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Policier & Thriller
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La boxe n'est pas un sport. La boxe est un genre. Un genre littéraire, cinématographique, musical au même titre que les romans, les films noirs ou le jazz. La boxe suggère un monde immédiatement identifiable avec ses codes et ses destins. Si le tendre a sa carte, le rude boxeur possède la sienne tout autant : une ascendance misérable, une enfance bancale, une éducation aléatoire. L'effort, le crime parfois, la douleur toujours, puis la rédemption, la gloire, l'excès et finalement, dans la majorité des cas, la défaite, la ruine et l'opprobre. On ne joue pas à la boxe comme on joue au football. On est la boxe. Elle confère une identité et impose surtout sa routine. Répétition des parcours et des mythes qui trouve son reflet dans le travail acharné du boxeur, au sac, à la corde, face au miroir, contre son ombre.
Chaque chapitre de Scènes de boxe s'articule autour d'un personnage essentiel et de quelques comparses qui, ensemble, expliquent les multiples vérités du sport le plus authentique jamais pratiqué de part le monde : l'affrontement de classes, les conflits raciaux, les pères castrateurs, les femmes marginalisées, les managers abusifs. Ils sont tous là les légendes du supposé noble art, fiers et démunis, généreux et désarmés. Max Bear, hanté par les deux adversaires qu'il a tué sur le ring. Barney Ross, Oliver Twist en short de soie et futur héros de la guerre du Pacifique. Emile Griffiths, homosexuel honteux devenu modiste. Jimmy Braddock, champion devenu docker. Sans oublier quelques figures tutélaires, Jack Johnson, Floyd Mayweather ou Mike Tyson qui eux-mêmes alimentent la légende sans cesse recommencée.
Élie Robert-Nicoud sait de quoi il parle. Son père a été boxeur professionnel et lui-même, pratiquant sur le tard, enseigne la boxe. Un vécu qui, tout au long du livre, sous-tend et éclaire le récit.