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Arts et spectacles
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« J'ai prévenu tout le monde, j'ai dit que j'allais traîner partout. On m'a montré comment fonctionne le complexe tableau électrique qui ressemble à un ready-made de Duchamp, on a coupé les alarmes et j'ai proposé qu'on avertisse le commissariat d'arrondissement : si quelqu'un les sonne pour s'émouvoir de la présence d'un rôdeur, que personne ne s'inquiète, ça serait moi. »
Depuis ce jour de juin 1982 où le jeune Thierry Frémaux a découvert la « Villa Lumière » dans le quartier de Monplaisir, à Lyon, il ne l'a plus jamais quittée. Passer une nuit à l'endroit où Auguste et Louis ont donné le coup d'envoi du cinéma mondial : l'opportunité tombait sous le sens. Une façon pour le délégué général du Festival de Cannes d'effectuer une déambulation passionnante et virtuose, de ramener au présent le passé de la rue du Premier-Film, d'exprimer sa dette et sa passion pour cet art si particulier qui donne à voir le monde en même temps qu'il l'imagine. -
Toi et moi
" Si tu m'aimais, et si je t'aimais, comme je t'aimerais ! "
Paul Géraldy (1885-1983), poète français, est l'auteur de vers intimistes. Toi et moi, paru pour la première fois en 1913, a connu un succès considérable. Aujourd'hui encore, il demeure le livre de chevet de tous les amoureux. -
L'âme soeur ; Natalie Bauer-Lechner et Gustav Mahler
Evelyne Bloch-Dano
- Stock
- La Bleue
- 10 Mars 2021
- 9782234086784
On ne connaît pas Natalie Bauer-Lechner. Et pour cause : le nom de cette talentueuse altiste a été effacé par l'entourage de Mahler. Pourtant, c'est bien elle qui la première a cru en Gustav Mahler, lorsqu'en 1876, elle rencontre le musicien, âgé de seize ans, au Conservatoire de Vienne. Jusqu'à son mariage avec Alma, elle fut sa confidente, la première lectrice de ses compositions, sa compagne de randonnées, la baigneuse du lac au petit matin... Son âme soeur. Elle a rédigé des Souvenirs, nés de ses conversations avec lui. Avant-gardiste, membre d'un quatuor de femmes réputé, elle se méfie des codes étouffants de Vienne. La capitale autrichienne vit son âge d'or : ivre d'art et de musique, elle acclame le chef d'orchestre mais malmène le compositeur.
Évelyne Bloch-Dano nous emmène à la rencontre de trois personnages, un génie, une artiste et une ville, dans une époque euphorique et impitoyable que la Première Guerre mondiale balaya.
Le récit d'une intimité hors normes qui a le souffle d'un roman. -
Elle a « le génie de la vie » disait d'elle Albert Camus. Ils se sont connus et aimés pendant seize ans. D'un amour unique, tourmenté, demeuré dans l'ombre, mais qui s'est épanoui dans une correspondance fascinante. Elle, c'est Maria Casarès. Appétit d'ogre, rire tapageur, sensualité brûlante, sommeil de plomb, elle naît et grandit en Galice, fuit Franco en 1936, et arrive à Paris, 148 rue de Vaugirard, âgée de 14 ans. Vite, elle veut apprendre cette impitoyable langue française, devenir actrice, s'exprimer physiquement, danser, aimer. Rien ne l'arrête, ni les refus au Conservatoire, ni les codes parisiens. Bientôt son talent conquiert Carné, avec Les Enfants du paradis, Bresson avec Les Dames du Bois de Boulogne, Cocteau avec Orphée, Vilar à Avignon. Et Gérard Philipe, dont elle a été l'amante.
Elle, c'est d'abord une femme libre. Une femme avec une volonté de fer, dont la fragilité nous touche à chaque page. Anne Plantagenet raconte le destin d'une Espagnole, tombée amoureuse de la France. Les combats, les planches, les caméras, la gloire - et la tragédie.
Un récit qui dit la flamme d'une grande artiste, et se lit comme un roman. -
Claude Chabrol est un cinéaste à la fois célèbre et méconnu. Il fut, jusqu'à sa disparition en septembre 2010, un personnage public pendant un demi-siècle et il a, de lui-même, façonné un portrait de bon vivant gourmand, joyeux ou sarcastique. Il a attiré dans les salles françaises près de cinquante millions de spectateurs - ils ne sont pas nombreux à pouvoir en dire autant. Pourtant, son oeuvre proliférante - cinquante-sept films, vingt-trois téléfilms - n'a jamais permis à Chabrol d'entrer au Panthéon culturel du cinéma français. Aucun César, aucun prix au Festival de Cannes. Il faut donc redécouvrir Chabrol, immense metteur en scène, auteur d'une oeuvre, bien sûr inégale, mais beaucoup plus profonde et cohérente que sa réputation n'a bien voulu la dire.
Claude Chabrol adorait les entretiens ; il parlait de lui, de son travail et de ses films mieux que personne, de manière juste et subtile, sans s'aveugler ni s'envoyer des fleurs. Loin de tout narcissisme et de toute mythomanie, il a toujours voulu dire la vérité. Pour un biographe, ces confessions forment un trésor. « J'ai trois masques, disait-il, derrière lesquels je me cache. D'abord le masque de bon vivant, puis celui de vieux rigoriste, enfin celui de l'intellectuel. » En reconstituant ces trois Chabrol, en tissant ensemble ces trois fils, cette biographie dessine un portrait de la France sur trois quarts de siècle. Chabrol a filmé sa « comédie humaine », comme il en avait l'ambition en regard de ses maîtres et alter ego, Balzac, Flaubert, Maupassant, Simenon. -
GUIDE DU PROTOCOLE ET DE USAGES54-4015-198-VIII250,00 FFTTC
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Quelle est cette main inconnue et surpuissante qui attrape Enki Bilal au beau milieu de la nuit et le projette sur un lit de camp ?
Quel est ce lieu mystérieux et hanté dans lequel il a atterri ?
Qui sont ces créatures, minotaure, cheval ou humains déformés, que l'artiste rencontre en essayant de trouver son chemin dans ce labyrinthe sombre et inquiétant ?
Que lui veulent-elles ? Et dans quel état sortira-t-il de cette incroyable nuit ?
Dans une déambulation hallucinée, Enki Bilal croise tant les personnages de Picasso, ses muses, ses modèles, que le grand maître lui-même et Goya, son idole. Son errance dans les couloirs du Musée Picasso prend la forme d'une rêverie éveillée qui nous fait toucher du doigt l'oeuvre du peintre espagnol d'une façon sensorielle et envoûtante, pour aboutir en épiphanie à la présentation de Guernica, la grande toile du maître. -
Né en 1935 à Brooklyn, Woody Allen se lance dans le show-business à l'âge de seize ans en rédigeant des gags pour des chroniques dans différents journaux de Broadway, avant d'écrire pour la radio, la télévision, le théâtre, le cinéma et le New Yorker. Il quitte ensuite la solitude du bureau de l'écrivain pour devenir humoriste dans divers clubs, puis le célèbre réalisateur que l'on sait.
Durant les quelque soixante ans de sa carrière cinématographique, il a écrit et tourné cinquante films dont il est souvent aussi l'acteur principal. Il a reçu de nombreuses récompenses nationales et internationales, et a vu des statues érigées en son honneur (sans jamais d'ailleurs comprendre ce qui lui avait valu pareil hommage), et ses films ont été mis au programme d'écoles et d'universités dans le monde entier.
Dans Soit dit en passant, Woody Allen parle de ses premiers mariages, l'un avec un amour de jeunesse, le second avec la merveilleusement drôle Louise Lasser, qu'il continue d'adorer. Il décrit aussi son aventure avec Diane Keaton, qui s'est transformée en l'amitié d'une vie entière. Il revient sur ses relations professionnelles et personnelles avec Mia Farrow, qui ont amené à la réalisation d'un certain nombre de grands classiques, avant d'être suivies par une rupture orageuse dont se sont repus les tabloïds. Il confie qu'il a été le premier surpris quand, à cinquante-six ans, il a entamé une amourette avec Soon-Yi Previn, alors âgée de vingt-et-un ans, qui devait conduire à une grande histoire d'amour, passionnée et retentissante, et à un mariage heureux de plus de vingt ans.
Sur un ton souvent désopilant, d'une honnêteté absolue, plein d'intuitions créatives mais traversé de perplexité, c'est le récit d'une icône américaine qui vous dit tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander...
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marc Amfreville et Antoine Cazé -
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Concurrencé par les plateformes, saturé par les films de super-héros, marginalisé par les séries, le cinéma est en crise. Les spectateurs sont inondés de contenus et désertent les salles, sans que les studios soient capables de les retenir.
Criant en France, paradis du cinéma d'auteur, le phénomène frappe aussi outre-Atlantique. Les Majors hollywoodiens délaissent les « films du milieu », longtemps la plus grande part de leur production, au profit d'un cinéma de divertissement, survitaminé par les effets spéciaux et formaté aux goûts américains. Studios et plateformes de streaming se battent à coups de clics tandis que les géants de la tech envahissent la scène : qui sortira vainqueur, et pour quels types de programmes ?
Pour Jean-Gabriel Fredet, la crise actuelle est l'occasion de revenir sur les grandes transformations qu'a connues le cinéma depuis sa création. Âge d'or d'Hollywood, invention de la télévision, émergence de Netflix, d'Apple, d'Amazon, l'auteur analyse comment ces évolutions ont bouleversé notre façon de produire et de consommer des films. Jusqu'alors, l'usine à rêves américaine, sept fois déclarée morte et sept fois ressuscitée, a toujours su s'adapter. Qu'en sera-t-il aujourd'hui ? Et si c'était aussi, pour le cinéma français, l'occasion de se réinventer ? -
Brassens par Le Forestier... Un chanteur raconte son maître en chansons.Maxime Le Forestier a appris la guitare sur des partitions de Brassens ; il a côtoyé, débutant puis jeune star de la musique, celui qui a déclenché sa vocation ; il a donné quelque cinq cents concerts consacrés à l'oeuvre du maître, allant jusqu'à enregistrer une intégrale devenue classique du genre. Au moment où l'on célèbre le double anniversaire de sa naissance et de sa disparition, qui était mieux placer pour retracer la vie du géant de la chanson française ? Dialogues éclairants, anecdotes drôles ou émouvantes, connaissance encyclopédique de son répertoire, compréhension intime du génie du maître : Maxime Le Forestier nous conte « son » Brassens, ses années de guerre, ses débuts austères et bientôt fulgurants, son succès planétaire, sa vision du monde et de la poésie, son mode de vie sans pareil, son itinéraire unique, son talent de compositeur qui égal, contrairement à l'idée reçue, sa maîtrise des mots. Une plongée subjective et profonde dans l'univers Brassens, qui a tant influencé la chanson française, suscité tant de vocations, et marqué tout autant l'histoire littéraire et musicale française.
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Homme secret, cinéaste exigeant, Michael Haneke se révèle de manière étonnante dans ce livre, le premier en français qui lui est consacré.
Fruit d'une soixantaine d'heures d'entretiens entre Vienne et Paris, cet ouvrage, illustré de 136 photos rares ou inédites, permet au réalisateur de Funny Games et du Ruban blanc d'exprimer sa conception du septième art et sa perception du monde contemporain.
Face à Michel Cieutat et Philippe Rouyer, deux critiques de la revue Positif,
Michael Haneke revient sur ses années de jeunesse et ses mises en scène au théâtre avant d'évoquer, film par film, son travail à la télévision et au cinéma, de ses débuts en 1974 à son dernier film sorti en 2017, Happy End.
Au gré d'échanges libres et passionnés, se dégage l'image d'un créateur singulier,
perfectionniste et plein d'humour, qui compte parmi les grands humanistes de notre temps. -
Eric Rohmer ; biographie
Antoine de Baecque, Noël Herpe
- Stock
- Essais - Documents
- 3 Janvier 2014
- 9782234075900
Que sait-on d'Éric Rohmer, sinon qu'il incarne une manière très française et très raffi née de faire du cinéma ? De lui, on connaît quelques titres : Ma nuit chez Maud, L'Amour, l'après midi, Les Nuits de la pleine lune... On sait aussi combien le cinéaste aimait fi lmer de jeunes et jolies femmes, les « rohmériennes », d'Arielle Dombasle à Rosette, de Pascale Ogier à Marie Rivière... On se souvient encore qu'il lança plusieurs acteurs, qui devaient faire leur chemin sans lui : Jean-Claude Brialy, Fabrice Luchini ou Pascal Greggory.
Mais sait-on par exemple que l'ensemble de ses vingt-cinq longs métrages ont attiré en France plus de huit millions de spectateurs, et quelques millions d'autres autour du monde ? Sait-on qu'un autre homme, Maurice Schérer, se cachait derrière le pseudonyme d'Éric Rohmer, tant il aimait s'inventer des doubles et masquer son visage derrière ses films ?
Voici la première biographie d'Éric Rohmer : puritain et esthète, catholique pratiquant et amoureux de la beauté sous toutes ses formes, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et homme de télévision, citoyen désengagé, nostalgique de l'Ancien Régime - qui aura fi ni par voter écologiste. Un homme riche de ses contradictions, et de l'extraordinaire diversité de ses curiosités artistiques.
Nourri d'archives inédites, ce livre dessine le portrait d'un grand metteur en scène qui fut également écrivain, dessinateur, compositeur, producteur et parfois même acteur ! Un véritable homme-orchestre, pour qui le cinéma fut la somme de tous les arts.
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« Le trait est ferme, délié.
La main enchaîne sans hésiter boucles et lignes, angles morts et perspectives tronquées. Elle conduit sans répit ses arabesques et ne quittera la feuille qu'une fois son dessein accompli. Elle a la grâce des funambules et des fi l-de-féristes qui hantent l'imaginaire de Cocteau, depuis ses premières séances de cirque.
À son meilleur, comme dans ces planches publiées en 1923 et pour la première fois rééditées, Cocteau semble dessiner directement avec l'oeil, seul organe à même de fi xer pour toujours ce qu'il perçoit d'emblée. Le petit ventre de notable d'Auric, boudiné par les boutons de son gilet, les joues poupines de Radiguet, gonfl ées par les céréales laiteuses de l'enfance, s'inscrivent durablement sur notre rétine. Le trait est un rayon laser émis par le troisième oeil d'un poète complet. »C.A. -
Entre la pierre et la plume
Iam, Baptiste Bouthier
- Stock
- Essais - Documents
- 14 Octobre 2020
- 9782234089297
Pour la première fois en trente ans de carrière, IAM n'a pas pris le stylo pour écrire un nouveau titre choc, mais pour signer un livre témoignage.
Akhenaton, Shurik'n, Kheops, Imhotep et Kephren, les cinq membres du plus célèbre groupe de rap français, prennent le temps de parler de leur univers et des inspirations de leurs textes riches et référencés. Marseille, le rap, le cinéma, le racisme, l'Asie, l'Egypte, ou encore les injustices et l'exclusion : à travers les grands thèmes centraux de sa discographie, le groupe se raconte, se confie, s'explique et s'engage, comme toujours. En quoi sont-ils constitutifs de l'identité d'IAM ? Quel regard portent-ils aujourd'hui sur ces sujets qui traversent leurs morceaux depuis leurs débuts ? En s'appuyant sur les textes des quelques centaines de chansons qu'ils ont signées depuis 1989, les auteurs de L'Ecole du micro d'argent, Demain c'est loin, Je danse le mia ou encore La fin de leur monde se dévoilent comme jamais, quelques mois après la sortie de leur neuvième album, Yasuke. -
« Ces entretiens réalisés dans les années 1970 avec deux des plus grands cinéastes américains de leur génération m'ont toujours semblé pouvoir être lus "en miroir" tant les destinées parallèles de ces metteurs en scène offrent des points de convergence et de divergences.
Kazan et Losey étaient nés la même année, en 1909, de milieux on ne peut plus différents. Leurs origines respectives, la minorité grecque de Turquie et le monde des tapis pour l'un, une vieille famille patricienne et protestante pour l'autre expliquent en partie les choix qu'ils firent à l'époque de la Liste noire, désir d'intégration sociale pour Kazan, affirmation de valeurs de la Constitution pour Losey. Ils firent tous deux des études dans les universités les plus huppées de la côte Est, Yale et Harvard, entrèrent au parti communiste, et remportèrent leurs premiers succès artistiques avec des mises en scène théâtrales dans les années 1930. Leurs premiers films sont marqués par leurs engagements social et politique qui dataient du New Deal avant qu'ils ne s'orientent vers un cinéma qui fait davantage de place aux ambiguïtés et à la complexité de l'âme humaine. Ils se retrouveront ainsi tous deux à collaborer avec Tennessee Williams et Harold Pinter. Kazan signa son dernier grand succès critique, America America, l'année, ou presque, où Losey connaissait sa première consécration internationale avec The Servant. Et bien sûr la ligne de partage fut tracée par la chasse aux sorcières, avec les dénonciations de l'un et l'exil de l'autre en Europe.
Leurs vies ne se sont plus jamais croisées, sauf lorsque Losey, président du jury à Cannes en 1972, ne fut pas pour rien dans la décision d'écarter du palmarès Les Visiteurs admiré du jury, bien qu'il en trouvât la réalisation remarquable. »
Michel Ciment
www.franceculture.com
www.kiosque.radiofrance.fr -
L'éducation musicale, arme contre la délinquance et promesse pour l'avenir ?
Née il y a 40 ans au Venezuela, cette extraordinaire aventure qu'est le « Sistema » rassemble aujourd'hui un million d'enfants issus des classes populaires ou de bidonvilles. Un orchestre parmi les meilleurs sur la planète en est issu, le Bolívar. Et un chef star de 37 ans, Gustavo Dudamel, fêté à Los Angeles, Madrid ou Paris. Partout, le Sistema fait des émules. À Fukushima, dans les camps de réfugiés en Grèce, en Afghanistan. Autant de réponses aux fl éaux de l'exclusion, du déracinement et de la guerre.
En France, la Philharmonie de Paris propose une alternative au Sistema, pensée à l'échelle de nos banlieues et de nos campagnes : le projet Démos. Un formidable réseau d'orchestres d'enfants se met en place, ouvrant de nouvelles portes à ceux qui n'y avaient pas accès.
Par des entretiens exclusifs avec Gustavo Dudamel, en rencontrant élèves et enseignants, Vincent Agrech raconte. À portée de main, des solutions qui font rêver. -
Cyrano, ma vie dans la sienne
Jacques Weber
- Stock
- Littérature Française
- 16 Novembre 2011
- 9782234072138
« Un homme encore jeune, c'est-à-dire pas tout à fait ; toujours en forme ; souligne-t-on au cas où certains petits détails auraient dit le contraire, soliloque dans un bar, dessine sur une nappe - il est comédien reconnu, un temps même très connu en interprétant le rôle de Cyrano.
Depuis, "à vue de nez", tout va bien, sauf que dans les divers rôles qu'il interprète, sa petite ou la grande histoire qu'il traverse, Cyrano est là, en coulisses, sur scène et dans la vie - après trois cents représentations, au théâtre Mogador en 1983, il le rejouera dans une version intime conçue par sa femme, interprétera De Guiche dans le film légendaire de Jean-Paul Rappeneau puis le mettra en scène avec de jeunes acteurs. Ce n'est pas une maladie qu'il veut soigner, mais une enquête inassouvie jusqu'alors qu'il veut poursuivre... il décide d'"aller plus loin que le bout de son nez".
Cyrano accompagne la mémoire nationale et touche le coeur de chacun. On y aime d'abord le clairon et les pizzicatis des larmes et bien souvent on laisse traîner dans sa tête le désir vague de retrouver la clef d'une énigme apparue si claire le temps de la représentation.
Une enquête, c'est tous les moyens mis à votre disposition, aussi bien ceux de la littérature, du retour sur le lieu du crime, au coeur du texte et des représentations, ADN des hommes et des rôles, mais aussi ceux d'une retraite à la campagne ou en bord de mer où le regard d'une vache, celui d'Éric Tabarly ou d'un poisson mort ouvrent d'autres pistes.
C'est moi le sexagénaire, je m'appelle Jacques Weber, né le 23 août 1949 - origine suisse et belge, identité nationale douteuse mais passable - 1 m 87, 120 kg à ce jour -, j'ai joué aussi Raskolnikov qui demande à l'enquêteur Porphyre : Quel homme êtes-vous donc !? - Un homme comme les autres et vous aussi ! »Jacques Weber -
Le maestro ; à la recherche de la musique des camps
Thomas Saintourens
- Stock
- Essais - Documents
- 10 Octobre 2012
- 9782234071520
À Barletta, ville du sud de l'Italie, un homme fascinant redonne vie à des musiques oubliées. Depuis plus de vingt ans, Francesco Lotoro, pianiste de formation, recherche puis enregistre avec un orchestre local les oeuvres composées plus ou moins clandestinement dans les camps de la Seconde Guerre mondiale. Cet obstiné de 47 ans, aidé de sa femme et d'une poignée d'amis, a archivé plus de 4 000 partitions, parfois inachevées ou parcellaires. Symphonies, opéras, chansons folk, choeurs religieux, mais aussi swings ou musique rom : les artistes emprisonnés n'ont jamais renoncé à leur liberté créatrice, quitte, pour certains, à le payer de leur vie.
L'auteur propose un livre original et d'une grande richesse sur ce sujet méconnu. Les chapitres sur le Maestro et ses aventures parfois rocambolesques alternent avec ceux consacrés à une quinzaine de musiciens martyrs, de toutes nationalités, de toutes confessions.
Le lecteur découvre ainsi des personnages d'exception : « Johnny and Jones », duo jazzy du camp hollandais de Westerbork ; le compositeur tchèque Rudolf Karel, dont la dernière oeuvre fut écrite sur du papier hygiénique au moyen d'une écharde noircie de charbon ; le Français Émile Goué, qui dispensa des leçons de solfège à ses camarades de l'Oflag de Nienburg-sur-Weser, le Polonais Jozef Kropinski, qui composa en secret plus de 400 chansons en 1944, caché dans le camp de Buchenwald...
De Prague à Cracovie, de Rome à Paris, voici une course contre l'oubli, où chaque note sonne comme un défi à l'oppresseur. Un pan entier de l'histoire de la musique, jusqu'ici laissé sous silence, se dévoile au fil des pages et des partitions du Maestro de Barletta. -
« Un jour, cher Maurice, vous avez pensé à moi pour un livre. Un livre particulier. Un livre sur vous mais écrit par moi, où je pourrais tout dire, votre part d'ombre comme de lumière. Vous ne vouliez pas d'une biographie écrite par un nègre. Ni d'un livre d'entretiens ou de mémoires - rien de plus ennuyeux et pontifiant que ces mémoires d'acteur sur leur carrière. La carrière, disiez-vous, ce n'est pas intéressant - c'est la vie qui l'est. Non, ce que vous souhaitiez, c'était un livre avec mon regard, dans lequel je pourrais évoquer tout ce qui m'intéresse, y compris les aspects dérangeants de votre personnalité.
Le cadeau était de taille. Était-il empoisonné ? Nous nous connaissions à peine et vous m'aviez choisi pour mettre à exécution une commande qui n'en était pas une. Une commande spéciale qui réclamait d'être détournée. À quelles fins ? Sans doute, je m'en rendis compte par la suite, afin de créer un lien inédit. Un étrange passage de relais entre vous, comédien rare, à la silhouette et à la voix qui me fascinait depuis tant d'années et qui décidait au soir de sa vie de se livrer, pour se délivrer peut-être. Et moi, inconnu ou presque, qui acceptait d'être ainsi votre confident et votre juge, votre marionnette et votre compagnon de voyage. Le temps d'une traversée. Désert, mer et glacier nous attendaient. Le détachement et la haine de soi en bandoulière. » J. M. -
L'hirondelle du faubourg
Philipe-A.M+Belmont-
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- 4 Novembre 2009
- 9782234065925
Lorsque la Seconde Guerre éclate, Véra est une toute jeune Juive polonaise. Elle est envoyée chez les soeurs, d'abord, puis à la campagne, où ses parents imaginent qu'elle a de plus grandes chances de survie. Là, elle apprend la faim, la misère et la cruauté. La femme qui l'héberge lui lance des rats morts au visage, ne lui donne pas à manger. De cette période, elle garde une rage de vivre qui ne s'estompera jamais.
Après la guerre, elle retrouve ses parents et devient une gosse des rues de Paris, une chef de clan. Elle monte sa bande et fait la loi. À l'école, elle est un cancre qui fait pipi dans des bouteilles et les distribue comme étant de la limonade. Elle fomente des révoltes.
Son père l'inscrit aux jeunesses communistes. Elle devient une militante convaincue. Puis elle se fait renvoyer parce qu'on la soupçonne d'avoir des moeurs un peu trop légères avec les garçons. C'est sûr, à quatorze ans, elle aime beaucoup aller danser, Véra. Elle rencontre Gaby, qui lui fait découvrir le théâtre et la fait jouer dans sa troupe en 1955. Et Claude Berri. De petits boulots en rôles déterminants, elle devient un pilier incontournable du Milieu.
Elle travaille avec François Truffaut, devient l'amie de Jacques Demy, produit Maurice Pialat et Claude Sautet... On découvre alors les travers et les lubies de ces grands noms du cinéma, mais aussi la ténacité de Véra, les risques qu'elle a su prendre, les chagrins bouleversants qu'elle a endurés et son immense tendresse pour les gens qu'elle rencontre et décide d'aimer instantanément. -
Novembre 1958. Billie Holiday, l'icône du jazz, débarque en Italie puis en France pour la deuxième fois de sa vie. À quarante- trois ans, cette femme au destin chaotique, minée par l'alcool et la drogue, n'a plus que huit mois à vivre. À Paris, la voici à l'Olympia, et ensuite au Mars Club où elle se livre à l'état brut, tour à tour pathétique et grandiose. Chaque soir, elle s'y produit jusqu'à l'aurore devant quelques dizaines de fidèles, parmi lesquels Sagan, Bardot, Duke Ellington...
Dans ce livre, construit comme un roman mais nourri uniquement de faits réels, l'auteur reconstitue au jour le jour cet épisode méconnu de la carrière de Billie Holiday. Il se lance sur les traces d'une « Lady Day » indomptable, retrouve des témoins oubliés et plonge le lecteur dans l'atmosphère troublante de la fin des années cinquante.
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Jean-Luc Godard ; dictionnaire des passions
Jean-luc Douin
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- 27 Octobre 2010
- 9782234069206
Jean-Luc Godard, Dictionnaire des passions propose d'approcher l'univers du cinéaste de manière originale, ludique, intrigante, inhabituelle. Jean-Luc Douin jalonne la vie et l'oeuvre de Jean-Luc Godard, les épisodes marquants de sa biographie, les thèmes qui lui sont familiers, et les correspondances souterraines qui relient les uns aux autres, au fil de 250 entrées qui déclinent des films (longs ou courts), des collaborateurs, des maîtres littéraires ou cinématographiques, des comédiens, des comédiennes. Mais aussi des obsessions, des options politiques, des credos artistiques, des personnages, des lieux. Comment Godard fait bande à part, comment il parle de l'amour, du sexe, de la guerre, de la mort. Comment il voit la vie en noir, ou en couleurs. Comment il s'habille et comment il déshabille. Que signifient chez lui Mozart ou les Rolling Stones, et pourquoi ces images d'ange, de jardinier, de bagnoles américaines. Pourquoi il aime l'Allemagne et les Indiens. Ou il puise ses citations. Ce qu'il fait des mots, des voix, des accents, des insultes. Godard et le tennis ou le vélo, Godard et la censure. Godard et le ciel, Godard et l'usine, Godard face à l'Histoire, face à la télé, face aux femmes. Ses villes, ses salles de bains. Godard en mosaïque, ses amitiés, ses coups de gueule, ses références. Godard en un kaléidoscope facile à consulter, aisé à décrypter. La bible du godardophile. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir, sans parvenir à tout savoir.
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Assayas par Assayas
Olivier Assayas, Jean-Michel Frodon
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- 27 Août 2014
- 9782234076815
À l'origine de ce livre ambitieux et personnel, il y a d'abord la rencontre, puis le dialogue jamais interrompu entre le critique Jean-Michel Frodon et le cinéaste Olivier Assayas. Au-delà de leurs conversations, le résultat est une passionnante autobiographie artistique, autant le destin d'un cinéaste à part qu'une réfl exion sans complaisance sur son métier, une plongée au coeur même de la machine à faire du cinéma. Une ronde entre producteurs, actrices, acteurs, glamour et misères, fi nancements et déboires, diffi cultés et victoires, des débuts jusqu'aux Destinées sentimentales, cette adaptation à grand spectacle du roman de Jacques Chardonne qui fera connaître Olivier Assayas du public.
Né d'une mère aristocrate hongroise déracinée et d'un père juif milanais, scénariste, Olivier Assayas fut d'abord cet adolescent passionné de peinture et de musique, élevé à la campagne parmi les livres, avant de devenir le cinéaste des villes et des révolutions, des solitudes et des jeunes femmes. Essayiste et auteur de films, il est au coeur d'un métissage d'infl uences, d'un tumulte d'époques dont son cinéma rend compte, comme s'il écrivait à la première personne le parcours d'une génération.
De Mai 68 à une société sans rêves, de la vieille Europe à Hongkong, ce livre-somme intime et ouvert au monde est aussi la marque d'une curiosité intense pour nos vies hâtives.
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PETITE PLANETE CINEMATOGRAPHIQUE
Michel Ciment
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- 15 Octobre 2003
- 9782234068445
Cette petite planète cinématographique est le récit d'une aventure critique de quarante ans, de voyages, de découvertes, de dialogues avec une cinquantaine de réalisateurs : des plus grands (Fellini, Bresson, Cassavetes, Tarkovski) à des débutants prometteurs (Lars von Trier, Peter Greenaway, Jane Campion, Wim Wenders, ou encore Nuri Bilge Ceylan, couronné à Cannes par le Grand Prix du Jury 2003 pour Uzak). Chaque entretien, publié dans sa première version dans la revue Positif, sera précédé d'une introduction à la fois historique et personnelle retraçant les circonstances d'une rencontre et les raisons d'une admiration.
Nous conviant à une passionnante pérégrination, des Philippines à la Corée, de la Norvège au Portugal, du Brésil à la Géorgie, Michel Ciment voudrait faire comprendre l'extraordinaire foisonnement de la modernité cinématographique qu'il a accompagné depuis les années 1960 comme interlocuteur et témoin. Et nous faire partager son amour du cinéma, dans toute sa diversité.