un bouvreuil, les gestes d'un meunier, le scintillement d'une étoile. Univers énigmatique, parfois inquiétant, face auquel le poète ne peut que s'incliner et, humblement, trouver les mots.
Poète, traducteur, critique et photographe, Gustave Roud (1897-1976) est, entre son aîné C. F. Ramuz et son cadet Philippe Jaccottet, l'un des écrivains suisses les plus importants du XXe siècle. Ses OEuvres complètes (Zoé, 2022) ont reçu un accueil remarquable : « un événement » (Le Monde) qui « rend honneur à son travail d'écriture » (Libération). Publié en 1967, l'année de ses 70 ans, Requiem est considéré comme son chef-d'oeuvre. -
Yi Sunil a soixante-douze ans, c'est la dernière fois qu'elle retourne dans les montagnes qui séparent les deux Corées. Accompagnée de sa fille, elle vient détruire la sépulture de son grand-père, enterré au milieu des bois, pour solder son passé.
Une bonne fille entremêle l'existence de Yi Sunil et des siens, sa fille aînée excellente vendeuse qui a permis à la famille de sortir d'une mauvaise passe financière, la cadette écrivaine qui en voyage à New York rencontre une cousine installée aux États-Unis, le benjamin parti chercher une vie meilleure en Nouvelle-Zélande.
Avec une grâce éthérée, Hwang Jungeun brosse le portrait des membres de cette famille, chacun avec sa vie ordinaire, ses problèmes et ses secrets, révélant en filigrane la fracture indélébile entre les deux Corées.
Née à Séoul en 1976, Hwang Jungeun a écrit trois recueils de nouvelles et autant de romans. En Corée, elle est considérée comme l'une des voix les plus talentueuses de la littérature contemporaine. Traduits en français : Je vais ainsi (Zoé, 2021), Cent ombres (Verdier, 2022).