Littérature
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Marx n'est pas mort le 14 mars 1883. Il a quitté Londres pour partager la vie des Iroquois sénécas. Il avait découvert leur démocratie exemplaire par la lecture de travaux ethnologiques, qui lui avaient donné l'envie de faire enfin l'expérience d'une autre vie. Ce désir longtemps mûri et cette fuite restée secrète vont le transformer physiquement, affectivement, intellectuellement. Se faisant passer pour un ethnologue, il est adopté par un groupe sénéca, il se remarie avec une indienne, change de vie. Devenu chef guerrier, il n'hésite sur aucun moyen pour servir la résistance du peuple Sénéca. Ce nouveau Marx reste lié à son ami Engels et à sa fille Eleanor. Les retrouvailles tournent à la confrontation des mondes, au bord des chutes du Niagara, lieu plus tard d'une mort philosophique.
Christian Laval est sociologue, professeur à l'université Paris Nanterre. Il s'intéresse depuis longtemps à la vie et à l'oeuvre de Marx. Il l'a beaucoup lu et il a écrit sur lui, notamment un petit livre pédagogique Marx au combat (Le Bord de l'eau, 2012), un gros livre savant, coécrit avec Pierre Dardot, Marx, prénom: Karl (Gallimard, Nrf Essais, 2011). Il a conçu, coordonné et présenté le «Hors série» du Monde consacré à Karl Marx, L'Irréductible (réédition 2018). -
Zoltan Zékator et Joseph Staline mangent des artichauts
Daniel Fleury
- Editions Champ Vallon
- DETOURS
- 30 Août 2024
- 9791026712497
C'est à Kum-Bum, ville religieuse du Tibet, dans les années trente. Venu de Senlis, un couple se déchire. Lui, Grégoire, est un nain. Il est riche. À ses heures, il est également peintre. L'image d'une adolescente, Zulma, l'obsède. Elle, Adinolfa, ancienne femme légère, est devenue obèse. Elle est en mal d'enfant, et se trouve au Tibet pour prendre livraison d'un garçonnet dont elle a passé commande. Or, celui-ci, après une brève rencontre, disparaît. L'extravagante Adinolfa le retrouvera-t-elle ? Telle est l'affaire : elle est à rebondissements. Un voyage commence vers la Mongolie. Poursuite (mais qui est devant qui ?), bataille, enlèvement, évasion. Spécialités érotiques et jalousie éternelle. Un zeppelin, à l'équipage exclusivement féminin, surplombe le théâtre de ces intrigues : il arrive qu'il les dénoue, provisoirement. Le roman est échevelé, souvent burlesque, parfois inquiétant. Il est aussi lucide et ironique : un narrateur, fréquemment, nous fait part de ses doutes stylistiques, de ses opinions sur ses personnages et, même, de ses incertitudes sur leur devenir, lesquelles constituent, d'ailleurs, une manière d'ultime rebondissement.
Daniel Fleury est l'auteur d'un ouvrage poético-romanesque Prospectus (Flammarion) et de La Poursuite en péniche du lac migrateur (Champ Vallon, 2019). -
Voir l'invisible : histoire visuelle du mouvement merveilleux
Fleur Hopkins-Loferon
- Editions Champ Vallon
- DETOURS
- 15 Septembre 2023
- 9791026711896
Au debut du XXe siecle, la decouverte des rayons X et du radium, les spéculations autour de la photographie de la pensée et des canaux sur Mars agitent l'opinion. C'est dans ce contexte qu'une ecole singuliere voit le jour en France : le mouvement merveilleux-scientifique. Maurice Renard, chef de file, consomme la rupture avec le roman d'aventures scientifiques de Jules Verne et propose, comme Guy de Téramond ou Jean de La Hire, d'accomplir un voyage immobile et crédible qui donne à penser le développement parallèle des (pseudo)sciences de l'invisible. Ainsi, leurs héros se voient pourvus du don de télépathie ou de miniaturisation. Cette Atlantide littéraire, diffuse dans la culture populaire de son temps, questionne les angles morts de l'histoire de la science-fiction française.
Fleur Hopkins-Loféron, née en 1990, est docteure en histoire de l'art, actuellement postdoctorante au CNRS (UMR 7172 THALIM). Elle a dédié sa thèse de doctorat, ainsi qu'une exposition à la Bibliothèque nationale de France, au mouvement méconnu du merveilleux-scientifique français et à tout son cortège d'auteurs relégués aux oubliettes littéraires. -
L'île du renard polaire de to kirsikka
Sophie Loizeau
- Editions Champ Vallon
- RECUEIL
- 22 Mars 2024
- 9791026712299
Sophie Loizeau s'essaie ici à traduire To Kirsikka, poète, grande femelle misanthrope et sauvage. D'Helsinki parvint à l'autrice ce manuscrit autographe récupéré in extremis dans les cartons d'un vide-greniers. Elle fut tout de suite séduite par ces paysages, îles, jardins, parcs, lacs, mer, étangs, forêts et apparitions, par tout ce légendaire qui faisait écho à son propre légendaire mais comme déplacé, et durci par une vie d'errance. Squatteuse de cabanes dans la forêt, seule habitante d'une île en mer Baltique, confrontée à la violence du monde et contrainte à la marginalisation pour survivre,To porte ces poèmes du déracinement ? L'Ile du renard polaire est une translation véritable - en déplaçant le poème du côté de l'altérité, l'écriture de Sophie Loizeau opère un changement d'état.
Chez Sophie Loizeau s'impose la présence de la nature, du fantastique et du mythologique. Deux titres ont déjà été publiés chez Champ Vallon. Sa voix compte dans la poésie féminine contemporaine. -
Marie dit la vie la vie
tu n'as que ce mot aux lèvres
c'est vrai j'avoue la vie est le seul
refuge, je ne sais plus trop à force
si « j'écris sur vous au lieu de
mourir » ou pour rejoindre un verbe au présent
« et me sentir mille choses heureuses à la fois »
ayant atteint « la bienveillance du réel »
du genre ces bras entre nous respirés
alors c'est gagné la vie la vie
Stéphane Bouquet, scénariste, danseur, critique, traducteur, a publié plusieurs livres de poésie ou autour de la poésie (les derniers en date, Les Amours suivants et Vie commune, Champ Vallon, 2013 et 2016, et La Cité de Paroles, Corti, 2018). Les Amours suivants et Vie commune sont traduits aux Etats-Unis. -
« Au tango, les femmes ont les pieds nus, été comme hiver, toujours au bord de prendre un mauvais coup, et meurtris de bleu et de cru, mal guéris du coup précédent. Nous marchons dans un champ de mines. Nous aimons ce qui ne dure pas. Les bons moments qui finissent mal. Les lanières, la terre et le cuir dense des pieds d'homme qui s'incrustent à vif dans nos pieds. » CDM
Voyage nocturne dans le monde clos et moite du tango parisien, dans lequel les afficionados se jettent à corps perdu et vivent la danse comme une addiction, Ego tango est aussi un chassé croisé amoureux entre quatre personnages dont les rapports sont ceux qui s'expriment, sur un plan métaphorique, dans le tango lui-même (j'avance, tu recules).
Un fil rouge : le roman du tango devient roman policier quand Lou, une danseuse exceptionnelle, et son amant disparaissent si brutalement que l'on soupçonne un meurtre. La narratrice, qui tentait de se réapproprier dans la danse son propre corps, fascinée, enquête... Le drame surgit, car dans le tango le tragique n'est jamais loin... -
La tradition fumiste : de la marge au centre
Daniel Grojnowski
- Editions Champ Vallon
- DIX-NEUVIEME
- 3 Février 2023
- 9791026711445
Dédaigné par les histoires de la culture - littérature et arts confondus - le « Fumisme » n'en a pas moins modelé une sensibilité dont nous sommes les dépositaires.
Il s'est diffusé à la fin du XIXe siècle dans des réunions privées et des groupes de la bohème qui ont pris les noms de Zutiques, Hydropathes ou Incohérents. Le cabaret du Chat noir et le magazine du même nom leur donneront dans les lettres et les arts une visibilité longtemps privée de légitimité.
Par toutes sortes de manifestations et de productions comme la caricature, les salons fantaisistes, les contes noirs et absurdes ou les monologues, le Fumisme a démantelé le grand Art. Il s'est imposé jusqu'à nos jours avec les rires d'Alfred Jarry ou l'« ironisme » de Marcel Duchamp qui l'ont fait passer de la marge au centre.
Daniel Grojnowski a notamment publié Aux commencements du rire moderne (J. Corti, 1997) ; La Muse parodique (J. Corti, 2009) ; Comiques, d'Alphonse Allais à Charlot (Septentrion, 2004) ; Fumisteries, en collaboration avec Bernard Sarrazin (Omnibus, 2011).
A paraître : Rires d'hier et d'aujourd'hui. Par-delà Bergson (Presses Universitaires de Rennes). -
Ce livre pose une question simple qui peut se dire de plusieurs façons : qu'est-ce que vivre ensemble ? et comment s'y prendre ? Quelles sont, aujourd'hui, les utopies (amoureuses, amicales, collectives) à notre disposition pour refonder un espoir commun ?Ce livre pourrait sembler fourre-tout : il contient trois poèmes, une pièce de théâtre, trois récits. Mais son projet est plutôt de dire qu'il n'y a pas besoin, ni de raison, de tailler des territoires trop précis et étanches, des spécialités impénétrables. La porosité est l'idéal ici défendu : la frontière souple ou flexible, la limite qui n'en est pas une.
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«Il arrive qu'un instant sans durée concentre en lui-même la valeur d'un long intervalle et fasse tenir le maximum de ferveur dans le minimum de temps. Il arrive qu'une jouissance continuée et plus ou moins diluée se ramasse au foyer d'une joie-éclair. [...] Or qu'est-ce que la vie entière perdue dans l'océan de l'éternité, sinon « un grand instant » ? . Cet extrait de La Mort de Jankelevitch, dans un chapitre intitulé «La vie brève», circonscrit le point d'attention réunissant des poèmes remontant à des époques diverses (enfance et jeunesse, temps présent) mais pour tenter d'en restituer et déplier l'intensité particulière, seul trait qui les rassemble, et pourrait faire de la vie reparcourue par coups de sondes un grand instant.
Olivier Barbarant, ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de Lettres Modernes et docteur ès lettres à l'Université Paris-VII. Il vit à Saint-Quentin, dans l'Aisne. Il est nommé en 2012 inspecteur général de l'Éducation nationale dans le groupe Lettres2. Tous ses recueils (le dernier Elégies étranglées, 2013) sont publiés chez Champ Vallon. Il a dirigé le volume de la Pléiade consacré à l'oeuvre poétique de Louis Aragon. -
Sur fond d'intrigue policière dans les milieux hypocrites de la politique et des ONG, une lente descente aux enfers, la relation complexe d'un avocat humanitaire, escroc des grands mots, flambeur flamboyant, et d'une femme fragile, fascinée par la puissance de cet homme. La tragédie intime se superpose à celle dun peuple massacré et réduit au silence, comme la narratrice.
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Pilate ne fut pas le personnage falot et pusillanime, ou « politique » que l'histoire nous présente. Ses lettres lui restituent une profonde dignité morale. On y voit une vie et une intelligence actives, une conscience progressivement éveillée de la rencontre du Christ et du dessein qu'il servit. Au fil d'une correspondance à sens unique, l'ancien préfet de Judée se souvient et comprend peu à peu ce qui s'est vraiment passé. Cette histoire est racontée à travers les lettres adressées à un ami philosophe. Le lecteur découvre un homme sensible, cherchant le réconfort de la raison, écrivant en poète. Le portrait de Ponce Pilate, marqué par un souci de réalisme historique, est inattendu et son rôle dans le destin christique présenté sous un jour inédit.
Architecte, et docteur en urbanisme, Didier Laroque a publié, outre des centaines d'articles, une dizaine d'ouvrages remarqués (notamment sur la grandeur et le sublime), dont trois romans : La Mort de Laclos (Champ Vallon, 2014), Le Dieu Kairos (Champ Vallon, 2018), L'OEuvre de Napoléon (Le Rocher, 2021). -
Ce sont «les gouvernantes». Elles sont trois, dans une grande maison au fond d'un parc, comme des reines, protégées du monde extérieur par des grilles d'or. Tour à tour follement gaies, tendres ou cruelles, mais toujours ardentes et puissamment vivantes, elles s'allient, se séparent, se déchirent ou se poursuivent dans d'étranges jeux qui sont ceux de la vie.
Observées par l'oeil implacable d'une lunette qui ne les perd pas de vue, «les gouvernantes» jouent pour nous le charme et la magie d'un songe de nuit d'été...
Anne Serre est l'auteur d'une quinzaine de livres. Son premier roman ici réédité, Les gouvernantes, a paru en 1992. Il a été traduit aux Etats-Unis en 2018 et en Angleterre en 2019. Elle a obtenu en 2020 le Prix Goncourt de la Nouvelle pour Au coeur d'un été tout en or (Mercure de France). Champ Vallon a publié la même année Grande tiqueté, une étrange comptine écrite dans une langue inventée. Anne Serre vit et travaille à Paris. -
Vestiaire de la littérature ; cent petites confections
Martine Boyer-Weinmann, Denis Reynaud
- Editions Champ Vallon
- DETOURS
- 22 Août 2019
- 9791026708230
Quel écrivain conçoit l'écriture d'un roman comme un strip-tease à l'envers ? Quel confrère voulut bâtir son oeuvre comme une robe, au motif qu'une nouvelle mode de Worth avait autant d'importance que la guerre de 70 ? Lequel soutient que nous ne changeons pas plus d'opinions et de maîtres que de chaussettes ? Quel poète aurait préféré être renversé et dardé par l'éblouissement d'une jupe relevée plutôt que par un garçonnier pantalon? Quel personnage célèbre ne porta jamais de bonnet de nuit, ni de robe de chambre, ni de peignoir, ni de pantoufles ?
Le lecteur amateur de vêtements et de livres trouvera la réponse à ces questions considérables - et à bien d'autres encore - dans ce livre frivole et savant qui explore les liens multiples entre mode et littérature.
Denis Reynaud a enseigné une dizaine d'années dans des universités britanniques, américaines et japonaises, avant de devenir professeur de littérature française du xviiie siècle à l'université Lumière-Lyon2. Il a publié, en codirection avec Chantal Thomas, Le Régent, entre fable et histoire, CNRS éditions, 2003.
Martine Boyer-Weinmann est professeur de littérature française contemporaine à l'université Lumière-Lyon2. Elle a notamment publié Vieillir dit-elle (Champ Vallon, 2013). -
Une odyssée pour Denver ; un inédit de Norwich Restinghale
Christian Garcin
- Editions Champ Vallon
- DETOURS
- 7 Avril 2022
- 9791026710462
Une Odyssée pour Denver est un récit en deux parties, attribué à Norwich Restinghale (personnage central du roman Du bruit dans les arbres, Gallimard 2002). Il s'agit d'un assemblage de souvenirs digressifs rythmant la relation d'un itinéraire jadis effectué par le narrateur dans un pays disparu, sans doute l'ex-Yougoslavie. Ces souvenirs, sans réelle chronologie ni durée narrative, tournent autour de la figure d'une soeur morte (Denver Restinghale), à quoi renvoient les lieux traversés (villes, musées, paysages), ainsi que les personnes rencontrées ou évoquées. Tel que le texte est établi, il s'agit d'un chant de deuil, d'un hommage à la jeunesse enfuie, d'une odyssée du souvenir dans laquelle le passé est l'action, et le flot ininterrompu des souvenirs la péripétie.
Christian Garcin est né en 1959 à Marseille.
En 1992, J.-B. Pontalis publie dans sa collection « L'un et l'autre » chez Gallimard son premier livre Vidas, un recueil de fictions biographiques . Suivront trois livres dans la même collection et quatre romans dans la "Blanche".
Son oeuvre est constituée d'une dizaine de romans (dont Des femmes disparaissent, 2011, ), de récits (Sortilège, Champ Vallon, 2001, rééd. 2014), de recueils de nouvelles, de poèmes, d'essais et de carnets de voyages. -
En glanant dans les champs désolés : poèmes choisis 2004 - 2021
Eugène Green
- Editions Champ Vallon
- RECUEIL
- 15 Septembre 2023
- 9791026711995
Dans ce choix de poèmes écrits pendant les deux premières décennies du siècle présent, Eugène Green cherche à renouveler avec une certaine tradition poétique, qu'il a tenté de définir dans son essai En faisant, en trouvant (2022). Ces pièces tantôt lyriques, tantôt contemplatives, tantôt comiques, écrites en vers métriques, souvent avec des rimes, et même en utilisant des formes fixes, invitent le lecteur à les lire à haute voix, et sont fondées, comme les films de l'auteur, sur l'idée de la présence qui se révèle dans le verbe incarné.
Je suis né pauvre et nu, ce qui est très courant,
Mais je me suis trouvé sans langue ni pays,
Sans troupeau, sans berger, et sans ami,
Et ainsi j'ai zoné à travers mon enfance.
Dans ce désert je ne voyais de beau
Que les arbres, les fleurs, les animaux
Eugène Green est cinéaste, écrivain et metteur en scène, ayant notamment fait un travail original sur le théâtre baroque.Auteur d'essais, parmi lesquels La Parole baroque (2001) et Poétique du cinématographe (2009), ainsi que des livres sur Shakespeare et Pessoa, de romans, parmi lesquels La Bataille de Roncevaux (2009), Les Voix de la nuit (2017), Moines et chevaliers (2020), et de films, dont Le Pont des Arts (2004), La Religieuse portugaise (2009), La Sapienza (2014), Le Mur des morts (2022). -
Vivien, le narrateur, est profondément troublé lorsque après tant d'années riches de leurs mémoires partagées, Julie, sa compagne architecte, évoque des souvenirs très précis de chantiers qui n'ont pour lui aucune réalité, et qu'il met en doute. Le monde clos de leur entente amoureuse se fragilise, soudain menacé par la traversée inquiétante de ces « sourdes contrées » que fabrique à notre insu le Temps qui passe. Qu'il s'agisse d'un être ou d'un projet d'architecture, quelle est la réalité de nos souvenirs dès lors qu'ils sont aussi nourris de nos rêves et de nos rêveries ? ce sont ces troublantes confusions que scrute Jean-Paul Goux dans ces « notes » teintées d'une mélancolie non dénuée d'ironie, et dans une langue somptueusement poétique.
Né en 1948, Jean-Paul Goux est l'auteur d'une oeuvre littéraire d'exception. L'essentiel des titres est rassemblé cjez Actes Sud. La Commémoration (1995 ; Babel, 2005), La Maison forte (1999), L'Embardée ou les Quartiers d'hiver (2005). Et dans la collection Babel Les Jardins de Morgante (1999) ainsi que Mémoires de l'enclave (2003). Chez Champ Vallon, La Jeune Fille en bleu (1996) et La Fabrique du continu. Essai sur la prose (1999) -
Robert Marteau écrivait ses sonnets dans des petits carnet au fil de ses longues promenades. Il les mettait dans leur forme définitive des mois, voire des années plus tard. Décédé en 2011, il n'a pas eu le temps de le faire pour les poèmes écrits en 2007.
Sa fille Françoise, à l'origine de l'édition des oeuvres posthumes, a retranscrit ces poèmes à partir des carnets manuscrits, peu avant son décès en 2019, avec l'aide précieuse de Jean-François Rollin.
Robert Marteau (1925-2011) a reçu le prix Charles Vildrac de la Société des Gens de Lettres en 2003 pour Rites et Offrandes (Champ Vallon), e prix Mallarmé pour Le Temps ordinaire (Champ Vallon, 2009) et le Grand Prix de poésie de l'Académie française en 2005 pour l'ensemble de son oeuvre poétique. -
Un siècle ne fut pas de trop pour embrasser toutes les vies de l'Allemande Irene (1921-2021) : aventurière lettrée, voyageuse transatlantique et travailleuse infatigable, elle fit de la bibliothèque de Babel la clé de voûte de son univers intérieur et de sa vocation professionnelle tout comme le théâtre de ses péripéties.
Sur fond d'archives et d'images, un metteur en scène-biographe part en quête de son personnage intrépide, de Munich à Chicago, du Canada à l'Afrique du Sud, de Paris à Washington D.C., d'Aix-les-Bains à Phoenixville. All is true ou presque dans ces renaissances successives d'un être combatif aux prises avec l'Histoire, du Troisième Reich à l'Allemagne réunifiée, de l'Amérique de la guerre froide à celles de Clinton, Bush et Obama.
Martine Boyer-Weinmann est professeur de littérature française à l'université Lumière-Lyon2. Elle consacre ses travaux aux écritures (anti)biographiques et aux écritures de soi, notamment avec les essais La relation biographique (Champ Vallon 2005) et Vieillir dit-elle (Champ Vallon 2013). Chez le même éditeur, en collaboration avec Denis Reynaud, elle a publié Vestiaire de la littérature, cent petites confections (2019) . -
Au long d'une rêve, le héros découvre que les Albums de son enfance ont été égarés. Au réveil, douloureusement conscient de son âge, il décide de mener une «enquête». Il pense être, comme les personnages de ses Albums, un « Sans-Âge ». Examinant tous les albums de la «ligne claire», il s'identifie au petit reporter à la houpette. Mais va-t-il lui aussi devenir image ? La Magie particulière des albums, dont il pense avoir gardé en lui la substance même, va l'aider dans sa quête. Traversant la Bibliothèque, où coexistent Albums et livres tout en-mots, ce voyage initiatique l'entraîne au bord d'une mer, où l'attend l'astronef de son rêve. Dans une ronde musicale, entouré de tous les personnages des albums et des livres-tout-en-mots, il accède à une mouvante éternité.
Ariel Denis publie son premier roman en 1970 (La vie, Grasset). Pensionnaire de l'Académie de France à la Villa Médicis il enseigna la culture générale à l'école des Beaux-Arts d'Angers. En 2000, il a publié chez Champ Vallon Valigan, une enquête.
Très proche de Julien Gracq, Ariel Denis, auteur de seize livres, fait partie de ces écrivains plus reconnus que connus. -
C'est l'autobiographie d'un jeune homme d'aujourd'hui, si peu sûr de sa voix qu'il choisit d'en emprunter quatre autres pour raconter sa vie : celle de Quignard pour tenter de comprendre l'amnésie frappant un amour de jeunesse, celle de Duras pour dire la recherche effrénée de l'amour, celle de Proust qui, sur le canevas de La Recherche du temps perdu, relate les péripéties d'une vie entière, de l'enfance jusqu'à l'avènement de l'écriture ; enfin celle de Genet pour dire l'incapacité à aimer.C'est l'histoire d'un garçon qui n'arrive pas à aimer, qui ne comprend rien au monde et qui décide d'écrire cette incompréhension. C'est l'histoire de Laurent qui devient écrivain."Me servir de ces écrivains comme d'une couverture, pour me cacher, pour avancer vers Fanny, vers Cédric, vers Etienne, et comme ces pompiers que j'imaginais perdus dans l'incendie d'une grande bibliothèque, cette couverture servirait à ce que moi-même je ne prenne pas feu." L. N.
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La caractéristique de ce conte de 50 pages au ton facétieux et guilleret, c'est d'être écrit dans une langue inventée par l'auteur qui s'en explique dans une préface et une postface. Mais si les mots sont déformés ou créés, la syntaxe, le rythme et le ton du conte subsistent. Le lecteur peut ainsi suivre et comprendre l'histoire : trois vagabonds (« Tom, Elem et moi ») se promènent sur la lande, où ils rencontrent divers personnages qui se joignent à eux et avec qui ils nouent d'intenses relations amoureuses, érotiques, filiales, ou fraternelles : la Vierge, le marin de Poinsec, la mère de Tom, Alistair le pendu. Cette création d'une langue peut évoquer celle d'aînés fameux. Grande Tiqueté sera dit sur scène par l'auteur. Le texte est actuellement en cours de traduction anglaise.
Auteur d'une quinzaine de romans dont le très remarqué Petite table, sois mise ! (Verdier, 2012). Traduite aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne. Son premier roman, Les Gouvernantes (Champ Vallon, 1992) paru aux USA en 2018, salué par le New York Times (2/12/18), a figuré dans la dernière sélection du Best Translated Books Awards 2019. Trois autres de ses romans paraîtront chez son éditeur américain en septembre 2019.Vit à Paris où elle donne des ateliers d'écriture aux éditions Gallimard. -
La juste couleur : chroniques poétiques
Olivier Barbarant
- Editions Champ Vallon
- RECUEIL
- 1 Octobre 2021
- 9791026710066
Les études critiques relèvent généralement de la théorie ou du catalogue. Ce rassemblement de chroniques prétend procéder autrement, en cherchant ce qui peut éclairer une rencontre, en explorant chaque oeuvre à la lumière de l'intensité du choc qu'elle procure. Ainsi s'édifie un tableau inédit de la vitalité de la poésie, et une réflexion ouverte aux voix de la poésie nationale mais aussi internationale, trop souvent négligée dans le paysage littéraire français. L'écriture, poétique comme critique, prend dès lors exemple sur le travail de la mer, qui selon le poète grec Aris Alessandrou « ne cesse de mêler / algues et ciel / s'efforçant à trouver sa juste couleur ».
livier Barbarant a publié plusieurs ouvrages, notamment de poésie, dont l'un, Odes dérisoires et quelques autres un peu moins, a reçu le prix Tristan-Tzara. Tous sont publiés aux Editions Champ Vallon. Une anthologie Odes dérisoires et autres poèmes (anthologie) est parue dans la collection «Poésie/Gallimard» en 2016. Il a également dirigé la publication de l'oeuvre poétique d'Aragon dans la Bibliothèque de la Pléiade. En 2019 son recueil Un grand instant a reçu le prestigieux prix Apollinaire. -
Vieillir, dit-elle
Martine Boyer-Weinmann
- Editions Champ Vallon
- DETOURS
- 17 Février 2014
- 9782876736436
À quel âge est-on vieille aujourd'hui? Comment les femmes perçoivent-elles l'effet de seuil du processus? Si Balzac périmait nos aïeules à trente ans, la réalité perçue par les intéressées s'avère moins tranchée: George Sand septuagénaire encourage son «vieux troubadour» déprimé de Flaubert à patienter jusqu'à ce «plus bel âge de la vie» pour accéder au bonheur. Duras se dit vieille à dix-huit ans, Beauvoir s'étiole dans ses vingt, avant de vivre l'itinéraire à rebours. Leurs cadettes sénescentes confient désormais à leurs journaux intimes l'émoi de leurs reverdies successives et se sentent assez gaillardes pour renouveler leur jouvence jusqu'au marathon final.Face à la parole des anthropologues, philosophes, gérontologues et autres psychologues, les femmes écrivains (Beauvoir, Cannone, Cixous, Detambel, Duras, Ernaux, Huston, O'Faolain, Rolin...) libèrent au XXIe siècle une énergétique de crise aux antipodes des idées reçues. Vieillir est bien un art du temps, avec ses ruses, ses foucades et ses têtes à queue turbulents. C'est aussi une affaire de style existentiel et d'intelligence du rapport au monde, auquel l'écriture confère une griffe complice.Le lecteur est convié dans cet essai de gai savoir à une anthropologie littéraire de l'âge au féminin, depuis l'effroi de la première ride jusqu'aux surprises ultimes de la connaissance de soi.
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Arthur Rimbaud ou l'éclatant désastre
Pierre Brunel
- Editions Champ Vallon
- LES CLASSIQUES
- 18 Janvier 2018
- 9791026706717
En poésie aussi, Rimbaud est « l'homme aux semelles de vent » : son évolution, de 1870 à 1875, est fulgurante. Pourtant, une continuité s'établit depuis les poésies du collégien jusqu'à Une saison en enfer et aux Illuminations. Pierre Brunel a ainsi pu mettre en évidence des textes fondateurs qui, dès le printemps de 1870, fournissent des voies d'accès à l'oeuvre ultérieure.
Étudiant les thématiques du départ et de l'enfermement, le jeu du poète avec la folie, les mythes de la Création et du Chaos, ce livre riche d'analyses éclairantes introduit constamment à une lecture nouvelle et multiple de Rimbaud.
Évoluant vers une mythocritique, cet essai ne néglige pas pour autant une écriture poétique qui pourrait être définie comme ce que Maurice Blanchot a appelé « l'écriture du désastre ». Mais ce désastre n'est pas obscur; il est éclatant.
Professeur émérite de littérature comparée de l'université Paris IV - Sorbonne, ancien élève de l'École normale supérieure, Pierre Brunel a notamment publié les OEuvres complètes de Rimbaud (« Pochothèque », 1999).