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« Quel que soit notre destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes. »
Pietro est un garçon de la ville, Bruno un enfant des montagnes. Ils ont 11 ans et tout les sépare. Dès leur rencontre à Grana, au coeur du val d'Aoste, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, ils parcourent alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié.
Vingt ans plus tard, c'est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé - et son avenir.
Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l'intime à l'universel et signe un grand roman d'apprentissage et de filiation.
Traduit de l'italien par Anita Rochedy -
« En bas dans la vallée surpasse Les Huit Montagnes. »
La Reppublica
Fredo et Luigi ont grandi dans la Valsesia, une vallée montagneuse du nord de l'Italie. Ils se ressemblent tout en étant très différents, comme les arbres que leur père a plantés à leur naissance. Pour Luigi, un mélèze, qui regarde vers le soleil et ondoie dans le vent. Pour Fredo, un sapin fort et résistant, qui s'épanouit à l'ombre.
Betta, milanaise et lectrice de Karen Blixen, a traversé de façon fugace la vie de Fredo pour s'enraciner dans celle de Luigi, qui est devenu garde forestier.
Alors que le couple attend une petite fille, Fredo est de retour après sept ans au Canada. Depuis la mort du père, les deux frères n'ont en commun que leur addiction à l'alcool et la vieille maison familiale, là-haut sur la montagne. Luigi voudrait racheter la moitié de Fredo, pour y commencer une nouvelle vie avec Betta.
Mais sur ces terres rudes et oubliées de tous, un verre ou un mot de trop suffisent parfois à libérer les ténèbres de la vallée, et à transformer les chiens en loups.
Dans ce roman dur et poli comme la pierre, Paolo Cognetti descend des glaciers du Mont Rose pour raconter les existences fragiles des habitants de la vallée - et celles des animaux et de la nature qui les entourent.
Traduit de l'italien par Anita Rochedy -
Fausto a quarante ans, Silvia en a vingt-sept. Il est écrivain, elle est artiste-peintre. Tous deux sont à la recherche d'un ailleurs, où qu'il soit. Alors que l'hiver s'installe sur la petite station de ski de Fontana Fredda, au coeur du val d'Aoste, ils se rencontrent dans le restaurant d'altitude Le Festin de Babette. Fausto fait office de cuisinier, Silvia, de serveuse. Ils se rapprochent doucement, s'abandonnant petit à petit au corps de l'autre, sans rien se promettre pour autant. Alors qu'arrive le printemps et que la neige commence à fondre, Silvia quitte Fontana Fredda pour aller toujours plus haut, vers le glacier Felik, tandis que Fausto doit redescendre en ville rassembler les morceaux de sa vie antérieure et finaliser son divorce. Mais le désir de montagne, l'amitié des hommes et des femmes qui l'habitent et le souvenir de Silvia sont trop forts pour qu'il résiste longtemps à leur appel.
Après le succès mondial des Huit Montagnes, Paolo Cognetti revient sur ses sommets bien-aimés avec un éblouissant roman d'amour, véritable ode à la montagne tour à tour apaisante, dangereuse, imprévisible et puissante. -
Le crématorium froid : Au Pays d'Auschwitz
Jozsef Debreczeni
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- La cosmopolite
- 28 Août 2024
- 9782234095380
« Une oeuvre littéraire indispensable et un document historique d'une importance inégalée. Une lecture qui devrait être obligatoire. »
Jonathan Safran Foer, auteur d'Extrêmement fort et incroyablement près
Ce texte essentiel, inédit en français à ce jour, prend sa place aux côtés de Si c'est un homme de Primo Levi et d'Être sans destin d'Imre Kertész, chefs-d'oeuvre de la littérature concentrationnaire.
Lorsque József Debreczeni arrive à Auschwitz, son espérance de vie est de quarante-cinq minutes. C'est le temps qu'il faut aux déportés envoyés dans la file de gauche pour se déshabiller et être emmenés dans les chambres à gaz. L'auteur, lui, est dans la file de droite.
S'ensuit un voyage d'horreur de douze mois à travers ce qu'il appelle « le pays d'Auschwitz », jusqu'au camp final de Drnhau, où il passera sept mois, de novembre 1944 à mai 1945, dans ce « crématorium froid », soi-disant hôpital où les Nazis envoient les prisonniers à bout de forces.
Page après page, le pays d'Auschwitz prend vie : József Debreczeni détaille le système hiérarchique concentrationnaire et l'implacable mécanique d'extermination mise en place par le régime nazi.
Page après page, des visages humains se dessinent. Les prisonniers qu'il côtoie sortent de l'ombre et deviennent des personnages vivants, uniques. Il les délivre ainsi de leur numéro et leur restitue leur humanité.
Traduit du hongrois par Clara Royer -
Dickens & Prince : Un génie bien particulier
Nick Hornby
- Stock
- La cosmopolite
- 2 Octobre 2024
- 9782234096301
D'un côté, Charles Dickens, romancier incontournable de la littérature anglo-saxonne du xixe ; de l'autre, Prince, prodige de la musique pop du siècle dernier. Deux artistes flamboyants qui ont illuminé le monde de leur génie ; deux artistes qui ont durablement marqué le jeune Nick Hornby.
Dickens l'a sauvé de la stupeur de l'adolescence en lui montrant que les livres étaient une échappatoire pour l'esprit, Prince, avec son falsetto grinçant et son inimitable jeu de guitare, lui a ouvert les portes d'un territoire musical inconnu. Comment ces virtuoses qui ne vivaient que pour leur oeuvre ont-ils géré la puissance de leur créativité ?
Avec espièglerie et une profonde admiration, Nick Hornby retrace les vies extraordinaires de ses idoles et s'interroge sur la provenance - et la signification - de leur génie bien particulier.
Traduit de l'anglais par Christine Barbaste. -
Dans le Harlem des années cinquante, se nouent les destins de quatre adolescents : Julia l'enfant évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy son jeune frère, Arthur le talentueux chanteur de gospel et Hall son frère aîné.
Trente ans plus tard, Hall tente de faire le deuil d'Arthur et revient sur leur jeunesse pour comprendre la folle logique qui a guidé leur vie. Pourquoi Julia a-t-elle subitement cessé de prêcher ? Pourquoi le quartet s'est-il dispersé ? Pourquoi
Arthur n'a-t-il jamais trouvé le bonheur ?
Ce roman magistral, où la violence et l'érotisme sont constamment maîtrisés par la tendresse et l'humour du poète, est, comme l'écrit Alain Mabanckou, « l'un des
plus beaux chants de fraternité, d'amour, d'espérance et d'expiation ».
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christiane Besse.
Préface d'Alain Mabanckou. -
Quatre pays. Quatre époques. Quatre femmes.
Héloïse, splendide courtisane, voit son existence bouleversée par sa participation à la Commune de Paris en 1871 ; Sofia, elle, rêve de devenir actrice mais ses aspirations sont brisées par la révolution d'Octobre ; Elda, ouvrière frioulane, est entraînée dans la résistance italienne au coeur de l'hiver impitoyable 1944-1945, et Sheila découvre la liberté et ses pièges dans le Swinging London des années 1960. Chacune de ces femmes incarne à sa façon un pan de l'Histoire trop longtemps resté hors-champ.
En écho à ces destins éminemment romanesques, Cristina Comencini se livre sur son propre parcours en tant que fille, soeur, femme et mère, brouillant la frontière entre fiction et réalité, et signe son roman le plus intime mais aussi le plus universel.
Traduit de l'italien par Béatrice Robert-Boissier -
« L'auteur de Rien de grave aime Blonde parce que c'est l'une de ses obsessions : avoir tout et finir avec rien. »
Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche, 17 juillet 2008.
Blonde ne ressemble à aucun livre de Joyce Carol Oates. Avec cette oeuvre monumentale et baroque, qu'elle compose à partir des fantasmes que lui inspire Marylin Monroe, l'écrivain a ainsi marqué de son empreinte un genre inédit : la « bio-fiction ». Construite en cinq actes, cette tragédie est écrite sur deux modes : l'un narratif et réaliste, l'autre surréaliste, fait de visions et d'hallucinations. Un peu comme si la folie d'une Marylin starifiée venait interrompre les voix de différents personnages tentant de raconter son histoire. Au sein de ce choeur, on entend le souffle gracile et timide de Norma Jean, l'enfant blessée et perdue que Marylin a dû être, obsédée par le pouvoir de destruction et la fragilité de sa mère.
C'est donc la part d'ombre de ce personnage devenu mythique qui a inspiré Joyce Carol Oates : « Je n'ai pas décidé de faire un livre sur Marilyn Monroe. C'est en découvrant une photo de Norma Jean prise en 1944 quand elle avait dix-sept ans que j'ai eu envie d'écrire sur cette jeune fille ordinaire, quelconque, une Américaine typique avec ses cheveux foncés et son visage rond, qui ne ressemblait en rien à Marilyn Monroe. [...] C'est grâce et à cause d'Hollywood qu'elle s'est métamorphosée, qu'elle est devenue un miracle. Ce qui compte pour moi, c'est la vie privée de Norma Jean, comment cette vie privée s'est transformée en produit. »
Quand on sait que c'est à sa mère que Joyce Carol Oates a pensé en découvrant cette photo des jeunes années de Marilyn, on a très envie d'entendre l'auteur de Mauvaise fille nous raconter en quoi la lecture de Blonde a été pour elle d'une telle importance. -
Dans les rues du Caire résonne une étrange musique : l'écho des appels à la prière, les insultes furieuses lancées entre les conducteurs, les cris des vendeurs ambulants. Nadia Wassef connaît cette chanson par coeur. C'est là qu'elle a grandi, et c'est là, dans le quartier de Zamalek, cette île fluviale entourée d'un désert que, le 8 mars 2002, avec sa soeur Hind et son amie Nihal elle a inauguré Diwan, la première librairie moderne et indépendante d'Égypte.
Alors que la culture traversait une mauvaise passe, les trois femmes décidèrent de tenter l'impossible et se jurèrent de redonner aux Cairotes le goût de la lecture. Sans formation ni expérience professionnelle dans ce domaine, elles durent affronter la censure, le patriarcat, les clients excentriques, les employés rebelles et donner tort à tous les tristes sires qui leur serinaient qu'elles ne réussiraient pas et feraient mieux de rester dans leur cuisine.
Vingt ans après, avec plus d'une dizaine de succursales à travers le pays, 150 employés et des clients assidus, Diwan est une véritable institution en Égypte. Comment en sont-elles arrivées là ? Nadia Wassef nous raconte ici l'incroyable histoire de cette aventure entrepreneuriale, humaine, et littéraire. Au fil de ses mémoires, on croise des habitués hauts en couleur, comme l'exigeant docteur Medhat, Samir le chauffeur qui a un avis sur tout, et on tombe à notre tour sous le charme des trois femmes de Diwan : Nihal la sérieuse contemplative, Hind la taiseuse pleine de sagesse et Nadia, la perfectionniste aux accents parfois dictatoriaux.
La Libraire du Caire est le portrait détonnant d'une Égypte moderne, loin des guides touristiques, un cri de ralliement féministe, ainsi qu'une magnifique déclaration d'amour aux librairies du monde entier.
Traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter -
À l'occasion du centenaire de la naissance de James Baldwin, l'une des figures littéraires américaines les plus brillantes et incandescentes du XXe siècle, les Éditions Stock publient un recueil de textes inédits, précédé d'une préface de Léonora Miano. Une lecture essentielle.
Réputé pour son engagement dans le mouvement des Droits Civiques, James Baldwin (1924-1987) n'a eu de cesse d'interroger et de décortiquer l'histoire et la société américaines. Dans ce recueil de texte - en France - nouvelle, essais, discours, conférences, lettres, - la clairvoyance et la force de la pensée baldwinienne scintillent à chaque page. L'auteur de La Chambre de Giovanni s'y interroge sur la possibilité d'un président afro-américain, dénonce le racisme étatique, la manipulation médiatique ; il analyse l'hypocrisie du fondamentalisme religieux, livre ses réflexions sur les relations entre Noirs et Juifs ; expose l'importance de l'engagement social (parité, éducation, etc.) ; partage ses impressions sur le blues et la boxe. Au fil des pages s'esquisse le portrait en creux d'un Baldwin tour à tour romancier, journaliste, militant, essayiste et ancien prédicateur.
La Croix de la Rédemption nous rappelle pourquoi nous aimons tant lire les oeuvres de cet immense styliste. Ses phrases serpentent à travers les problèmes et en ressortent teintées de lumière, il sait nous emmener là où il veut et dévoiler ses cartes pour nous offrir une vue de l'Amérique du milieu du siècle dernier... mais aussi de celle d'aujourd'hui, toujours en proie à ses tourments et ses démons. Alors que l'on fête cette année le centenaire de sa naissance, ses textes n'ont rien perdu de leur acuité et de leur modernité. En refermant ce recueil, le lecteur ne pourra s'empêcher de se demander : « Mais qu'aurait donc écrit Baldwin aujourd'hui ? »
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valentine Leÿs et Romaric Vinet-Kammerer -
Les bombes larguées par les Autrichiens sifflent sur les cimes de la Carnie, dans le Frioul italien. Mille mètres plus bas, les femmes les entendent et prient pour que leurs hommes soient épargnés. Agata prie aussi. Elle qui a abandonné ses études pour s'occuper de son père malade, elle qui a une maison remplie de livres qu'elle n'a plus le temps de lire depuis que la Grande Guerre a fait d'elle « une porteuse ».Chaque matin, à l'aube, Agata court vers les entrepôts militaires de la vallée, remplit sa hotte de vingt, trente, parfois quarante kilos de nourriture et de munitions et se lance à l'assaut de la montagne. Elle marche des heures dans la neige pour atteindre les lignes de front où sont retranchés les militaires qui tentent de repousser les assauts des Autrichiens. Un voyage épuisant et dangereux qu'elle entreprend avec ses amies du village. Ensemble, les porteuses chantent pour se donner du courage, parlent pour couvrir le bruit des armes, et quand elles redescendent, leurs hottes sont vides mais leurs mains tiennent les brancards des blessés à soigner ou des morts à enterrer.
Avec Fleur de Roche, Ilaria Tuti célèbre le courage, le sacrifice des femmes, et le rôle qu'elles ont joué - et qu'elles continuent de jouer - dans la guerre.
Un extraordinaire récit de courage, d'amour et de résilience.
Traduit de l'italien par Johan-Frederik El-Guedj -
« En l'an de grâce 1894, je devins une hors-la-loi. »À dix-sept ans, la vie semble sourire à Ada : elle vient d'épouser le garçon qu'elle aime et son travail de sage-femme aux côtés de sa mère la passionne. Mais les mois passent et le ventre de la jeune femme ne s'arrondit toujours pas. Dans cette petite ville du Texas où la maternité est portée plus haut que tout, et la stérilité perçue comme un signe de sorcellerie, les accusations à l'encontre d'Ada ne tardent pas à se multiplier. Bientôt sa vie même est menacée et elle n'a d'autre choix doit que de partir, renonçant à tout ce qu'elle avait construit.Elle trouve refuge au sein du tristement célèbre gang du Hole-in-the-Wall, une bande de hors-la-loi dirigée par un leader charismatique : le Kid. Le Kid rêve de créer un havre de paix pour les femmes marginalisées et rejetées par la société en raison de leurs différences.À ses côtés, Ada apprend à monter à cheval, à tirer et à maîtriser l'art de se déguiser en homme pour piller des diligences ou voler du bétail. Mais le Kid veut aller plus loin et échafaude un plan qui pourrait bien leur être fatal. Ada est-elle prête à risquer sa vie pour un monde meilleur ?Hors-la-loi dépoussière avec fracas le mythe du Far West et brosse le portrait d'une héroïne inoubliable, portée par une soif de vérité et de justice. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
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Elena a vingt-cinq ans, un petit appartement et un chat. Pietro a plus du double de son âge, une ex-femme et trois enfants. Pourtant ils se sont choisis, et ont décidé de vivre leur relation en tenant à distance les blessures de leurs vies d'avant : ils font l'amour avec l'ardeur de ceux qui se découvrent pour la première fois, se nourrissent de caïpirinhas et d'houmous, se concentrent sur l'ivresse du quotidien. Jusqu'au jour où Maria, l'ex-épouse de Pietro, contacte Elena sur Facebook en se dissimulant derrière une fausse identité. Peu à peu, les deux femmes se mettent à s'écrire régulièrement et à se confier l'une à l'autre. Maria parle de sa vie d'avant, de son ex-mari, et de son douloureux divorce sans qu'Elena ne se doute un seul instant que le fameux ex-mari n'est autre que Pietro. Elle-même évoque volontiers son histoire familiale compliquée et son quotidien avec ce dernier.
Lorsque Maria décide enfin de rencontrer Elena et de lui dévoiler son stratagème, la jeune femme est bouleversée. Les révélations de Maria sur le Pietro « d'avant » font leur chemin et viennent peu à peu empoisonner leur relation.
Cristina Comencini, de son écriture à la fois tranchante et intime, dépoussière le thème classique du trio amoureux et nous projette au coeur des problématiques du couple à l'ère contemporaine. Traduit de l'italien par Béatrice Robert-Boissier -
Nous sommes en 1852, au coeur des magnifiques paysages du grand nord suédois. Lars Levi Læstadius, botaniste émérite, pasteur haut en couleur du petit village de Kengis et fondateur d'un mouvement connu pour son éthique rigoureuse, tente tant bien que mal de combattre l'athéisme et l'alcoolisme de ses paroissiens. Contre l'avis des villageois, Læstadius a recueilli un jeune garçon sámi, affamé et illettré, Jussi, qu'il initie aux secrets de la botanique et qui le suit comme son ombre.Lorsqu'une servante est retrouvée morte dans la forêt, le commissaire s'empresse d'imputer l'odieux crime à... un ours. Fort de son intuition et de son savoir scientifique, Læstadius n'y croit pas un instant. Quand une deuxième jeune fille vient à disparaître, le pasteur, secondé par son fidèle Jussi, décide de mener l'enquête, quitte à s'attirer les foudres des autorités locales. Traduit du suédois par Marina et Françoise Heide
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« J'ai fini par y aller vraiment, dans l'Himalaya. Non pour escalader les sommets, comme j'en rêvais enfant, mais pour explorer les vallées. Je voulais voir si, quelque part sur terre, il existait encore une montagne intègre, la voir de mes yeux
avant qu'elle ne disparaisse. J'ai quitté les Alpes abandonnées et urbanisées et j'ai atterri dans le coin le plus reculé du Népal, un petit Tibet qui survit à l'ombre du grand, aujourd'hui perdu. J'ai parcouru 300 kilomètres à pied et franchi huit cols à plus de 5 000 mètres, sans atteindre aucun sommet. J'avais, pour me tenir compagnie, un livre culte, un chien rencontré sur la route, des amis : au retour, il me restait les amis. »
Paolo Cognetti
Traduit de l'italien par Anita Rochedy -
Toute sa vie Lucy a suivi une route tracée d'avance, notamment en matière d'amour. Elle a rencontré un homme qui lui ressemblait : même âge, même parcours, mêmes rêves ; ils se sont mariés et ont eu deux enfants. Mais voilà, aujourd'hui, Lucy est une enseignante de quarante et un ans, divorcée, avec deux fils à charge, et la route débouche sur un carrefour. Quelle direction prendre ? Lucy sent ses certitudes vaciller... Serait-ce le parfait timing pour un coup de foudre ?Lorsqu'elle rencontre Joseph derrière le comptoir de la boucherie de son quartier bobo londonien, elle ne cherche pourtant pas l'amour, loin de là. Plutôt un baby-sitter de confiance, pour pouvoir sortir de temps à autre. Et puis Joseph a vingt-deux ans, habite chez sa mère, cumule les petits jobs et rêve de devenir DJ. Pire encore, il a voté LEAVE. Disons-le, il n'a rien du candidat idéal. Mais parfois, il s'avère que la personne qui peut vous rendre le plus heureux est celle à laquelle vous vous attendez le moins ! Même si cela peut générer quelques complications...Entre comédie sociale et romantique, sur fond de Londres déchirée par le Brexit, Nick Hornby nous offre un roman de notre époque qui nous rappelle que pour vivre ensemble il faut savoir dépasser ses préjugés et accepter les différences. En amour comme en politique. Traduit de l'anglais par Christine Barbaste
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Au coeur de l'hiver 1972, une barque brave la mer déchaînée pour rejoindre le phare du Maiden Rock, à plusieurs milles de la côte de Cornouailles. À son bord se trouve la relève tant attendue par les gardiens. Mais, quand elle accoste enfin, personne ne vient à leur rencontre. Le phare est vide. La porte d'entrée est verrouillée de l'intérieur, les deux horloges sont arrêtées à la même heure, la table est dressée pour un repas qui n'a jamais été servi et le registre météo décrit une tempête qui n'a pas eu lieu.Arthur Black, le gardien-chef de la Maiden, Bill Walker son irréprochable second et Vince, le petit nouveau, se sont volatilisés.
Vingt ans plus tard, alors que la mer semble avoir englouti pour toujours leurs fantômes, les veuves des trois hommes, Helen, Jenny et Michelle, ne peuvent oublier cette tragédie. Au lieu d'être unies dans le deuil et le chagrin, elles ne cessent de se déchirer, accablées par le poids de silences, de rancoeurs et de remords bien trop lourds pour enfin tourner la page.Jusqu'au jour où un écrivain à succès les approche. Il veut entendre leurs versions de l'histoire et tenter de percer le mystère du Maiden Rock. Petit à petit, le vernis se craquelle, le sel de la mer envahit le présent, et les secrets profondément enfouis refont surface...
Entremêlant le récit des derniers jours d'Arthur, Bill et Vince et les voix des femmes qu'ils ont laissées derrière eux, Les Gardiens du phare est un roman psychologique à couper le souffle. Une inoubliable histoire d'obsession et de solitude, d'amitié et de chagrin, qui explore la façon dont nos peurs brouillent la frontière entre le réel et l'imaginaire. Traduit de l'anglais par Emmanuelle Aronson -
Varsovie, début du XXe siècle. Après avoir fait fortune en Argentine, Max et Flora rentrent au pays chercher de la « marchandise » pour leur fabrique de sacs à mains, qui n'est autre que le bordel local. La marchandise - c'est-à-dire des filles -, Flora, experte en la matière, la choisira, et Max s'assurera qu'elle a bien toutes les qualités requises... À peine arrivés, ils renouent avec leurs vieux amis, Meir et Leah, membres éminents de la pègre de Varsovie, tout disposés à les aider dans leur recherche. Quand Meir présente à Max une très jeune fille innocente et pleine de grâce, Rashka, Max est sous le charme. Le seul problème étant que, finalement, il aimerait bien la garder pour lui seul. Flora, sentant venir le danger, renoue avec un ancien amant tandis que Max promet mariage et enfant à Rashka - passant sous silence le fait qu'il est déjà marié - et la convainc de s'enfuir avec lui à Paris. Paris, qui se transforme très vite en Otwock, petite bourgade sans intérêt à deux pas de Varsovie. Malgré les qualités de sa jeune maîtresse, Max ne tarde pas à s'ennuyer de ses amis truands, de leurs combines louches et des tavernes de la rue Krochmalna, et décide de rentrer à Varsovie, quitte à devoir affronter la justice et l'ire de Flora. Est-ce-que tout cela peut bien finir ? Non, certainement pas, sinon ça ne serait pas du Singer ! Dans ce nouveau roman inédit, Singer renoue avec ses thèmes de prédilections et signe un texte foisonnant et haut en couleurs - avec le noir en dominante - qui n'est pas sans rappeler l'univers de Keila la Rouge. Traduit de l'anglais par Marie-Pierre Bay et Nicolas Castelnau-Bay
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À la mort de sa tante, Maria Stepanova se retrouve à vider un appartement plein de photographies surannées, de vieilles cartes postales, de lettres, de journaux intimes et de souvenirs : les vestiges d'un siècle de vie en Russie.Cette découverte déclenche chez elle un irrésistible besoin d'explorer les archives dont elle a hérité. Et de retracer l'histoire de sa famille et de l'Europe depuis la fin du XIXe siècle, en révélant les non-dits, les mensonges, les faux-fuyants.Comment faire émerger la vérité et retranscrire ce passé familial ? Doit-elle privilégier une simple description des archives ? Ou s'atteler à la rédaction d'une fiction ?Puisant dans diverses formes - essai, fiction, mémoire, récit de voyage et documents historiques -, Maria Stepanova donne vie à un vaste panorama d'idées et de personnalités et propose une exploration entièrement nouvelle et audacieuse de la mémoire - ou de son impossibilité. Comment assembler les morceaux épars de l'histoire personnelle et ceux de la grande histoire ? À l'ère du selfie, la mémoire n'est-elle pas évincée par la pseudo-éternité de l'image ? Au gré des chapitres, les portraits de ses ancêtres de l'époque tsariste ou de l'ère stalinienne côtoient de grandes figures, comme celles de Walter Benjamin, Charlotte Salomon ou Francesca Woodman. Convoquant des écrivains comme Roland Barthes, W. G. Sebald, Susan Sontag et Ossip Mandelstam, Maria Stepanova signe un grand texte littéraire, empreint d'une rare curiosité intellectuelle, d'une portée universelle. Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard
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« Le genre de roman que l'on n'oublie jamais. »
New York Journal of Books Edmund Malinowski, jeune psychiatre comportementaliste, est en passe d'accomplir son rêve. À trente-six ans, il vient de prendre la direction d'un établissement psychiatrique dans les montagnes du Montana. Travaillant d'arrache-pied, il délaisse trop souvent sa femme, Laura. Cette dernière a l'impression d'avoir été dupée : pour la convaincre de s'installer ici, Edmund lui avait promis qu'ils fonderaient une famille. Étaient-ce seulement des belles paroles ? Une chose est sûre, elle n'y croit plus.
Passionné, charismatique, Edmund, ambitionne avant tout de réformer la psychiatrie, d'obtenir la reconnaissance de ses pairs et de guérir ses patients. Surtout Penelope, une jeune fille épileptique internée de force par ses parents qui, voyant en lui son sauveur, tombe peu à peu sous son charme. Alors que leur relation prend une tournure des plus ambiguë, Laura décide de donner des cours de dessin aux patients de son mari, s'immisçant ainsi dans sa vie professionnelle et le forçant à réévaluer ses choix. À la manière de Richard Yates dans Les Noces Rebelles, Virginia Reeves livre à ses lecteurs une bouleversante exploration du mariage, du désir et de l'ambition. Dans un décor sublime et chaotique, porté par des personnages qui semblent prêts à exploser à tout moment, Anatomie d'un mariage est un roman d'une intelligence sans détour, captivant, auquel on ne peut s'empêcher de revenir. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carine Chichereau -
« Un vrai chef-d'oeuvre. Une merveille.
J'espère que tous les lecteurs du monde, les vrais, liront Purge. »
Nancy HustonEn 1992, l'union soviétique s'effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, lorsqu'elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l'occupation soviétique et l'amour qu'Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix.
Sofi Oksanen s'empare de l'Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d'Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le poids de la contrainte ?
Des questions qui ne peuvent que résonner fortement dans la tête des lecteurs français. -
Nietzsche est l?un des trois essais biographiques que compte Le Combat avec le démon, écrit par Stefan Zweig en 1925. Il s?agit d?une interprétation personnelle mais argumentée de la vie du célèbre philosophe allemand. Les premières touches de ce portrait laissent entrevoir un être déraciné, quasi-aveugle, tourmenté par de violentes migraines et de terribles maux d?estomac, qui mène une existence solitaire dans des pensions anonymes. Mais ce quotidien austère, fait de souffrances, n?intéresse Zweig que dans la mesure où il est, selon lui, indissociable du cheminement intellectuel de Nietzsche. En effet, si la condition physique du philosophe a influencé sa réflexion, lui soufflant des concepts aussi fondamentaux que la volonté de puissance, sa pensée a en retour façonné sa façon d?être au monde et aux autres. Car relativiste, amoral, Nietzsche l?a été jusque dans sa vie, dans ses rapports à autrui. Mû par une passion excessive de la vérité qui excluait toute concession, laissant sans cesse derrière lui ses croyances perdues, il est allé jusqu?à sacrifier ses amitiés au nom de son insatiable besoin de connaissances et de nouveauté. Cette course vers l?abîme, Stefan Zweig en exprime toute la profondeur, toute la beauté à travers les événements et les oeuvres qui jalonnent la vie de Nietzsche.
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Ali, un soldat de l'armée syrienne de 19 ans, gît à quelques pas d'un arbre. Il a une vision, celle d'un enterrement. S'agit-il du sien ? Tandis qu'il reprend ses esprits, Ali se souvient : c'étaient les funérailles de son frère. Il y a un an peut-être.
Ali comprend alors qu'il a dû être blessé par une bombe et tente de localiser la douleur, d'identifier la blessure. Son désir le plus cher est de s'envoler jusqu'à l'une des branches de l'arbre. Les arbres ont toujours été son refuge, sa maison. Ils n'ont pas de secret pour lui. Là-haut, il serait également à l'abri des animaux sauvages après le coucher du soleil.
Tout en essayant péniblement de s'en rapprocher, Ali se remémore différents épisodes de sa vie, de sa naissance auréolée de mystère à la gardienne presque centenaire du sanctuaire de son village qui l'initie à leur foi ancestrale, jusqu'à son arrivée au poste de contrôle de l'armée où il est enrôlé de force.
Enfant silencieux et contemplatif, inadapté à l'école, Ali est d'une rare force et agilité. Sa sensibilité ainsi que son amour et sa profonde compréhension de la nature lui confèrent une aura presque mystique. Son chemin semblait tout tracé, menant ultimement au sanctuaire et aux arbres qui l'ont vu naître. Mais la guerre en a décidé autrement...
Dans La Demeure du vent, Samar Yazbek explore avec force et poésie la puissance de la nature, et la vanité des hommes. Elle révèle la richesse de la foi alaouite et sa relation aux éléments. Au coeur du roman, un appel universel au retour à la terre au sens le plus primitif.
Un grand texte sur la beauté et l'âpreté de la vie. Traduit de l'arabe (Syrie) par Khaled Osman et Ola Mehanna -
« Hertz Minsker était arrivé à New York en 1940, amenant avec lui une nouvelle épouse qui avait abandonné un mari - et deux enfants - à Varsovie. On racontait qu'il travaillait depuis des années à un chef-d'oeuvre qui éblouirait le monde, mais jusque-là, personne n'en avait rien vu. »
Hertz Minsker, pseudo-philosophe, pseudo-sociologue et véritable charlatan, vit aux crochets de son ami d'enfance, Morris Calisher, magnat de l'immobilier. Hertz, séducteur invétéré, a pour quatrième femme la ravissante Bronia, qui ne se remet pas d'avoir laissé derrière elle ses deux jeunes enfants, désormais prisonniers du ghetto de Varsovie. Morris, lui, est marié à la plantureuse Minna.
Depuis des mois, Hertz et Minna entretiennent une liaison passionnée au nez et à la barbe de leurs conjoints respectifs. Quand l'ex-mari de Minna fait irruption dans leurs vies et décide de vendre à Morris des Picasso et des Chagall - tous faux, bien entendu -, le château de cartes s'écroule et les péripéties s'enchaînent.
Avec ce nouveau roman inédit, Singer nous offre une formidable histoire menée tambour battant, mais aussi un grand livre sur l'exil, le déracinement, et la douleur de l'incertitude quant au sort de ceux qui sont restés en Pologne.